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cancer de la prostate : dépistage (1er avril 2010)

Extraits d’un note d’opinion du professeur Michaël Peyromaure, chirurgien urologue à l'hôpital Cochin, à Paris, publiée sur le site du Monde le 27 mars 2010 (cliquer ici pour accéder au site du Monde)

http://www.lemonde.fr/opinions/article/2010/03/27/le-depistage-du-cancer-de-la-prostate-un-debat-de-sante-publique-aux-accents-ideologiques-par-michael-peyromaure_1324701_3232.html#xtor=AL-32280340

Dans les pays occidentaux, le cancer de la prostate pose un véritable problème de santé publique : il est au 1er rang des cancers chez l'homme et représente la 2e cause de mortalité par cancer. La maladie peut être détectée par l'examen clinique ou par un marqueur sanguin, le PSA (prostate specific antigen). Le dosage du PSA est simple, peu coûteux, et plus précis que l'examen clinique pour la détection du cancer. En effet, le cancer de la prostate n'induit pas de symptômes, et il est révélé dans plus de 80% des cas par une simple élévation du PSA. …/…

Or, contrairement au dépistage du cancer du sein ou du col utérin chez la femme, celui du cancer de la prostate reste un sujet très controversé. …/…Les raisons de la controverse sont avant tout médicales et économiques. Il faut savoir que certains cancers de la prostate sont peu agressifs et vont présenter une évolution lente qui n'affectera pas forcément la survie du patient…./…

L'autre problème majeur soulevé par le dépistage est d'ordre économique. Un dosage du PSA n'est pas onéreux à l'échelon individuel (16 €), mais appliqué à toute la population masculine il aurait probablement un coût important. Surtout à cause de ses conséquences indirectes. Car une valeur élevée de ce marqueur aboutit à des biopsies de la prostate. Et si celles-ci détectent un cancer, il faut réaliser d'autres examens avant d'entreprendre un traitement. D'un autre côté, ce surcoût serait sans doute compensé – en partie, voire en totalité – par la réduction des cancers avancés…./…

Depuis quelques années, certains patients expriment publiquement leur mécontentement après le traitement qu'ils ont reçu. Un traitement qui peut en effet induire des troubles sexuels et urinaires, en particulier une incontinence…../… Ainsi, certains remettent en question l'intérêt de se faire soigner…./… Guérir ne suffit plus : il ne doit pas y avoir de complications…./… Des forums ont vu le jour sur Internet…./… Tous vont dans le même sens : le traitement du cancer de la prostate est inutile car ce type de cancer n'évolue pas, mais aussi dangereux car il provoque des complications graves.
Mais plusieurs vérités sont bonnes à rappeler. Premièrement, les progrès thérapeutiques sont constants et les complications de plus en plus rares. Moins de 10 % des patients ont encore des fuites urinaires un an après une prostatectomie (ablation de la prostate)…./…

Deuxièmement, si un cancer de la prostate est découvert à un stade tardif, lorsqu'il occasionne des symptômes, non seulement la guérison ne sera plus possible mais les traitements à ce stade auront des effets secondaires beaucoup plus invalidants.

Troisièmement, les patients guéris d'un cancer de la prostate diagnostiqué précocement restent en grande majorité satisfaits d'avoir pu bénéficier d'un dépistage, y compris ceux qui en gardent des séquelles. Enfin, jamais un dépistage ni même un traitement n'est imposé par un médecin à un patient. Après avoir été informé du bénéfice attendu et des risques encourus, ce dernier reste libre de ses décisions…./…

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