Question de sénateur et réponse ministérielle publiées le 28 mai 2015 sur le site du Sénat (cliquer ici pour accéder au site du Sénat)
http://www.senat.fr/questions/base/2015/qSEQ150415815.html
Question écrite n° 15815 de Mme Marie-Françoise Perol-Dumont (sénateur de Haute-Vienne)
Mme Marie-Françoise Perol-Dumont alerte Mme la ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes sur le manque d'informations dont témoignent les 15-24 ans face au sida. Maladie encore mortelle malgré l'arrivée des tri-thérapies, elle reste largement victime des idées reçues. Le préservatif masculin est de moins en moins utilisé chez les jeunes et, d'une façon générale, ils n'ont qu'une connaissance très partielle des risques liées à la maladie, des lourdeurs des traitements actuels et parfois même des possibilités de contamination ou de protection.
Certes, les associations de prévention ont révisé leur stratégie de communication afin de mieux sensibiliser les jeunes, mais des campagnes de plus grande ampleur, plus régulières et diffusées dans les lieux d'enseignement devraient être mises en place, sans considération pour les tabous, qu'ils soient religieux ou culturels. Elle lui demande donc son opinion sur ces questions et quelles réflexions elle entend lancer pour y apporter des solutions.
Réponse du Ministère des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes publiée dans le JO Sénat du 28/05/2015 p. 1243
Plusieurs enquêtes représentatives en France confirment que les jeunes Français de moins de 18 ans figurent depuis 2001 parmi les jeunes occidentaux qui utilisent le plus le préservatif : 85 % lors du dernier rapport sexuel. De même, les jeunes âgés de 18 à 30 ans sont deux fois plus nombreux que les répondants des autres classes d'âge à déclarer avoir utilisé un préservatif lors de leur dernier rapport sexuel (enquête nationale 2010). Globalement, on observe une stabilité du niveau des connaissances relatives aux modes de transmission du virus du sida.
Toutefois les jeunes de 18 à 30 ans sont un peu moins informés que leurs aînés sur les connaissances des modes de transmission de la maladie et l'existence des traitements antirétroviraux ; ils sont moins nombreux aussi à reconnaître l'efficacité du préservatif. En revanche, ils sont plus nombreux à connaître le traitement d'urgence. Ces résultats préoccupants ont motivé l'inclusion dans le plan national de lutte contre le VIH et les infections sexuellement transmissibles (IST) 2010 - 2014 de stratégies de prévention en direction des jeunes qui se déclinent en une dizaine d'actions.
L'institut national de prévention et d'éducation pour la santé (INPES) a développé depuis 2012 une stratégie de santé sexuelle plus particulièrement ciblée sur ce public. Elle a pour objectifs d'améliorer l'accessibilité, l'offre et la qualité en éducation à la sexualité et de promouvoir l'utilisation du préservatif et le dépistage du VIH et des IST dans une approche globale et positive de santé sexuelle. Depuis 2010, toutes les campagnes médiatiques, audiovisuelles nationales ou de proximité, portant sur les IST ou le VIH ont intégré l'usage du préservatif en direction de ce public. De plus, l'INPES a créé un portail internet unique en direction des jeunes « onsexprime » et a innové en réalisant de nombreuses vidéos téléchargeables sur « Youtube » abordant les premières fois, les déterminants de prises de risque, l'utilisation des préservatifs avec deux mascottes animées qui ont été téléchargées des millions de fois.
Enfin les associations de prévention sont des acteurs indispensables pour relayer et adapter l'information auprès des jeunes. Des actions supplémentaires, en direction des jeunes, seront par ailleurs développées avec la participation des associations aux missions des futurs centres gratuits d'information, de dépistage et de diagnostic (CeGIDD) du VIH et des IST.