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Economie France (conjoncture déc 2013) : reprise poussive (1/2)

 

Nous vous proposons sur 2 jours une note d’analyse détaillée publiée le 19 décembre 2013 sur le site de l’INSEE (cliquer ici pour accéder au site de l’INSEE)

http://www.insee.fr/fr/themes/theme.asp?theme=17&sous_theme=3&page=vueensemble.htm

Résumé

Vue d’Ensemble (1 et 2)

 

Résumé

Comme prévu dans le Point de conjoncture d’octobre, l’activité au 3e trimestre 2013 est restée globalement décevante dans les économies émergentes, dynamique dans les économies avancées. La demande extérieure adressée à la France a décéléré, notamment du fait du net ralentissement des importations de nos partenaires européens.

Au 4e trimestre 2013, le climat des affaires retracé dans les enquêtes de conjoncture continue de s’améliorer dans l’ensemble des économies avancées, ce qui laisse attendre une poursuite de l’embellie. En particulier, l’activité dans la zone euro devrait continuer de croître à l’horizon de la prévision (+0,3 % chaque trimestre), grâce à une modération de la consolidation budgétaire, un redressement de l’investissement après un ajustement très prononcé et à une baisse de l’épargne de précaution des ménages. Dans les économies émergentes, la situation est hétérogène, mais de manière générale la croissance ne devrait pas s’améliorer franchement.

La demande extérieure adressée à la France retrouverait à l’horizon de la prévision un rythme de progression soutenu et régulier d’ici mi-2014. Cependant, le profil de l’activité en France serait relativement marqué, avec une progression du PIB de 0,4 % au 4e trimestre 2013, puis de 0,2 % aux 1er et 2e trimestres 2014.

Le dynamisme attendu au 4e trimestre serait dû à la conjonction de plusieurs effets. Tout d’abord, des contrecoups favorables sont attendus concernant l’investissement des entreprises en services et les exportations en produits manufacturiers, qui ont chuté au troisième trimestre bien au-delà de ce que laissent supposer leurs déterminants. En outre, les ménages anticiperaient certaines dépenses en raison du déblocage de l’épargne salariale, du durcissement du bonus/malus automobile au 1er janvier et de la hausse des taux de TVA au 1er janvier 2014.

Ce rebond anticipé au 4e trimestre est confirmé par les données d’activité disponibles fin octobre et les enquêtes de conjoncture : le climat des affaires s’est fortement amélioré au 3e trimestre, et ce dans tous les secteurs. En revanche, la pause que les soldes d’opinion marquent depuis deux mois, notamment du fait du fléchissement des perspectives personnelles d’activité déclarées par les chefs d’entreprise, laisse attendre un ralentissement début 2014, résultant du manque de dynamisme des différents postes de demande :

- la progression de l’investissement serait freinée par l’absence de reprise dans la construction, alors qu’a contrario le redressement des perspectives d’activité la soutiendrait.

- malgré l’amélioration sur le front de l’emploi en 2014, le pouvoir d’achat des ménages manquerait d’impulsion. D’une part, la progression de l’emploi total resterait faible : le CICE enrichirait la croissance en emplois, mais le redressement de l’activité serait insuffisant pour permettre une reprise de l’emploi marchand. D’autre part, les gains de salaires réels observés en 2013 du fait de la baisse non anticipée de l’inflation s’estomperaient en 2014. Ainsi, la consommation des ménages progresserait à peine au 1er semestre 2014.

- les exportations seraient, au 1er semestre 2014, moins dynamiques que la demande extérieure, car elles seraient pénalisées par l’appréciation passée de l’euro, ainsi que par les pertes tendancielles de part de marché, certes moindres depuis la crise.

Ce scénario est soumis à de nombreux aléas. Les exportations françaises pourraient être plus dynamiques, en particulier si le retour de la confiance se confirme chez nos partenaires d’Europe du Sud. A contrario, l’ampleur du redémarrage de l’investissement des entreprises est toujours très incertaine en phase de reprise. Plutôt lent en France dans notre scénario, il pourrait même être différé, du fait de la modestie des anticipations de croissance.

Vue d'ensemble (1)

 

L’activité est restée dynamique dans les économies avancées au 3e trimestre 2013

Au 3e trimestre 2013, la croissance des économies avancées a été légèrement plus forte (+0,5 % après +0,6 %) que prévu dans le Point de conjoncture d’octobre 2013 (+0,4 %). Le dynamisme de l’activité s’est confirmé aux États-Unis (+0,9 % après +0,6 %) et au Royaume-Uni (+0,8 % après +0,7 %). À l’inverse, l’activité a ralenti au Japon (+0,3 % après +0,9 %) et dans la zone euro (+0,1 % après +0,3 %).

La sortie de récession se confirme dans la zone euro

Au 3e trimestre 2013, le PIB de la zone euro a progressé de 0,1 %, confirmant sa sortie de récession. Le ralentissement par rapport au 2e trimestre (+0,3 %) tient à une baisse des exportations touchant l’ensemble des pays de la zone. La consommation privée s’est également tassée, notamment en Allemagne.

