https://www.insee.fr/fr/statistiques/4997475?sommaire=4473296.html
NOTE DE CONJONCTURE
La fin d’année 2020 reste sous le signe de la crise sanitaire.
2020 se termine et restera une année d’une extrême singularité sur le plan de la conjoncture économique. 10 mois après le début du premier confinement, la situation sanitaire demeure le principal déterminant de l’activité. Le deuxième déconfinement qui s’engage est ainsi plus graduel que le premier, compte tenu des incertitudes persistantes sur le développement à court terme de l’épidémie. Néanmoins, comme prévu, l’analyse des montants agrégés de transactions par carte bancaire CB montre que la réouverture fin novembre des commerces « non essentiels » a permis un rebond de la consommation des ménages.
Nos estimations pour le quatrième trimestre 2020 sont donc affinées, pour intégrer tout à la fois les dernières données disponibles et les nouvelles informations sur le rythme prévu de l’allègement des restrictions sanitaires. La consommation des ménages, qui aurait chuté en novembre à 15 % sous son niveau d’avant-crise, comblerait en décembre près des deux tiers de cet écart pour revenir à 6 % sous le niveau du 4e trimestre 2019. Le contraste entre novembre et décembre serait un peu moins marqué s’agissant du produit intérieur brut (PIB), avec une perte d’activité estimée à 12 % en novembre puis ramenée à 8 % en décembre. Au total sur le dernier trimestre, l’activité retomberait donc à 8 % sous son niveau d’avant-crise (l’écart s’était réduit à 3,7 % au 3e trimestre), soit un recul d’environ 4 % en variation trimestrielle.
L’emploi pâtirait également de ce deuxième confinement : après le rebond vigoureux observé au troisième trimestre (+ 400 000 créations nettes entre fin juin et fin septembre), l’emploi salarié reculerait à nouveau au quatrième trimestre 2020 (– 300 000 prévu). La population active se contracterait également, comme pendant le premier confinement, sous l’effet des difficultés à rechercher un emploi dans ces circonstances. Une nouvelle baisse en trompe-l’œil du taux de chômage serait alors observée (8 % prévu en fin d’année, après 9 % au troisième trimestre) ; en contrepartie, le halo autour du chômage augmenterait fortement.
En 2020, le PIB français a nettement plus baissé que le pouvoir d’achat des ménages