http://www.senat.fr/questions/base/2014/qSEQ140109969.html
Question écrite n° 09969 de M. Philippe Dallier (sénateur de Seine-Saint-Denis)
M. Philippe Dallier attire l'attention de M. le Premier ministre sur l'évolution de la courbe des chiffres du chômage.
En dépit de l'engagement du président de la République d'inverser celle-ci à la fin de l'année 2013, proclamé en septembre 2012 sur le plateau du journal télévisé de 20 heures sur TF1 et réaffirmé, notamment, le 3 décembre 2012, lors d'une conférence de presse franco-italienne, le 21 décembre 2012 sur les ondes d'Europe 1, le 26 mars 2013, lors d'une conférence de presse franco-espagnole, le 28 mars 2013 sur le plateau de France 2, le 30 avril 2013 à l'occasion d'un déplacement aux Mureaux, le 16 mai 2013 au palais de l'Élysée lors de la seconde conférence de presse du quinquennat, le 30 mai 2013 à l'occasion d'une conférence de presse franco-allemande, le 16 juin 2013 sur le plateau de « Capital » sur M6 ou encore, une nouvelle fois, sur le plateau du journal télévisé de 20 heures sur TF1 le 15 septembre 2013, les statistiques de Pôle emploi publiées le 26 décembre 2013 et portant sur le mois de novembre 2013 ont, malheureusement, confirmé que le chômage n'a pas reculé durablement depuis l'annonce initiale.
Outre les dramatiques conséquences économiques et sociales induites, tant pour nos concitoyens que pour notre pays, la non-réalisation de cette promesse présidentielle, pourtant si fortement martelée, contribue, assurément, à la dégradation de la confiance en la parole politique.
Il souhaiterait qu'il lui indique les raisons de cet échec et qu'il lui détaille les mesures qui vont être mises en œuvre, dans les meilleurs délais, afin de parvenir à inverser la courbe des chiffres du chômage d'ici à la fin de l'année 2014.
Réponse du Ministère du travail, de l'emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social publiée dans le JO Sénat du 11/09/2014 p. 2083
La reprise économique demeure fragile au premier semestre 2014, conformément aux prévisions de l'Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE). La situation du marché du travail à la fin du premier trimestre 2014 confirme cependant le ralentissement de la progression de demandeurs d'emploi depuis le second semestre 2013.
La lutte contre le chômage des moins de 25 ans, priorité de la politique gouvernementale depuis deux ans, continue de produire des résultats : baisse de 0,8 % du nombre de jeunes demandeurs d'emploi en mars qui atteint ainsi son plus bas niveau depuis octobre 2012. La situation des seniors (cinquante ans et plus) continue en revanche de se dégrader, avec une croissance du nombre de demandeurs d'emploi de plus 7 300 en mars 2014. Ce constat rend nécessaire les évolutions dans les comportements et doit être au cœur, au même titre que l'emploi des jeunes, des négociations qui vont s'engager dans les branches dans le cadre de la mise en œuvre du pacte de responsabilité et de solidarité.
Pour accompagner la reconstruction du tissu de l'emploi, le déploiement des contrats aidés se poursuivra pour faciliter l'insertion des personnes ayant le plus de difficultés à intégrer le marché du travail ou à s'y maintenir. À cet égard, 80 000 contrats aidés dans le secteur marchand seront ciblés sur les chômeurs de longue durée et les demandeurs d'emploi de plus de 50 ans, tel qu'annoncé lors de la grande conférence sociale des 7 et 8 juillet 2014. Le pacte de responsabilité et de solidarité amplifiera ce mouvement en favorisant les embauches, à la suite du secteur de la chimie qui prévoit 47 000 recrutements entre 2015 et 2017 et suite au pacte, les branches professionnelles doivent s'en saisir, en ouvrant des négociations sur les engagements pour l’Emploi, notamment pour l'emploi des jeunes et des seniors, en lien avec les négociations sur le contrat de génération et sur la formation professionnelle.
À l'occasion de la grande conférence sociale, le président de la République a mis l'accent sur l'alternance, notamment l'apprentissage. La mobilisation de tous les partenaires (régions, État, partenaires sociaux) se fera dès la rentrée autour du président de la République.