Point de conjoncture, octobre 2009 : convalescence
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Résumé
Au deuxième trimestre 2009, l’activité s’est nettement moins contractée dans les économies avancées que nous ne l’avions anticipé en juin. Ces pays ont bénéficié de la forte reprise de la demande dans les pays émergents, notamment en Chine. Par ailleurs, la consommation privée a surpris par sa vigueur en Allemagne et au Japon, soutenue par les plans de relance et notamment les mesures en faveur du secteur automobile.
Au second semestre, le dynamisme du commerce mondial s'accentuerait. Il resterait impulsé par les pays émergents et serait en outre porté par un regain d’activité dans les économies avancées. Dans les enquêtes de conjoncture, les perspectives d’activité sont ainsi remontées vers des niveaux plus habituels, après le creux exceptionnel observé au plus profond de la crise. Elles pointent actuellement vers un redressement de l’activité dans l’ensemble des pays avancés : après avoir plongé de façon synchrone, ces pays redémarreraient quasi simultanément. Ainsi en France, la croissance du PIB serait de 0,5 % au troisième trimestre et de 0,3 % au quatrième.
En France comme dans les autres économies avancées, les difficultés de financement des entreprises s’atténuent progressivement, mais elles ne sont pas totalement résorbées : les conditions de financement de marché se sont nettement assouplies ; dans le secteur bancaire en revanche, les conditions d’octroi des prêts ont seulement cessé de se durcir.Les plans de relance mis en œuvre au cours de l’année 2009 soutiennent l’ensemble des économies avancées. L'impact des plans de relance s'amenuiserait toutefois en fin d'année, et leur calendrier jouerait sur le profil de croissance attendu au second semestre. En effet le soutien direct au revenu des ménages a surtout été apporté au début de l’année 2009 ; les dispositifs de prime à la casse ont pris fin à l’été aux États-Unis et en Allemagne ; les projets d’investissement public commencent certes à se concrétiser, mais leur montée en charge est traditionnellement plus progressive.
Au second semestre, le pouvoir d'achat des ménages serait en recul dans la plupart des économies avancées. En effet, l'emploi continuerait de s'ajuster au recul marqué de l'activité enregistré cet hiver et le soutien des plans de relance au revenu s'atténuerait. Le pouvoir d'achat serait en outre affecté par la remontée de l’inflation. En conséquence, la consommation privée serait atone sur le second semestre, avec même un repli en fin d’année en Allemagne et aux États-Unis, contrecoup de l’arrêt des primes à la casse. En France, le pouvoir d'achat et la consommation continueraient de croître, quoique modestement.
L’investissement des entreprises, en forte chute au premier semestre, tendrait à se stabiliser au second, avec l’amélioration des perspectives de débouchés et l’assouplissement progressif des conditions de financement. Mais la sous-utilisation actuelle des capacités de production ne plaide pas pour un rebond rapide et marqué de l’investissement.
Au total, la sortie de récession de l’économie française serait confirmée au second semestre, à un rythme modéré.
Comme souvent dans des phases de rebond de l’activité, l’ampleur et la vitesse du redémarrage pourraient être sous-estimées, d’autant que celui-ci se produit simultanément dans l’ensemble des zones. Ainsi, la reconstitution des stocks pourrait être plus prononcée que prévu. A contrario, les risques existent d’un essoufflement des mesures sectorielles qui ont été à l’origine du redémarrage industriel.
Sommaire
Stabilisation de l'activité au deuxième trimestre
La détente des marchés financiers se poursuit
La sortie de récession se confirmerait au second semestre
L’investissement en fort recul en 2009
Une inflation toujours modérée
Le marché du travail poursuit son ajustement
La consommation progresserait encore modérément
Aléas : désendettement des ménages et reconstitution des stocks