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Population : part des jeunes sans emploi (28 01 2023)

Nous vous proposons aujourd’hui cette note publiée le 10 janvier 2023 sur le site de l’INSEE (cliquer ici pour accéder au site de l’INSEE)

https://www.insee.fr/fr/statistiques/6686184.html

Après un pic dû à la crise sanitaire, la part des jeunes ni en emploi, ni en études, ni en formation repart à la baisse

Flora Vuillier-Devillers (Insee) Paru le : 10/01/2023

En 2021, en France, 12,8 % des jeunes de 15 à 29 ans ne sont ni en emploi, ni en études, ni en formation (NEET pour « neither in employment nor in education or training »), soit un peu moins qu’en moyenne dans l’Union européenne (13,1 %). Faible avant 18 ans, cette proportion s’accroît avec l’âge pour atteindre 18,3 % à 24 ans. Avant 25 ans, les jeunes hommes sont plus souvent NEET que les femmes mais la situation s’inverse ensuite. Après un pic en 2020 dû à la crise sanitaire, la part de NEET repart à la baisse et se retrouve, à l’été 2022, à 11,6 %, soit 0,7 point sous son niveau de fin 2019.

La situation de NEET correspond le plus souvent à une situation subie, notamment les chômeurs qui ne trouvent pas d’emploi ou les inactifs qui font souvent face à des contraintes personnelles, telles que la garde d’enfant ou un état de santé dégradé.

DOCUMENTATION

Sommaire

1,4 million de jeunes ni en emploi, ni en études, ni en formation en 2021

À 24 ans, 18,3 % des jeunes sont NEET

Après un pic pendant la crise sanitaire, la part de NEET repart à la baisse

La situation des NEET est souvent subie

En 2021, un peu moins de NEET en France qu’en Europe

 

1,4 million de jeunes ni en emploi, ni en études, ni en formation en 2021

 

En 2021, en France (hors Mayotte), 1,4 million de jeunes de 15 à 29 ans vivant en logement ordinaire ne sont ni en emploi, ni en études, ni en formation. Désignés communément sous le terme de NEET (« neither in employment nor in education or training »), ils représentent 12,8 % des personnes de cette classe d’âge. Cette catégorie recouvre des situations diverses, plus ou moins transitoires, parfois marquées par des difficultés d’insertion sur le marché du travail. En 2021, 45 % des NEET, soit 5,8 % des jeunes de 15 à 29 ans, sont au chômage au sens du Bureau international du travail (BIT) : sans emploi, ils sont disponibles pour travailler et recherchent activement un emploi. En outre, 24 % appartiennent au halo autour du chômage : sans emploi, ils souhaitent travailler sans toutefois avoir entrepris de démarches ou sans être disponibles. Enfin, 31 % déclarent qu’ils ne souhaitent actuellement pas travailler ; ils sont inactifs hors halo, ni en études, ni en formation.

 

Par ailleurs, 46,5 % des jeunes de 15 à 29 ans occupent un emploi au sens du BIT, 38,1 % poursuivent leurs études initiales sans cumuler avec un emploi et 2,6 % ont repris leurs études après une interruption ou suivent d’autres formes de formation (permis de conduire, brevet d'aptitude aux fonctions d'animateur - Bafa, cours de sport, etc.). Au total, 52,4 % des jeunes de 15 à 29 ans sont actifs, c’est-à-dire en emploi ou au chômage ; leur taux de chômage, soit le rapport entre le nombre de chômeurs et le nombre d’actifs, est de 11,0 % en 2021.

À 24 ans, 18,3 % des jeunes sont NEET

La part de NEET parmi les jeunes varie fortement selon l’âge. En moyenne, entre 2017 et 2021, elle est seulement de l'ordre de 1 % à 15 ans, âge auquel la quasi-totalité des jeunes sont encore scolarisés. Elle croît fortement jusqu’à 16,5 % à 21 ans avec les premières sorties de formation initiale, notamment de jeunes peu ou pas diplômés, puis plus lentement pour atteindre 18,3 % à 24 ans. La hausse entre 15 et 24 ans est surtout portée par celle du chômage, dont la part atteint un maximum à 24 ans (9,3 % à cet âge). De 25 à 29 ans, la part de NEET baisse légèrement, du fait d’une prévalence plus forte de l’emploi : en moyenne, 17,4 % des jeunes de 25 à 29 ans sont NEET.

