Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

conseils généraux : compétences et moyens (03 01 2009)

Conseils généraux : des nouvelles compétences sociales et des difficultés pour les exercer

 

Article de M. Jean-Yves Ruaux lu sur le site Séniorscopie le 10 juin 2008 (toujours d'actualité ! )

 

http://www.seniorscopie.com/articles/des-nouvelles-competences-sociales-et-des-difficultes-pour-les-exercer.html

 

Le rôle central désormais confié aux départements dans l'aide aux personnes âgées ne va pas sans difficulté d'exercice. Il faut en effet parvenir à corréler des services souvent cloisonnés, établir des partenariats entre public et privé, soigneusement définir les besoins pour établir une télé-assistance efficace. Or, souvent les enquêtes ont pris en compte les besoins des structures et moins fréquemment les attentes des usagers, comme l'exprime Jean-Pierre Quigniaux, chargé de l'innovation sociale au cabinet du président du CG22.

 

Les départements ont un rôle central dans l'aide aux personnes âgées. En 2006, une expérience d'installation de webcam a été faite dans une maison de retraite de Saint-Brieuc (Côtes d'Armor). Elle a permis d'établir de bonnes relations avec l'extérieur. Le projet a connu un écho. Mais l'enjeu est plus étendu puisque dans les Côtes d'Armor, la proportion des plus de 60 ans atteindra 40% entre 2020 et 2030, soit le double de celle des moins de 20 ans. Dans les mêmes temps, le nombre des plus de 80 ans passera à 50 000, soit le double du chiffre actuel et près de 10% de la population totale du département.

 

 

Favoriser le maintien à domicile

 


Le conseil général joue un rôle central dans l'organisation des relations ou des soins à leur égard. Chaque instance ou entreprise concernée sait qu'il faudra agir, mais elles se positionnent, le plus souvent, à la suite des orientations prises par le département. Celui-ci doit se saisir de l'ensemble des problématiques qui touchent les aînés (abandon, solitude, déplacements...). Mais, à la base, il manque un travail de méthodologie territoriale et les ressources conceptuelles ou méthodologiques font défaut car elles sont à inventer. Il faut rassurer les proches - souvent éloignés - sur le fait que la grand-mère, habitant Guingamp, a bien mangé, va bien. Les structures doivent produire de l'information sur le sujet, mais il y a des lacunes dans la prise en charge des personnes.
Les départements se sont vus attribuer des compétences étendues dans le domaine social au cours des dernières années. Elles les amènent à développer, à la fois, une politique de prévention, mais aussi de gestion de crise, alors que dans tous les cas, il s'agit de favoriser le maintien à domicile. Le conseil général doit donner une image moderne, utiliser au mieux les nouvelles technologies, sécuriser les personnes âgées. Des exigences existent car un service de télé-assistance doit émettre autant d'appels qu'il en reçoit, se renseigner autant qu'il renseigne. Il faut aussi que cette télé-assistance soit pilotée sur place et non d'un centre d'appels situé dans un pays étranger. L'aide au domicile de la personne âgée ne nécessite pas forcément la contribution d'experts. Le voisin peut être très utile, mais toutes les procédures doivent être sécurisées. L'usage des TIC ne doit pas faire oublier qu'il est l'objet de réticences de la part des aînés et que la technologie ne remplace pas le lien social.

 

Une enquête a été lancée en vue de l'établissement d'une plate-forme départementale de télé-assistance. Elle présente plus un état de questions qu'une liste de certitudes. Qui doit financer ? Quels types d'abonnements les personnes âgées doivent-elles acquitter ? Comment établir une grille de tarifs équitables au regard des revenus ?

 

Les conseils généraux pas aussi performants qu'ils le souhaiteraient

 

Les conseils généraux ne peuvent pas forcément être aussi performants qu'ils le souhaiteraient. Les impératifs des cahiers des charges limitent leur rôle. Les périodes électorales constituent un temps mort à l'issue duquel il faut tout relancer.

 


Que sait-on à propos de la télé-assistance dans les Côtes d'Armor ? Les scrutins politiques ont ralenti la classique procédure de concertation. Les enquêteurs ont interrogé les structures mais ne sont pas allés jusqu'à l'usager. Le groupe de travail n'a même pas inclus les aide-ménagères.
L'administration et le politique n'ont pas encore adopté les méthodes permettant que ce type de projet puisse se nourrir des paroles des personnes sur le terrain. Le souhait est que tout puisse progresser avec la nouvelle mandature. Quoiqu'il en soit, qu'il s'agisse du département ou d'une autre structure, les problèmes à gérer restent les mêmes. Les cloisonnements demeurent souvent. Les enfants de l'aide-ménagère peuvent très bien réaliser des blogs à la maison. Elles savent comparer les prix des voitures sur Internet. Mais elles ne vont pas mobiliser systématiquement ce savoir pour réinventer leurs pratiques professionnelles. Le gros problème des départements est de parvenir à trouver une méthodologie pragmatique, plutôt qu'une gamme de techniques.

 


La check-list de rigueur dans ces services à domicile devrait reposer sur l'évaluation de la compétence des acteurs de terrain et la fonctionnalité des structures préférée à leur cloisonnement. Avec le privé, il convient d'établir la conciliation entre la dynamique du marché senior et l'approche solidaire du public ou de l'associatif. Le débat sur les partenariats public/privé reste idéologiquement pensé en France. Mais il est clair qu'une hostilité demeure au fait que l'initiative soit confiée au privé en matière de solidarité.

 

Les commentaires sont fermés.