Retraite : la hausse des pensions limitée à 1% au 1er avril 2009
http://www.lesechos.fr/patrimoine/retraite/300335697.htm?xtor=EPR-1003
La révision en forte baisse de l'inflation conduit le gouvernement à programmer une faible revalorisation des pensions. Mais le minimum vieillesse va être augmenté de 6,9 %
Les 14,5 millions de retraités connaîtront dans quelques jours la revalorisation de leur pension, qui interviendra pour la première fois cette année le 1er avril, au lieu du 1er janvier. Ils risquent d'être déçus.
En vertu de la loi, la progression est parfaitement mécanique, puisqu'elle doit suivre l'évolution des prix. Le 17 mars, la Commission économique de la nation se réunira pour entériner la prévision officielle d'inflation pour 2009. Le suspense est éventé cette année puisque le gouvernement a déjà modifié ses anticipations dans le collectif budgétaire : la hausse prévisionnelle des prix est désormais fixée à 0,4 %, au lieu de 1,5 % envisagé initialement. S'y ajoute un rattrapage de 0,6 %, afin de tenir compte de l'inflation constatée définitivement en 2008.
" On a déjà perdu trois mois "
Au total, la hausse des pensions sera donc limitée à 1 %, sauf éventuel coup de pouce (un décret doit encore être publié). C'est ce taux qui a été retenu par le gouvernement la semaine dernière dans le calcul du déficit public et dans la nouvelle prévision de déficit de la Sécurité sociale pour 2009 (entre 17 et 18 milliards d'euros).
La hausse de 1 % risque d'être jugée bien faible par les associations de retraités, qui doivent être reçues cette semaine à Matignon : " Nous demandons un peu plus que la revalorisation mécanique, explique Michel Devacht, secrétaire général de la CFDT retraités. D'autant qu'elle n'interviendra que le 1er avril, au lieu du 1er janvier les années précédentes. On a déjà perdu trois mois, c'est un point qui a du mal à passer. " En outre, si la hausse était intervenue au début de l'année, comme pour les prestations familiales ou le RMI, elle aurait été calculée sur la base d'une prévision d'inflation plus élevée et aurait atteint 2,1 %...
Côté gouvernement, l'argumentaire est rodé : on souligne depuis plusieurs semaines que les retraités ont déjà bénéficié d'un relèvement exceptionnel de leurs pensions de 0,8 % le 1er septembre dernier et qu'ils ne sont généralement pas touchés par l'envolée du chômage et la crise financière. Leurs pensions ne varient pas avec la Bourse, comme dans d'autres pays.
Autre argument invoqué : pour les moins fortunés, le minimum vieillesse va, lui, être relevé de 6,9 % au 1er avril, et les " petites " retraites agricoles ont été améliorées dès le 1er janvier, conformément aux engagements de Matignon. Enfin, un coup de pouce de 1 % sur les retraites coûterait 1 milliard d'euros, ce qui creuserait d'autant un déficit déjà considérable.