Troisième Baromètre santé nutrition 2008 : douze ans d’habitudes alimentaires passées au crible
La promotion d’une alimentation et d’une activité physique favorables à la santé passe par une connaissance précise et un suivi des évolutions des attitudes et des comportements nutritionnels de la population française.
Cette troisième vague du Baromètre santé nutrition, enquête téléphonique initiée en 1996 et menée également en 2002 réalisée auprès d’un échantillon de 4 714 personnes âgées de 12 à 75 ans, explore en détail le contenu de l’assiette et du verre des Français ; les moments de la journée auxquels ils mangent ; les lieux, la structure et la convivialité de leurs repas ; leurs comportements d’achats ; leurs pratiques d’activité physique. Elle aborde aussi leurs connaissances et leurs perceptions sur l’alimentation et l’activité physique. Ces différentes dimensions ont également été analysées sous l’angle des inégalités sociales de santé, avec un focus sur certaines populations particulièrement fragilisées comme celles se trouvant en situation d’insécurité alimentaire. Sept régions font par ailleurs l’objet d’une analyse interrégionale spécifique. Le contenu de l’assiette et du verre des Français, la composition de leurs repas, leurs connaissances et perceptions en matière d’alimentation et d’activité physique ont été analysés sur une période de douze ans. Les résultats laissent apparaître des évolutions : la connaissance des repères de consommation du Programme National Nutrition Santé (PNNS) a progressé favorablement, les Français grignotent moins mais mangent davantage de plats tout prêts, leur niveau d’activité physique reste insuffisant, ils déclarent plus qu’avant manger de façon équilibrée…
Alimentation : représentations et principales tendances de consommation
Entre 1996 et 2008, la représentation de l’acte alimentaire a fortement évolué. En 1996, « manger » représentait pour les adultes un « acte indispensable pour vivre ». En 2008, c’est le plaisir gustatif qui est évoqué en premier par plus d’un quart de la population et, pour plus de neuf personnes sur dix, faire la cuisine est à la fois synonyme d’alimentation saine et de convivialité.
Depuis 1996, la structure des repas s’est simplifiée et les Français consomment un nombre de plats moins important par repas. Désormais, au déjeuner davantage d’entre eux mangent deux plats (33,1 %) et au dîner, davantage mangent seulement un plat (19 %). Ils continuent majoritairement à manger à leur domicile : 92,7 % y prennent le petit-déjeuner, 65 % le déjeuner et 87,2 % le dîner. Le fait de manger seul est en augmentation depuis 2002.
L’habitude de mettre des matières grasses ou du sel sur la table a diminué ainsi que le grignotage ; ce dernier concernait 8,8 % des Français interrogés en 2002 contre 5,6 % en 2008. La consommation de boissons sucrées passant de 19,5 % à 22 % entre 2002 et 2008 a en revanche augmenté. Tout comme la proportion de personnes déclarant avoir consommé un plat tout prêt au moins une fois par semaine est passée de 32,2 % en 2002 à 47,3 % en 2008.
Activité physique : 58 % des Français n’atteignent pas un niveau d’activité physique favorable à la santé
57,5 % des personnes de 15 à 75 ans n’atteignent pas un niveau d’activité physique d’une durée et d’une intensité suffisante pour entraîner des bénéfices pour la santé selon les références internationales. 33,8 % des femmes et 51,6 % des hommes atteignent ce niveau favorable à la santé.
C’est au travail que les Français pratiquent près de la moitié (46,6 %) du temps qu’ils réservent en temps normal à l’activité physique. 28,3 % du temps est consacré à l’activité physique pour se déplacer et un quart du temps (25,3 %) à l’activité physique de loisirs.