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Règles, endométriose, ménopause : impact sur la vie des femmes (2/2) (10 04 2025)

Nous vous proposons aujourd’hui la suite et la fin d’une note longue et si nécessaire publiée le 28 mars 2025 sur le site Vie-publique (cliquer ici pour accéder au site Vie-publique)

https://www.vie-publique.fr/eclairage/292038-regles-endometriose-menopause-leur-impact-sur-la-vie-des-femmes

Règles, endométriose, ménopause : leur impact sur la vie des femmes est-il pris en compte ?

Dernière modification : 28 mars 2025

La vie d'une femme est prise pour moitié dans un cycle, celui des menstruations, jusqu'à la survenue de la ménopause. Une femme en âge de procréer sur dix souffre d'endométriose (règles douloureuses). Retour sur ces questions de santé et sur leurs effets dans la vie des femmes.

Sommaire

 

Les règles : entre questions de santé publique, d'éducation et d'égalité

L'endométriose : une maladie mal connue qui touche 1 femme sur 10

La ménopause : entre problèmes de santé plus fréquents et invisibilisation sociale

 

L'endométriose : une maladie mal connue qui touche pourtant une femme sur dix

Selon le site de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), l'endométriose est une maladie gynécologique chronique qui concerne 10% des femmes. Cette proportion monte à 40% parmi les femmes souffrant de douleurs pelviennes chroniques. La majorité des cas sont observés chez les femmes âgées de 25 à 49 ans (68,3%).

Une maladie fréquente sans traitement curatif

Selon le rapport sur la stratégie nationale contre l'endométriose, le symptôme cardinal de cette maladie est la douleur. Elle se retrouve chez 70% des femmes atteintes, apparaît généralement à l'adolescence et s'intensifie avec le temps.

Il y a divers symptômes douloureux :

  • les dysménorrhées, parfois intenses et invalidantes (75% à 90% des cas) ;
  • les dyspareunies (douleurs ressenties durant les rapports sexuels, 35% à 50% des cas).

Entre 30% et 40% des femmes atteintes d'endométriose ont des problèmes de fertilité

Le rapport sur l'endométriose souligne que "cette pathologie féminine est victime des stéréotypes, des clichés autour d'un processus naturel : les menstruations".

Ces éléments expliquent le retard diagnostique quasi systématique, en moyenne de sept ans, à l'origine d'une évolution silencieuse et souvent irréversible de la maladie. L'Inserm rappelle par ailleurs qu'il n'existe pas de dépistage de la maladie en population générale. La maladie n'est recherchée que lorsque des patientes en présentent les symptômes.

Depuis février 2025, un test salivaire entièrement pris en charge est expérimenté auprès de 25 000 femmes afin de faciliter et d'accélérer le dépistage de l'endométriose. Cet "Endotest" est disponible dans 80 centres participant à l'étude. Début avril 2025, un arrêté devrait ajouter 20 centres supplémentaires.

Il n'existe pas de traitement curatif pour guérir l'endométriose. Les options thérapeutiques sont circonscrites à l'amoindrissement des douleurs.

Un impact social et économique

Le rapport précité rappelle que l'endométriose influe sur tous les domaines de la vie sociale des femmes qui en sont atteintes. Cette maladie chronique détériore leur qualité de vie : douleurs intenses, voire invalidantes, fatigue, dépression, anxiété, infertilité… Cela peut se traduire par des absences à l'école, de l'absentéisme au travail, la perte de l'emploi, l'évitement ou l'interruption des rapports sexuels.

Le coût économique est important :

  • coûts liés au retard diagnostique ;
  • coûts directs liés à la prise en charge (traitements antalgiques, oestro-progestatifs, chirurgie, infertilité) ;
  • coûts indirects liés aux répercussions de la douleur chronique (vies quotidienne et professionnelle).

En 2024, l'Agence nationale pour l'amélioration des conditions de travail (Anact) a publié un guide à destination des membres du management, des ressources humaines et des directions abordant la question de la prise en compte de l'endométriose en entreprise.

