L'inflation française à un plus haut depuis dix-sept ans
Note lue le 17 juillet 2008 sur le site de La Tribune (cliquer ici pour accéder à l’article original)
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L'Insee fait état ce mercredi d'une nouvelle hausse de l'inflation en France, de 0,4% par rapport à mai et de 3,6% sur un an en juin. Cette progression des prix à la consommation est liée aux produits pétroliers et produits frais. C'est son plus haut niveau depuis 1991
Nouveau record pour l'inflation française qui affiche en juin, d'après les derniers chiffres publiées par l'Insee, une hausse de 3,6% sur un an et 0,4% entre mai et juin. En mai dernier, les prix à la consommation avaient déjà crû de 3,3% en glissement annuel et de 0,5% sur un mois.
Cette hausse constatée provient du renchérissement des produits pétroliers et de la hausse saisonnière des prix des produits frais et des autres services, notamment ceux liés au tourisme. Les prix des services de transports et de communication et des produits de santé sont en baisse.
Corrigé des variations saisonnières, l'indice est en hausse de 0,4 %. L'indicateur d'inflation sous-jacente s'accroît de 0,2 %. Son glissement annuel est de +2,0 %. Hors tabac, l'Insee indique que l'inflation est également en hausse de 0,4 % sur un mois et 3,5 % sur un an.
Pour Nicolas Bouzou, analyste chez Asteres, "à 3,6% au mois de juin, l'inflation est au plus haut depuis juillet 1991. Les mêmes causes produisent, mois après mois, les mêmes effets". Selon lui, près de 60% de l'inflation sont directement liés à la flambée des cours des matières premières. Plus précisément, il explique que sur ces 3,6% d'inflation, 0,9 points émanent de l'alimentation, et 1,5 point de l'énergie (le reste provient principalement du tabac et des services).
Pas de quoi redonner des couleurs à l'économie française, la consommation en particulier qui devrait globalement rester "en berne,", selon l'économiste. "A 3,6%, l'inflation est de nature à modifier fondamentalement la trajectoire de l'économie française", commente-t-il, expliquant qu'"avec une progression des salaires nominaux inférieure à 3%, la perte de pouvoir d'achat des salariés est nette. Les budgets alimentation et énergie gonflent mécaniquement".
Pour trouver un effet positif de ce niveau élevé d'inflation, il faut selon Nicolas Bouzou se tourner du côté des agents économiques débiteurs (endettés) qui font même selon lui "une bonne affaire puisqu'ils remboursent leur dette dans une monnaie dépréciée. C'est le cas de certains ménages et surtout de l'Etat". A l'inverse, poursuit-il, "les épargnants sont pénalisés (les rémunérations des placements ne sont pas systématiquement indexées sur l'inflation)".