Nous vous proposons aujourd’hui cette note publiée le 12 février 2025 sur le site Vie-publique (cliquer ici pour accéder au site Vie-publique)
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Cancers du sein, du col de l'utérus et colorectal : où en est la prévention ?
Publié le 12 février 2025
De nombreux cas de cancers pourraient être évités grâce à des changements de modes de vie et à des dépistages. Les cancers du sein, du col de l’utérus et colorectal font l’objet de dispositifs nationaux de dépistage, mais les taux de participation sont en général faibles.
Un bulletin épidémiologique, publié le 4 février 2025 par Santé publique France, dresse un état des lieux de la prévention des cancers du sein et du col de l’utérus ainsi que du cancer colorectal.
Dépistage du cancer du sein : la couverture décroît avec l’âge
Avec 61 000 nouveaux cas en 2023 et environ 12 000 décès chaque année, le cancer du sein est le principal cancer féminin. Le dépistage intervient via le Programme national de dépistage organisé du cancer du sein (PNDOCS), proposé tous les deux ans aux femmes de 50 à 74 ans, ou hors PNDOCS.
En France hexagonale, la couverture totale du dépistage passe de 62% en 2016-2017 à 60% en 2021-2022 (avec un recul marqué en 2019-2020), ce qui se situe dans la moyenne européenne. Elle est plus élevée pour les 50-54 ans et plus faible chez les 70-74 ans.
Le dépistage hors PNDOCS représente 18% de l’ensemble (17% en 2016-2017). Le dépistage plus performant dans le cadre du PNDOCS s’accompagne d’une 2e lecture des mammographies et d’une meilleure qualité de la procédure.
Prévention du cancer du col de l’utérus : des disparités territoriales
À l’origine de 3 100 nouveaux cas et de 1 100 décès par an en France, le cancer du col de l’utérus survient des années après une infection par un papillomavirus humain (HPV). Il est évitable grâce :
- à la vaccination anti-HPV, recommandée et remboursée depuis 2007 pour les adolescentes et étendue aux garçons en 2021 ;
- au dépistage régulier, recommandé aux femmes de 25 à 65 ans dans le cadre du programme national de dépistage de ce cancer, instauré en 2018.
Santé publique France note :
- qu’en 2023, la couverture vaccinale est de 54,6% pour au moins une dose chez les filles de 15 ans et de 44,7% pour deux doses chez celles de 16 ans. Elle est en hausse depuis 2016 mais plus faible dans le Sud et les départements et régions d’outre-mer (DROM) ;
- que la couverture du dépistage (59,5% entre 2020 et 2022) ne cesse d’augmenter. Elle va de 53,1% en Île-de-France à 67,1% en Bretagne et reste inférieure aux objectifs fixés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) : 70% des femmes dépistées à 35 et 45 ans.
Cancer colorectal : un dépistage qui augmente avec l'âge
Le cancer colorectal (plus de 47 000 nouveaux cas et 17 000 décès par an) est la deuxième cause de décès par cancer. Le Programme national de dépistage organisé du cancer colorectal (PNDOCCR) invite tous les deux ans les 50-74 ans à risque moyen à réaliser un test immunochimique fécal quantitatif (FIT) puis une coloscopie si ce test est positif. En sont exclues temporairement les personnes qui ont effectué une coloscopie récente sans lésion néoplasique, considérées comme à jour du dépistage.
Le taux de participation au PNDOCCR (34,3% en 2021-2022) est inférieur aux recommandations européennes (45%). Toutefois, la couverture totale du dépistage atteint 47,8% en 2022 (48,8% chez les femmes) et augmente avec l’âge. Plus basse dans les DROM et en Corse, elle culmine dans les Pays de la Loire et en Bretagne. Parmi les personnes couvertes, 58,4% ont réalisé un FIT au cours des deux dernières années, et 41,6% une exploration endoscopique colorectale (sans FIT récent).