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Situation de l’emploi (04 01 2016)

Question de sénateur et réponse ministérielle publiées le 24 décembre 2015 sur le site du Sénat (cliquer ici pour accéder au site du Sénat)

http://www.senat.fr/questions/base/2015/qSEQ15120678G.html

Question d'actualité au gouvernement n° 0678G de Mme Sophie Primas (sénateur des Yvelines)

Madame la ministre, le 9 septembre 2012, le Président de la République annonçait l'inversion de la courbe du chômage à l'échéance d'un an et Pierre Moscovici, à la même époque, déclarait : « L'inversion est possible et elle va arriver à la fin de l'année, j'en ai la conviction, une conviction informée. »

 

À la fin de l'année 2013, le nombre de demandeurs d'emploi avait augmenté de 6,5 %. Fin mars 2014, notre pays comptait plus de 5 millions de chômeurs. Trois ans après l'élection du Président de la République, en 2015, la France a atteint le niveau historique de 5,7 millions de demandeurs d'emploi. Les derniers chiffres publiés du chômage, ceux du mois d'octobre, révèlent un bond sans précédent : on enregistre 42 000 chômeurs de plus en un seul mois.

Ces très mauvais résultats interviennent alors que l'euro est faible, que le cours du pétrole l'est également et que les taux d'intérêt sont au plus bas.

Tous les pays européens profitent de cette situation pour réformer et créer des emplois : l'Allemagne, la Grande-Bretagne, qui est quasiment en situation de plein emploi, l'Italie, dirigée par un gouvernement de gauche, l'Espagne, et même la Grèce. Tous, sauf la France !

Madame la ministre, combien faudra-t-il de chômeurs de plus pour que le Gouvernement prenne enfin conscience que les politiques qu'il mène sont plus destructrices que créatrices d'emplois, dans un pays qui a pourtant tant d'atouts, tant de créativité, tant de chefs d'entreprise audacieux ?

Le Président de la République a dit hier, en conseil des ministres, que l'important était de définir un cap. Madame la ministre, quel est ce cap ?

Réponse du Ministère du travail, de l'emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social publiée dans le JO Sénat du 11/12/2015 p. 12714

 

 

Madame la sénatrice, le cap, c'est bien sûr de permettre aux chômeurs actuellement en situation de détresse de retrouver le chemin de l'emploi. Pour faire baisser durablement le chômage, deux préalables sont requis.

Le premier préalable, c'est la croissance. Elle s'établit à 1,1 %, soit au-delà de nos prévisions, mais elle n'est pas suffisante pour absorber les entrées sur le marché du travail. En France, on compte chaque année 700 000 départs à la retraite en moyenne et 850 000 entrées sur le marché du travail ; en Allemagne, ces chiffres sont respectivement de 700 000 et de 660 000 : comparons donc ce qui est comparable !

 

Le second préalable, c'est que l'économie crée de l'emploi. Après plusieurs années de destruction d'emplois, nous avons enregistré, depuis un an, la création nette de 37 600 emplois. Ce n'est bien évidemment pas suffisant au regard du niveau du chômage. Nous constatons que les emplois créés sont, malheureusement, des emplois précaires, en intérim ou en contrat à durée déterminée. Cela explique que les chiffres connaissent des variations extrêmement fortes d'un mois à l'autre.

Certains secteurs créent des emplois - je pense notamment au secteur tertiaire -, mais d'autres, comme l'industrie ou le bâtiment, n'en créent pas assez ou en détruisent encore.

 

Devant cette situation, que faisons-nous ? Nous n'attendons pas les bras croisés dans nos bureaux que tombent chaque mois les chiffres du chômage. Par exemple, le Gouvernement a mis en place, vendredi dernier, la mesure relative aux particuliers employeurs, qui permettra de créer de nombreux emplois.

 

Nous mettons en place le prêt à taux zéro au bénéfice du secteur du bâtiment, afin de créer de l'emploi, et nous développons de façon prioritaire les formations qui permettront à des chômeurs d'occuper les emplois actuellement non pourvus. Bien évidemment, il faudra aller plus vite et plus loin !

 

Mme Sophie Primas. Madame la ministre, les bras m'en tombent !

Le taux de chômage des jeunes dépasse 25 %, le nombre des contrats d'apprentissage est en baisse constante, on compte 800 000 chômeurs de longue durée. Le Gouvernement est-il sourd au message envoyé dimanche par les électeurs ?

« Je me bats pour l'emploi, c'est une volonté, une stratégie, une cohérence », disait, martial, le Président de la République. Ces mots résonnent aujourd'hui comme un terrible aveu d'échec !

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