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déménagement du territoire (28 07 2008)

Editorial de M. Erik Izraelewicz, lu le 25 juillet 2008 sur le site de La Tribune (cliquer ici pour accéder au texte original)

 

http://www.latribune.fr/info/Demenagement-du-territoire-~-20080725U7GURAH-$Channel=Economie-$SubChannel=France-$Mail=1

 

Une carte, ça va ; trois cartes, bonjour les dégâts ! En quelques mois, le gouvernement de François Fillon a engagé trois grandes réformes, trois chantiers qui menacent de bouleverser, radicalement, la géographie économique de la France.

 

Il y a eu, d'abord, la réforme de la justice, attendue depuis trop longtemps. Elle va se traduire, on le sait, par une profonde redistribution des tribunaux sur le territoire national. Idem pour la réforme de l'hôpital, courageuse mais pourtant inévitable. Troisième carte, donc, abattue hier par le Premier ministre : la reconstruction de notre appareil de défense va conduire à la fermeture de nombreuses garnisons et bases aériennes, au transfert de certaines d'entre elles. Totalement légitimes, ces trois grandes réformes sont absolument indispensables ; il aurait sans doute été préférable de les mener les unes après les autres ; ce n'est plus possible - nul ne peut contester tout cela.

 

Ce que l'on peut regretter néanmoins, et les élus locaux ont raison de s'en inquiéter, c'est que ces trois grands chantiers interviennent alors que d'autres changements frappent nos territoires - la réforme de La Poste, celle des universités, la réorganisation du Trésor public aussi.

 

C'est que, ces grands chantiers touchent ensuite des régions - le nord et l'est de la France - déjà durement affaiblies par des restructurations industrielles en série. C'est que finalement, ces cartes, conçues chacune par une administration différente, sont en train de redessiner dans l'anarchie la plus totale une France nouvelle.

 

Autrefois, à l'époque du général de Gaulle tout particulièrement, l'État considérait que l'une de ses grandes missions était l'aménagement du territoire. Il avait la responsabilité d'assurer un certain nombre d'équilibres entre les différents espaces de la nation. Aujourd'hui, l'accumulation de ces cartes nouvelles donne le sentiment que l'État a renoncé à cette mission, que plus personne ne tient le crayon. Il y a bien, dans le gouvernement Fillon, un secrétariat à l'Aménagement du territoire. On en apprend à cette occasion l'existence, ce qui en dit long sur son importance.

 

Alors que les réformes engagées provoquent un véritable déménagement du territoire, l'exécutif n'affiche en fait aucun dessein pour la France, pour son organisation territoriale. Il prévoit bien quelque aumône pour les villes et régions les plus affectées. Cela ne saurait suffire. Il faut en convenir : un dessin sans dessein, ce n'est pas sain.

 

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