Le dépistage du cancer de la prostate reste controversé
Article signé FG publié le 14 avril 2009 sur le site Agevillage (cliquer ici pour accéder au site Agevillage)
http://www.agevillage.com/actualite-3141-1-depistage-cancer-prostate-controverse-rapport-bernard-debre.html
Le rapport du député Bernard Debré, urologue, élaboré pour l'Office parlementaire d'évaluation des politiques de santé-OPEPS-, remis le 2 avril dernier, est en ligne sur le site du Sénat. L'apparition d'un test sanguin – le dosage sérique de l'antigène prostatique spécifique – a révolutionné le dépistage. Pourtant, le dépistage du cancer de la prostate reste controversé.
En raison des coûts induits par ce test sanguin, devenu examen de routine pour des millions de Français de plus de cinquante ans, l'OPEPS se devait d'examiner les conditions dans lesquelles le cancer de la prostate est actuellement recherché et traité. Il a a fait réaliser par un groupe d'experts réuni sous l'égide de l'Association Française d'Urologie, partenaire sélectionné par appel d'offre, une étude visant à apporter les éléments scientifiques nécessaires à une réflexion sur la politique à mener par les pouvoirs publics à cet égard.
L'étude a servi de support à l'élaboration d'une série de propositions d'amélioration du dépistage présentées dans ce rapport, bien que n'apportant pas toujours des conclusions nettes aux questions posées par l'OPEPS et certains de ses développements ne paraissent pas aboutis.
L'OPEPS souligne que "les enjeux actuels de la politique de dépistage du cancer de la prostate sont aujourd'hui davantage à rechercher du côté d'une amélioration de l'efficacité globale du dépistage que de son développement quantitatif, le dépistage ayant déjà atteint l'ampleur d'un dépistage de masse".
Les recommandations portent sur une meilleure détection des cancers agressifs qui mettent en jeu la vie des patients à moyen terme, sur l'amélioration de l'efficacité du dépistage actuel par sa rationalisation de son organisation (standardisation des procédures médicales, mise en place d'instruments de suivi,…), le développement à moyen terme, d'instruments permettant une meilleure analyse du rapport bénéfice/risque afin de préparer une généralisation du dépistage sous la forme de campagnes de dépistage organisé avec pour cible les hommes de 50 à 70 ans.
150 000 personnes sont actuellement touchées par un cancer de la prostate en France. 60 000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année, 27 800 opérations chirurgicales pratiquées en 2007 (contre 6 800 en 1998), un coût moyen de prise en charge évaluée à 12 700 euros sur 5 ans.
Pour le Docteur Dupagne, créateur du site d'éthique médicale "Atoute.org", il s'agit d'un conflit d'intérêt. Il met notamment en évidence le résultat de deux études, l'une européenne, l'autre américaine, récemment publiées qui révèlent que la survie globale des hommes dépistés ou non est inchangée. Si une différence existe, elle est trop faible pour être détectable malgré la taille des échantillons suivis.
Le rapport de l'OPEPS - avril 2009 - (455 pages)