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Hydratation et Santé (06 09 2018)

Question de sénateur et réponse ministérielle publiées le 30 août 2018 sur le site du Sénat (cliquer ici pour accéder au site du Sénat)

http://www.senat.fr/questions/base/2018/qSEQ180102903.html

Question écrite n° 02903 de Mme Marie-Thérèse Bruguière (sénatrice de l’Hérault)

Mme Marie-Thérèse Bruguière attire l'attention de Mme la ministre des solidarités et de la santé sur la question de l'hydratation. Des études récentes ont montré que deux Français sur trois ne s'hydratent pas correctement, et seulement 5 % des boissons de la journée sont consommées au bureau. Par ailleurs, en dépit des obligations réglementaires auxquelles doivent répondre les employeurs, seulement un tiers des employés a accès dans des conditions sanitaires acceptables à une eau fraîche et potable sur le lieu de travail.

 
Le rapport visant à donner un nouvel élan à la politique nutritionnelle française de novembre 2013 préconisait notamment d'améliorer l'accessibilité de l'eau (mesure n° 6). Par ailleurs, une des mesures du plan d'action gouvernemental de lutte contre les drogues et la toxicomanie vise à lutter contre la consommation d'alcool sur les lieux de travail. Ces dispositions ouvrent ainsi un cadre propice à traiter du sujet de l'hydratation. Elles invitent à renforcer les politiques de prévention au sein de la population générale et auprès des entreprises en particulier qui pourraient passer par une campagne d'information nationale et la mise en place d'un repère de consommation efficace.

 
La France, qui encourage depuis longtemps une alimentation équilibrée, y compris au moyen de messages publicitaires désormais bien connus, continue en effet d'ignorer les bienfaits de l'hydratation en ne développant aucune campagne en sa faveur telle que « buvez 1,5 litre par jour ». Par sa simplicité, un message de ce type aurait, à l'instar du message sur la consommation de fruits et légumes, l'avantage de marquer les esprits. Cette démarche pourrait à juste titre s'inscrire dans la future loi de santé publique et le prochain plan national nutrition santé. 
Dans cette perspective, elle lui demande de bien vouloir lui indiquer quelles mesures elle entend prendre en faveur de la promotion de l'hydratation dans le cadre de la stratégie nationale de santé et si elle envisage de favoriser la diffusion d'une circulaire rappelant et précisant les obligations des employeurs en matière d'hydratation.

Réponse du Ministère des solidarités et de la santé publiée dans le JO Sénat du 30/08/2018 p. 4488

 

 

L'eau est indispensable au fonctionnement de notre organisme. Elle représente plus de 60 % du poids de notre corps. Or, chaque jour, de façon naturelle (respiration, transpiration, urine.), une quantité importante et variable, s'échappe de notre corps. Ces pertes sont normalement compensées par notre alimentation qui nous en procure un litre environ. Le reste de nos besoins en eau est fourni par les boissons. Sur la base des travaux scientifiques menés en 2002 par l'agence française de sécurité sanitaire des aliments (AFSSA), le Programme national nutrition santé (PNNS) recommande de boire chaque jour de l'eau à volonté.

 

En effet, les besoins varient selon divers facteurs comme l'âge, la saison, l'activité physique. La sensation de soif est le signe que notre corps manque déjà d'eau. Ce n'est pas tant le choix de l'eau qui est important que le fait d'en boire suffisamment chaque jour, en particulier pour les enfants. L'eau du robinet est régulièrement contrôlée pour garantir sa qualité. Elle constitue la source à privilégier pour l'ensemble de la population.

 

Elle est encouragée dans le cadre de la promotion de la consommation de l'eau faite par le PNNS. Le PNNS a produit de nombreux outils et mécanismes incitatifs, servant de support aux actions. Le repère « eau à volonté » est présent dans les différentes affiches ainsi que dans les guides nutrition de l'agence nationale de santé publique- santé publique France diffusés à plus de 20 millions d'exemplaires depuis 2002. Une fiche repère « de l'eau sans modération » a également été largement diffusée à la population. Le repère du PNNS mentionne également le fait qu'il est souhaitable de limiter la consommation de produits sucrés notamment les boissons sucrées. Du reste, la législation et la réglementation ont permis d'interdire les distributeurs automatiques de boissons et de produits à l'école. La circulaire du ministère de l'éducation nationale de 2011 sur les prises alimentaires à l'école insiste sur l'éducation à la santé nutritionnelle et sensibilise les autorités compétentes à la question de l'installation de points d'eau.

 

Dans son article 16, la loi n°  2016-41 du 26 janvier 2016 de modernisation de notre système de santé prévoit l'interdiction de l'offre à volonté gratuite ou pour un prix forfaitaire des boissons avec ajout de sucres ou d'édulcorants de synthèse. Cet article renvoyait à un arrêté le soin d'indiquer les catégories de boissons concernées. Cet arrêté cosigné par les ministres chargés de la santé, de l'agriculture et de la consommation, daté du 18 janvier 2017 a été publié au journal officiel le 26 janvier pour une entrée en vigueur le 27 janvier 2017.

 

Par ailleurs, l'agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES) a publié en janvier 2017 les rapports et avis sur l'actualisation des repères alimentaires du PNNS, en réponse à la saisine du ministère chargé de la santé de 2012. Ces éléments scientifiques ainsi que l'avis du Haut conseil de la santé publique (HCSP) publié en mars 2017 serviront à l'élaboration et la diffusion par l'agence nationale de santé publique-Santé publique France en automne 2018 des repères de consommation alimentaire actualisés du PNNS et permettront de redéployer les stratégies de communication et d'information sur ce sujet. Le futur programme relatif à la nutrition et à la santé actuellement en cours d'élaboration est prévu pour le 1er trimestre 2019.

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