http://www.senat.fr/questions/base/2013/qSEQ13040153G.html
Question d'actualité au gouvernement n° 0153G de M. Yves Daudigny (sénateur socialiste de l’Aisne)
M. Yves Daudigny. Madame la présidente, mesdames, messieurs les ministres, mes chers collègues, ma question s'adresse à Mme la ministre déléguée chargée des personnes âgées et de l'autonomie.
Madame la ministre, très concrètement, vous avez annoncé hier, en marge de la réunion du Conseil de la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie, des crédits nouveaux pour la médicalisation des établissements pour personnes âgées à hauteur de 100 millions d'euros, dont 15 millions qui viendront abonder les 147 millions votés et 85 millions sous forme d'anticipation d'engagement, ainsi qu'une enveloppe de 120 millions d'euros pour les plans d'aide à l'investissement 2013, soit, au total, 220 millions d'euros supplémentaires qui contribueront également à réduire le reste à charge des personnes âgées séjournant dans ces établissements.
La deuxième bonne nouvelle, c'est le résultat effectif de votre action pour réduire la sous-consommation des crédits.
Ces deux bonnes nouvelles traduisent le changement radical de perspective et d'appréhension du vieillissement impulsé par votre ministère.
Le changement est en effet frappant entre le catastrophisme du gouvernement précédent annonçant des coûts insupportables à la charge de la collectivité – on évoquait jusqu'à 34 milliards d'euros ! –, sans rien prévoir pour autant, et la vision d'avenir que vous portez aujourd'hui.
Vous avez su voir les potentialités de croissance qui découlent de l'avancée en âge, de la prévention et de l'accompagnement de la perte d'autonomie, ainsi que le moteur économique que constituent ces secteurs, avec la création d'emplois non délocalisables dans les services à la personne, le développement des technologies et du numérique et leurs répercussions bénéfiques sur tous les secteurs d'activité.
Il est vrai que le secteur de la prise en charge de la perte d'autonomie ne connaît pas la crise, comme en témoignent les principaux groupes gestionnaires de maisons de retraite, qui connaissent une progression de 7 % à 20 % de leurs bénéfices.
Madame la ministre, je vous remercie de bien vouloir nous préciser votre programme et nous dire en plus sur ce formidable challenge que représente la « silver économie » pour l'avenir économique de la France et pour le bien-être de la population.
Réponse du Ministère chargé des personnes âgées et de l'autonomie publiée dans le JO Sénat du 26/04/2013 - p. 4062
Mme Michèle Delaunay, ministre déléguée auprès de la ministre des affaires sociales et de la santé, chargée des personnes âgées et de l'autonomie. Monsieur le sénateur, vous avez raison, mon ministère est porteur d'avenir, d'innovation et de bonnes nouvelles.
Les 162 millions d'euros dégagés pour cette seule année 2013 en faveur de la médicalisation permettront non seulement de placer plus de personnels auprès des personnes âgées résidant dans des maisons de retraite, mais aussi de créer plusieurs milliers d'emplois.
Cette bonne nouvelle n'est évidemment pas la seule. Nous devons faire en sorte que ce qui a été le plus grand progrès du XXesiècle, à savoir l'allongement de l'espérance de vie, soit aujourd'hui une chance pour notre pays et pour nos entreprises. Nous avons tous les atouts pour cela.
Des territoires sont déjà très engagés sur ce sujet, et ils sauront se saisir des nouvelles technologies. Le Gouvernement, pour qui la question de l'âge constitue une priorité, prépare, vous le savez, un projet de loi comportant un volet d'anticipation dont les entreprises seront, bien sûr, les partenaires. Par ailleurs, nous disposons d'un tissu industriel déjà très performant, avec plusieurs leaders mondiaux, en particulier dans le domaine de la domotique.
À cet égard, j'irai, au cours de mes déplacements, à la rencontre des dirigeants de toutes les start-up qui foisonnent et qui sont autant de monitrices d'innovation, portant un changement radical de la vision que nous pouvons avoir du vieillissement.
Pourtant, tout cela n'est pas suffisant. Il convient d'organiser ce secteur, en définissant des priorités, en impliquant tous les acteurs concernés et en trouvant des financements d'amorçage. C'est ce que nous avons fait hier, avec Arnaud Montebourg, en rencontrant à Bercy 700 partenaires de la « silver économie », cette économie liée à l'âge : les plus grandes entreprises, les experts, les décideurs, les représentants des territoires et les chercheurs universitaires.
Tout est en marche et, avec le concours de tous, je crois pouvoir le dire, nous avons aujourd'hui les moyens de faire de la « silver économie », qui connaît une croissance de 15 % aux États-Unis, un atout pour notre pays.
Oui, monsieur le sénateur, la révolution de l'âge est en marche, et nous la porterons tous ensemble.