Nous vous proposons aujourd’hui cette note publiée le  8 avril 2025 sur le site Vie-publique (cliquer ici pour accéder au site Vie-publique)

https://www.vie-publique.fr/en-bref/298096-teletravail-quels-risques-psychosociaux

Télétravail : quels risques psychosociaux ?

Publié le 8 avril 2025

Le télétravail s’est considérablement développé depuis la pandémie de Covid-19. Il concerne 26% des salariés en 2023. Il favorise l’autonomie, réduit les trajets domicile-travail et peut aider à concilier vie personnelle et vie professionnelle. Cependant, il expose à des risques pour la santé mentale et physique.

Une étude publiée le 27 mars 2025 par la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) identifie et analyse trois types de risques psychosociaux (RPS) liés au télétravail : la distanciation des relations sociales, l’intensité du travail et la difficile articulation des temps de vie.

La distanciation sociale

La distance physique et la diminution des interactions sociales pèsent sur le collectif de travail et sur le télétravailleur, qui est éloigné :

• de sa hiérarchie. Des questions de leadership, de supervision et de gestion affectent le fonctionnement de l'équipe et la réalisation des objectifs. La distance limite la communication entre les salariés et leur hiérarchie et le partage d’informations essentielles au bon déroulement des tâches. Elle peut générer une pression pour fournir des rapports réguliers sur ses activités et, à long terme, freiner la carrière (opportunités de formation et d'avancement réduites) ;
• des collègues. Le sentiment de bien-être des salariés se dégrade. Le risque d’isolement grandit avec la fréquence du télétravail, en particulier chez les personnes vivant seules. Le télétravail entrave aussi la représentation du personnel au sein de l’entreprise, les représentants ayant du mal à maintenir le lien avec les salariés.

Le travail hybride, alternant présentiel et distanciel, complexifie la planification des activités (les salariés ajustent leur emploi du temps en fonction du lieu de travail) et les interactions professionnelles (organisation des réunions…).

L’intensité du travail

L’intensité du travail ne croît pas nécessairement en télétravail mais peut se manifester par :

• une amplitude des horaires de travail élargie. Les outils numériques facilitent le travail en dehors des plages horaires habituelles. Travailler en horaires décalés permet de s’adapter à son environnement ou de mieux gérer ses contraintes familiales, au risque de créer des "déphasages par rapport aux rythmes de vie familiale et sociale" ;
• la difficulté à gérer la charge de travail. Des salariés se sentent obligés de travailler davantage pour prouver leur engagement professionnel ;
• l’hyperconnectivité, qui maintient une sollicitation constante, même en dehors des horaires officiels.

Ces facteurs augmentent le risque de surcharge mentale et d’épuisement professionnel.

L'articulation des temps personnels et professionnels

Le télétravail génère également :

• un brouillage des frontières entre sphère privée et sphère professionnelle. Des tensions peuvent survenir lorsqu’il envahit l'espace familial. Télétravailler dans une pièce dédiée favorise la concentration et la séparation mentale entre vie professionnelle et vie personnelle ;
• le risque de réassigner les femmes aux tâches domestiques. En distanciel, elles effectuent davantage de tâches ménagères et font plus souvent leur travail rémunéré en décalé. Les télétravailleuses ayant de jeunes enfants, qui jonglent entre exigences professionnelles et responsabilités familiales, ont la charge de travail la plus importante ;
• des risques accrus de violence domestique.