Selon l'Anact, adapter l'organisation du travail pour mieux prendre en compte les effets de l'endométriose constitue des enjeux de santé, tant individuelle que publique, d'égalité professionnelle femmes-hommes, mais aussi d'efficacité pour les entreprises. Les solutions préconisées sont le recours au télétravail, l'octroi de jours de congés supplémentaires, l'aménagement des horaires, du poste, de l'activité et le renforcement du soutien managérial dans le respect du secret médical. Ces mesures devraient s'inscrire dans une démarche collective de l'entreprise (accords, plans d'action…).

Une priorité en termes de santé publique

La France a mis en place en 2022 une stratégie nationale de lutte contre l'endométriose qui favorise la recherche médicale, la mise en place de filières territoriales adossées à des centres de référence, la réduction du retard de diagnostic et une meilleure prise en charge de la douleur.

L'endométriose n'est toutefois pas intégrée à la liste des affections de longue durée, sauf pour les formes les plus sévères.

L'endométriose, qui se développe durant toute la période d'activité génitale, est une des maladies qui sont améliorées par la chute hormonale observée après la ménopause. En général, l'endométriose diminue et disparaît après la ménopause.

La ménopause : entre problèmes de santé plus fréquents et invisibilisation sociale

La ménopause est définie comme l'arrêt des règles (ou aménorrhée) depuis plus d'un an, sans cause identifiée, survenant entre 45 et 55 ans. Cette phase naturelle correspond à l'arrêt du fonctionnement des ovaires, après lequel une femme ne peut plus avoir d'enfant.

Selon le site de l'Assurance maladie, Ameli.fr, les problèmes potentiels liés à la ménopause sont de deux types :

  • les symptômes (insomnie, fatigue, irritabilité, bouffées de chaleur…) ;
  • le risque augmenté de certaines maladies (ostéoporose, maladies cardio-vasculaires).

D'après le site de l'Inserm, 87% des femmes présentent au moins un symptôme de ménopause en plus de l'arrêt des règles et 20% à 25% souffrent de troubles sévères affectant leur qualité de vie.

Une phase naturelle, des symptômes

Les œstrogènes produits par l'organisme des femmes jouent un rôle clé dans la fonction reproductive. L'Inserm rappelle aussi leur rôle dans tous les tissus du corps humain (système cardio-vasculaire, tissu osseux, tissu cérébral).

La diminution du taux d'œstrogènes entraîne celle des bénéfices physiologiques qu'apportent ces hormones, avec les conséquences suivantes (augmentation du risque de maladies cardio-vasculaires, exposition à une perte osseuse...).

La ménopause est souvent précédée de la périménopause qui se manifeste par des règles irrégulières et/ou abondantes, des bouffées de chaleur, des sueurs nocturnes, des troubles génito-urinaires (sécheresse vulvo-vaginale)…

Certains de ces symptômes, aussi appelés troubles climatériques, sont transitoires et s'arrêtent après quelques années. Un quart des femmes les déplorent encore au bout de dix ans, selon l'Inserm, quand certaines ne sont pas concernées par ces troubles.

Des conséquences sur le bien-être physique, émotionnel et social

Le rapport sur la santé mentale des femmes met en avant des différences de prévalence des troubles de la santé mentale entre les femmes et les hommes. Ces différences se manifestent à toutes les périodes de la vie : premières règles, grossesse et maternité (qui est souvent considérée comme l'aboutissement du rôle qui est assigné aux femmes), mais aussi ménopause.

La perception stéréotypée de la femme ménopausée est "préalable à [une] invisibilisation des femmes seniores". Elle est, selon le rapport, souvent décrite sur le fondement d'une culture patriarcale qui ne tient pas compte de la réalité de ce que vivent les femmes.

Cette analyse ne doit toutefois pas occulter les conséquences que peuvent avoir les changements hormonaux sur le bien-être physique et émotionnel (maux de tête, fatigue, insomnie, irritabilité, anxiété).

Les femmes restent souvent seules face à ces changements, le sujet étant encore largement tabou.

Pour l’OMS, "le soutien social, psychologique et médical pendant la transition vers la ménopause et après celle-ci devrait faire partie intégrante des soins de santé". De nombreux gouvernements ne disposent pas de politique de santé ni de financement permettant les services de diagnostic, conseil ou traitement liés à la ménopause.

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