Les économies émergentes ont faiblement accéléré

Dans les économies émergentes, l’activité aurait accéléré, principalement en Chine et dans les PECO. Le rythme de progression de l’activité des émergents reste néanmoins très en deçà de son rythme d’avant-crise (+1,7 % en moyenne de 2000 à 2008).

Le PIB français a légèrement reculé au 3e trimestre 2013

L’activité a légèrement reculé en France au 3e trimestre 2013 (-0,1 % après +0,5 %). Le recul a été plus net dans l’industrie manufacturière (-1,0 % après +2,0 %), du fait de la forte baisse de ses exportations (-1,9 % après +2,8 %). La production des services marchands a également reculé (-0,1 % après +0,7 %), notamment sous l’effet d’entraînement de la branche manufacturière. De plus, par contrecoup du 1er semestre où les températures, inférieures aux normales saisonnières, avaient soutenu les dépenses de chauffage des ménages, la production d’énergie a nettement reculé au 3e trimestre (-1,5 % après +2,1 %). Enfin, l’activité dans la construction a continué de se contracter (-0,5 % après -0,6 %), notamment la production de nouveaux bâtiments, alors que l’entretien du logement s’est légèrement redressé.

Le commerce mondial serait dynamique d’ici mi-2014

Le commerce mondial de biens a fortement accéléré au 3e trimestre 2013 (+1,1 % après +0,3 %). Les échanges dans les pays avancés ont nettement ralenti, notamment dans la zone euro, mais les échanges asiatiques se sont redressés. D’ici mi-2014, les échanges progresseraient de 1,5 % par trimestre, se rapprochant ainsi de leur croissance moyenne d’avant-crise, sous l’effet de l’amélioration de la situation économique dans les économies avancées, particulièrement dans la zone euro, tandis que les économies émergentes retrouveraient un dynamisme suspendu au 1er semestre 2013.

Malgré un marché physique peu tendu, le prix du pétrole resterait élevé

Au 3e trimestre 2013, le prix du pétrole s’est nettement accru, en raison des tensions géopolitiques au Moyen-Orient, qui ont culminé fin août. Ces tensions se sont en grande partie résorbées et le prix du Brent est revenu à un niveau proche du palier atteint au printemps (110$). Au 4e trimestre, le marché physique serait à nouveau peu tendu, car la demande déclinerait dans les pays avancés. Au 1er semestre 2014, malgré les difficultés rencontrées par plusieurs pays de l’Opep, l’offre mondiale de pétrole serait dynamique, portée par une production toujours soutenue aux États-Unis et un regain de vigueur en Russie, en Asie Centrale et en Amérique Latine. L’augmentation attendue de l’offre de pétrole (+1,3 Mbpj en glissement annuel) devrait donc couvrir l’augmentation prévisible de la demande d’ici juin 2014. En prévision, le prix du baril de pétrole est figé à 110$.

L’investissement des entreprises accélérerait dans la zone euro

Les conditions d’octroi de crédit ont cessé de se durcir dans la zone euro depuis début 2013, sauf en Italie. En Espagne, elles se sont même assouplies pour la première fois depuis 2010. Cette amélioration devrait se poursuivre, et gagner l’Italie. Par ailleurs, l’accélération progressive de l’activité, telle qu’elle est anticipée par les entrepreneurs dans leurs réponses aux enquêtes de conjoncture, et le besoin de renouveler les capacités de production après une phase marquée d’ajustement, soutiendraient l’accélération de l’investissement.

La reprise des économies avancées soutiendrait les exportations françaises

Le commerce mondial retrouverait d’ici mi-2014 un rythme de progression proche de 1,5 % par trimestre. Soutenue par les économies avancées, la demande mondiale adressée à la France serait également dynamique à +1,3 % par trimestre en moyenne. Après une forte augmentation fin 2013 (+2,3 %) liée au retour à la normale attendu des exportations aéronautiques, les exportations françaises ne croîtraient toutefois que modérément début 2014 (+0,7 % par trimestre), encore pénalisées par l’appréciation passée de l’euro, ainsi que par les pertes de marché tendancielles.

Le climat des affaires s’est stabilisé depuis 2 mois en France et reste en dessous de sa moyenne de longue période

Après un rebond marqué dans tous les secteurs, le climat des affaires en France est stable en octobre et novembre (à 95), 11 points au-dessus de son niveau de mai mais toujours inférieur à sa moyenne de longue période. Cette pause dans les enquêtes de conjoncture se retrouve dans l’industrie (à 98 depuis août), le bâtiment (94 en novembre, comme en octobre), le commerce de gros (98 en novembre après 97 en septembre) et le commerce de détail où l’indicateur synthétique s’est même dégradé à nouveau (95 en novembre contre 101 en septembre). En revanche, l’amélioration s’est poursuivie dans les services (96 en novembre après 93 en octobre) …/…

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