Entre 15 et 24 ans, les jeunes hommes sont plus souvent NEET que les jeunes femmes (11,4 %, contre 9,7 % en 2021). Ils sortent en moyenne plus précocement du système scolaire et se trouvent donc à ces âges plus souvent en emploi, mais aussi plus souvent au chômage. A contrario, entre 25 et 29 ans, les femmes sont plus souvent NEET que les hommes (19,8 % contre 14,9 %). Moins souvent au chômage que les hommes, les femmes à ces âges sont en revanche plus nombreuses à s’éloigner du marché du travail ; elles sont plus souvent inactives, notamment du fait des maternités et congés parentaux. Entre 25 et 29 ans, deux tiers des femmes NEET ont un enfant, contre un tiers de celles en emploi.

Après un pic pendant la crise sanitaire, la part de NEET repart à la baisse

De mi-2015 à fin 2019, la part de NEET a globalement diminué, avec pour contreparties une hausse des parts de jeunes en emploi et en études initiales. La crise sanitaire liée à l’épidémie de Covid-19 a interrompu temporairement cette tendance. Ainsi, au deuxième trimestre 2020, durant le premier confinement de la population, la part de NEET a bondi de plus de 3 points. Elle s’est nettement repliée dès le trimestre suivant, reprenant sa tendance à la baisse. Au troisième trimestre 2022, la part de NEET est de 11,6 %, soit 0,7 point au-dessous de son niveau d’avant-crise (fin 2019).

 

En moyenne annuelle, la hausse atteint 1,0 point entre 2019 et 2020, suivie d’une baisse de 0,8 point en 2021. Ces variations reflètent l’évolution du taux d’emploi des jeunes, en nette baisse en 2020 avant de se redresser fortement dès 2021.

En 2020, l’augmentation de la part de NEET a été exclusivement portée par la hausse du halo autour du chômage : rechercher un emploi et se rendre disponible étaient plus difficiles en raison des restrictions de déplacements pendant le premier confinement. Les parts de jeunes chômeurs et des autres inactifs ont, en revanche, peu fluctué. La crise sanitaire a affecté autant les femmes que les hommes, mais davantage les 25-29 ans que les 15-24 ans.

La situation des NEET est souvent subie

Les NEET au chômage recherchent activement un emploi et sont donc engagés dans une démarche d’insertion sur le marché du travail. Par rapport aux autres NEET, leurs chances de trouver un emploi sont plus grandes. D’une part, ils ont plus souvent déjà travaillé (78 % contre 52 %). D’autre part, ils sont plus nombreux à être diplômés du supérieur (30 % des 20-29 ans, contre 18 %), même si cette proportion est encore plus élevée parmi les jeunes en emploi (51 %). 6 % des NEET au chômage ont même trouvé un emploi qui n’a pas encore commencé au moment de l’enquête.

 

La situation de NEET n’est pas subie uniquement par ceux qui sont au chômage. La moitié des NEET ne souhaitant pas travailler (inactifs hors halo) invoque en effet des contraintes familiales ou de santé. Un quart avance comme raison le fait de s’occuper d’enfants ou d’un proche (77 % de ces NEET vivent avec un ou des enfants). En particulier, les femmes vivant en couple avec enfants y sont surreprésentées (36 %, contre 22 % des autres jeunes de 15 à 29 ans). L’autre quart indique ne pas souhaiter travailler pour des problèmes de santé ou une situation de handicap. 19 % déclarent être fortement limités dans leurs activités en raison d’un problème de santé, contre 1 % seulement des autres jeunes de 15 à 29 ans.

Les NEET dans le halo autour du chômage se trouvent dans une situation intermédiaire entre les deux précédentes catégories, vis-à-vis du niveau de diplôme comme de l’existence d’une première expérience professionnelle. Près de la moitié des jeunes de cette catégorie ne sont pas disponibles pour occuper un emploi, et plus des trois quarts n’en recherchent pas. Parmi ceux qui ne sont pas disponibles, près d’un sur deux évoque une contrainte telle que la nécessité de garder des enfants ou des problèmes de santé. Parmi ceux qui ne recherchent pas d’emploi, la moitié mentionne le découragement ou le sentiment qu’aucun emploi disponible ne conviendrait ; un sur trois évoque toutefois là aussi des contraintes de type familial ou de santé.

En 2021, un peu moins de NEET en France qu’en Europe

Les écarts à la moyenne européenne sont toutefois plus marqués selon le sexe : les femmes sont moins souvent NEET en France (13,0 % contre 14,5 %) et les hommes le sont plus souvent (12,5 % contre 11,8 %).

Excepté en Finlande, en Belgique, en Espagne, au Luxembourg et en Irlande, les jeunes femmes sont, en Europe comme en France, plus souvent NEET que les jeunes hommes. La différence tend toutefois à s’amoindrir au fil des années. En 2021, cet écart entre les jeunes femmes et les jeunes hommes est plus faible en France (+ 0,5 point d’écart) qu’en moyenne européenne (+ 2,7 points).

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