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Fausses informations en ligne (09 07 2021)

Nous vous proposons aujourd’hui cette synthèse d’une étude note publiée le 28 juin 2021 sur le site du Conseil National du Numérique (cliquer ici pour accéder au site du CNNum)

https://cnnumerique.fr/nos-travaux/recits-et-contre-recits-itineraire-des-fausses-informations-en-ligne.html

Récits et contre-récits. Itinéraire des fausses informations en ligne (28 06 2021)

Auteurs : Adrien BASDEVANT Membre, Rahaf HARFOUSH Membre

Alors que la pandémie et les dernières élections en Europe et aux Etats-Unis ont  vu  se  déployer  de  nouveaux  formats  et  acteurs  de  la  désinformation,  la  France  se  prépare  à  sa prochaine élection  présidentielle, qui sera analysée à la loupe. Un  an avant, le  Conseil national du numérique (CNNum) s’est penché sur la construction et le parcours des faits en ligne, sur les mécaniques individuelles et collectives derrière le complotisme, la mésinformation ou encore la désinformation.

Au sommaire :

  • Désillusion : abandonner nos croyances sur la croyance
    • Internet, de l’utopie à la reconfiguration des chaînes de confiance
    • Les mécanismes à l’œuvre dans l’adhésion et la viralité des faits
    • Comment appréhender les discours complotistes ?
    • Fragmentation et affaissement des récits communs ?
  • Sous la loupe numérique : dissection de la trajectoire des fausses informations
    • Création : à l’origine des fausses informations
    • Diffusion : comment la désinformation se propage-t-elle en ligne ?
    • Impact : au-delà des effets politiques, des risques économiques
    • Vérification : une adaptation constante des méthodes

 

SYNTHESE

 

Si le web partait d’un modèle utopique de partage de l’information, sa démocratisation a éloigné l’utopie communautaire initiale. Dans le nouveau modèle du web de réseau, de création et de partage planétaire, l’espace public est fragmenté engendrant ainsi des pertes de confiance. La note ci-dessous récapitule les points clefs du dossier intitulé ­ "Récits et contre-récits - Itinéraire des fausses informations en ligne ".

 

  1. (Re)construire un récit collectif basé sur un socle d’acquis communs. Les récits légitimes qui structuraient la société sont de plus en plus mis en doute, notamment car les institutions et les intermédiaires qui les portent ont perdu leur légitimité auprès de certains publics. Il est donc nécessaire pour l’État, les médias et autres institutions publiques de revaloriser l’altérité comme condition du débat public équilibré et de redéfinir un socle d’acquis partagés.

 

  1. Définir une approche complexe du complotisme. Le complotisme doit être envisagé comme une dynamique complexe entre entreprise politique, relation au fait démocratique, motivation économique, étude du corps social, croyances, etc. Seule une vision systémique permet de comprendre le phénomène et de lutter contre.

 

  1. Tirer les leçons du passé. La création de fausses informations peut être descendante, venant d’acteurs institutionnels. Dans le cas des campagnes d’ingérence, des actions précises peuvent être activées : accroissement de la transparence, du partage de données ainsi que de la collaboration entre les diverses parties prenantes pour tirer davantage de nos expériences passées.

 

  1. Accroître la coopération entre les acteurs. États, plateformes, citoyens, associations, chercheurs… il est indispensable d’augmenter la transparence, l’écoute et la coopération entre ceux qui luttent contre la désinformation pour assurer une bonne analyse des données et des observations et pour identifier les actions efficaces.

 

  1. Rétablir des sources d’information de confiance, notamment en renforçant le nombre de journalistes par rédaction. Accroissement exponentiel de la quantité d’information disponible, instantanéité d’un événement et de sa médiatisation, changement de modèle économique : Internet a bouleversé les médias avec des effets parfois délétères sur les informations partagées. Il importe de pouvoir se pencher sur le nombre de journalistes que doivent comporter les médias d’information et sur l’actionnariat des médias, notamment en vue d’assurer la transparence de leur gouvernance.

 

  1. Au-delà de la modération, encadrer l’amplification des contenus en ligne et permettre aux utilisateurs de moduler les recommandations algorithmiques en fonction de leurs préférences. La diffusion de fausses informations s’explique en premier lieu par des mécanismes psycho-sociaux universellement partagés. On observe une corrélation entre la propension à croire à ces fausses nouvelles et l’extrémisme politique. Les réseaux sociaux ont tiré parti de ces biais cognitifs dans l’amplification algorithmique de certains contenus, mais les groupes de désinformation utilisent eux aussi les algorithmes à leur profit.

 

  1. Vérification, certification et hiérarchisation des contenus : améliorer la traçabilité et la fiabilité des sources. Malgré la circulation libre des informations, il est nécessaire de ne pas mettre sur un même plan tous les discours présents dans l’espace public. Le numérique a tendance à niveler les prises de parole indépendamment de l’expertise et des méthodologies qui sont présentes derrières. Les plateformes sont des acteurs clés puisque leurs outils influencent la perception et la visibilité que les utilisateurs ont des informations.

 

  1. Tous acteurs de la vérification. L’hygiène informatique étant aussi l’affaire des citoyens, confrontés à des contenus qui brouillent de plus en plus la frontière entre vrai et faux, le renforcement de l’éducation aux médias, en commençant par la formation des personnels encadrant reste un axe sur lequel il faut élargir les actions et augmenter les ressources.

 

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