Nous vous proposons aujourd’hui cette note publiée le 2 décembre 2022 sur le site Santé Publique France (cliquer ici pour accéder au site Santé Publique France)
https://www.santepubliquefrance.fr/presse/2022/point-epidemiologique-covid-19-du-1er-decembre-2022-nette-acceleration-de-la-circulation-du-sars-cov-2.html
Point épidémiologique COVID-19 du 1er décembre 2022 : nette accélération de la circulation du SARS-CoV-2
La suspension de la transmission des résultats de tests COVID-19 dans la base de données SI-DEP du 27 octobre au 03 novembre, ainsi que la suspension de l’activité par une partie des laboratoires de biologie médicale privés entre le 14 et le 16 novembre ont eu pour conséquence la perturbation de l’interprétation des évolutions des indicateurs virologiques de Santé publique France. En conséquence, l’analyse des indicateurs virologiques issus de SI-DEP produits à partir du 28 octobre s’appuie sur les tests antigéniques (TAG), essentiellement réalisés par les officines de pharmacie, ainsi que sur les RT-PCR des laboratoires ayant poursuivi leur transmission.
Poursuite de la hausse des indicateurs virologiques
En semaine 47 (du 21 au 27 novembre 2022), malgré les mouvements de grève de certains laboratoires de biologie médicale privés, l’ensemble des indicateurs virologiques issus de SI-DEP ainsi que ceux de recours aux soins restaient cohérents. Une accélération de la circulation du SARS-CoV-2 était nettement observée avec des taux d’incidence et de positivité calculés à partir des tests antigéniques et de l’ensemble des tests, de nouveau en hausse.
Les recours aux soins pour COVID-19 toujours en augmentation
En semaine 47, les recours aux soins pour suspicion de COVID-19 poursuivaient leur augmentation, avec 2 999 actes chez SOS Médecins (+7%) et 3 734 passages aux urgences (+23%) enregistrés. Cette hausse concernait toutes les classes d’âge, à l’exception des 15-44 ans dans les associations SOS Médecins.
Les indicateurs hospitaliers étaient quant à eux stables (données non consolidées) avec 4 909 nouvelles hospitalisations comptabilisées (soit +1%), dont 469 (+0%) en soins critiques. Toutefois, la consolidation des données de la semaine 47 devrait confirmer la tendance à la hausse initiée la semaine dernière. Le nombre de décès à l’hôpital et en ESMS, restait en baisse (352, soit -10%, données non consolidées).
Omicron circule de manière quasi exclusive en France et son sous-lignage BA.5 reste omniprésent
En France métropolitaine, BA.5 (tous sous-lignages confondus) représentait 93% des séquences interprétables de l’enquête Flash S45 (07/11, sur la base de 844 séquences interprétables). Les données des enquêtes Flash S44 et S46 ne sont pas disponibles en raison d’un nombre de séquences trop faible, consécutif aux suspensions d’activité des laboratoires de biologie médicale privés, pour avoir des proportions robustes et interprétables.
Parmi ces sous-lignages, la détection du sous-lignage BQ.1.1 (ses sous-lignages inclus) continuait d’augmenter, avec 49% des séquences interprétables au cours de l’enquête Flash S45 (34% S43). Le sous-lignage BA.4 (tous sous-lignages compris) continuait de circuler, à des niveaux faibles, avec 2% des séquences interprétables au cours de Flash S45 (vs 4% en S43). La détection de mutations en position L452 par les tests de criblage restait stable à des niveaux élevés (91% en S47 vs en 90% S46), en lien avec la circulation de BA.4 et BA.5 observée par séquençage.
La vaccination demeure essentielle chez les personnes éligibles
Au 28 novembre, seuls 7,2% des 60-79 ans et 9,4% des 80 ans et plus avaient reçu un rappel adapté au variant Omicron (10,0% et 11,3% respectivement chez les éligibles)1. Par ailleurs, 82,8% des 65 ans et plus avaient reçu au moins une dose de rappel.
Chez les 60-79 ans, 31,6% sont considérés comme protégés par la vaccination dès lors qu’ils ont reçu une dose récente datant de moins de 6 mois tout comme 13,0% des 80 ans et plus ayant reçu une dose datant de moins de 3 mois (tous vaccins confondus). Ces proportions ne prennent pas en compte les infections à SARS-CoV-2 ayant pu survenir dans ce délai.
Dans ce contexte, un renforcement de la vaccination s’impose, notamment par un rappel avec un vaccin bivalent (contre la souche initiale et le variant Omicron) chez les primo-vaccinés éligibles (dès 3 mois ou 6 mois après la dernière injection selon les recommandations en vigueur).
Par ailleurs pour les personnes à risque de développer une forme grave de la grippe et de COVID-19, la vaccination contre le virus de la grippe est également recommandée. Les vaccinations contre la grippe et contre la COVID-19 peuvent être réalisées au cours d’une même consultation.
L’adhésion aux gestes barrières doit être accentuée dans un contexte de circulation de plusieurs virus respiratoires (COVID-19, bronchiolite et grippe)
Pour se protéger et protéger les personnes à risque de formes graves de COVID-19, l’application des gestes barrières, dont le port du masque, reste nécessaire et doit être accentuée pour protéger les plus vulnérables. Le suivi des autres mesures préconisées reste également nécessaire : isolement en cas de test positif et/ou en cas de symptôme.
Dans le contexte d’une forte épidémie de bronchiolite, il est également recommandé aux parents de nourrissons et jeunes enfants, ainsi que leur entourage, d’adopter les gestes barrières pour limiter la transmission du virus à l’origine de la bronchiolite.
1 Les personnes ayant reçu une dose de rappel adaptée aux variants Omicron sont les personnes avec une primo-vaccination complète qui ont reçu une dose de rappel avec un vaccin bivalent (Pfizer original/Omicron BA.5 ou Moderna original/Omicron BA.1), qu’ils aient précédemment reçu une dose de rappel, plusieurs ou aucune. Celle-ci est recommandée 3 mois après la dernière injection de vaccin pour les 80 ans et plus, et 6 mois pour les 60-79 ans et autres personnes à risque de formes graves de Covid-19. Afin de laisser le temps aux personnes éligibles de réaliser leur injection, l’éligibilité est mesurée avec un mois supplémentaire depuis la dernière injection (4 mois pour les 80 ans et plus et 7 mois pour les 60-79 ans).
POINT EN NOUVELLE AQUITAINE
En semaine 47-2022, l’augmentation des indicateurs virologiques estimés à partir des tests antigéniques se poursuit et le R-effectif estimé à partir des données de dépistage est significativement supérieur à 1 (R-eff = 1,32 au 29/11/2022). Ceci traduit une accélération de la circulation du SARS-CoV-2 en Nouvelle-Aquitaine. Il est à noter que cette accélération s’accompagne d’une hausse des recours aux soins d’urgence.
L’intensification de la circulation virale est enregistrée dans tous les départements de la région, à l’exception des Pyrénées-Atlantiques et de la Haute-Vienne où la circulation semble être relativement stable.
En semaine 47-2022, la hausse du taux d’incidence se poursuit dans toutes les tranches d’âge, excepté chez les 80-89 ans (stabilité parallèlement à une diminution de l’activité de dépistage) et le taux de positivité est en hausse dans la plupart des tranches d’âge (relative stabilité chez les moins de 10 ans et les 20-39 ans).