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Campagnes de désinformation (21 04 2025)

Nous vous proposons aujourd’hui cette note publiée le 27 mars 2025 sur le site Vie-publique (cliquer ici pour accéder au site Vie-publique)

https://www.vie-publique.fr/en-bref/297900-des-campagnes-de-desinformation-russes-et-chinoises-en-europe

Campagnes de désinformation en Europe : quel est le rôle de la Russie et de la Chine ?

Publié le 27 mars 2025

Un rapport du service diplomatique de l'Union européenne (UE) affirme que les campagnes de désinformation menées par la Russie et la Chine auraient atteint un niveau inédit en 2024. Selon le rapport, ces 2 pays ont recours à des instruments numériques toujours plus sophistiqués pour déstabiliser les démocraties européennes.

Dans son dernier rapport sur la manipulation et l'interférence de l'information par des acteurs étrangers, le Service européen pour l'action extérieure (SEAE), = service diplomatique de l'Union européenne), déclare avoir détecté des actions de désinformation contre plus de 80 pays et plus de 200 organisations. Le rapport présente les stratégies et les actions déployées par la Russie et la Chine en 2024 ainsi que l'architecture des systèmes de désinformation mis en place par ces deux pays comme outils de politique étrangère.

 

Manipulation et interférence de l'information : quelles sont les actions de la Russie et de la Chine ?

  • La Russie

Les campagnes russes de manipulation et d'interférence de l'information - Foreign Information Manipulation and Interference (FIMI)  se caractérisent notamment par leur façon de s'adapter facilement aux contextes régionaux tout en maintenant leurs objectifs stratégiques globaux. L'UE en est une cible majeure, les pays d'Europe de l'Est étant confrontés à des actions russes en langues nationales et en russe, en particulier dans les zones où vivent des communautés russophones. 

L'Allemagne et la France sont régulièrement visées par des campagnes localisées. La guerre en Ukraine est toujours la cible majeure de la Russie pour manipuler les opinions. Certains événements tels que les jeux Olympiques et Paralympiques de Paris, les élections en Moldavie et les manifestations d’agriculteurs en Allemagne ont été particulièrement ciblés.

Au-delà de l'Europe, les FIMI russes se sont également développées au Moyen-Orient, en Afrique, aux États-Unis et dans certaines régions d'Amérique latine.

  • La Chine

La Chine recourt à de multiples stratégies pour promouvoir ses intérêts, allant des opérations d'information classiques à la répression des voix critiques. En 2024, les élections taïwanaises et, dans une moindre mesure, les élections américaines ont été ciblées. Le SEAE a également constaté que l'évolution de la situation en mer de Chine méridionale continuait de servir de couverture médiatique aux activités soutenues des FIMI chinoises. Le Forum sur la coopération Afrique-Chine organisé en septembre 2024 a été accompagné d'une importante campagne de désinformation et d'un renforcement des liens médiatiques à travers le continent africain.

Le réseau des actifs et des intermédiaires FIMI chinois s'étend bien au-delà des médias d'État. L'analyse confirme une augmentation du recours à des  agences de relations publiques privées et à des influenceurs pour créer et amplifier du contenu aligné sur les intérêts politiques de la Chine dans le monde entier. Des réseaux FIMI en ligne se développent également avec, par exemple, la campagne Paperwall, un réseau d’au moins 123 sites d’informations pro-chinois.

Le rapport constate peu de coopérations entre les FIMI russe et chinois.

Comment mieux protéger l'espace informationnel européen ?

Le FIMI est un instrument stratégique intégré à la panoplie des outils politiques utilisés par la Chine et par la Russie en matière de politique étrangère. Il n'est pas illégal.  Toutefois, dans un contexte international dégradé, propice au développement des menaces hybrides dont les manipulations de l’information font partie, les États membres de l’UE ont dû s’adapter collectivement.

L’UE dispose de plusieurs institutions nécessaires pour contrecarrer ce type de menaces. Ces institutions lui permettent d’adopter des mesures sous l’angle de la communication, de la sécurité nationale, de la protection des élections ou encore de la régulation des plateformes.

À titre d’exemple, la Direction Communications Networks, Content and Technology (DG CONNECT) est chargée de la mise en œuvre du DSA et du code européen de bonnes pratiques contre la désinformation. Pour sa part, le Conseil de l’UE a mis en place le groupe "Renforcement de la résilience et lutte contre les menaces hybrides" (ERCHT) chargé de faciliter la coordination entre les États membres dans le domaine des menaces hybrides, notamment informationnelles.

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