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Burn out – Repérage et prise en charge (1/2) (27 07 2017)

Nous proposons sur 2 jours cette note d’analyse publiée le 22 mai 2017 sur le site de la Haute Autorité de Santé (cliquer ici pour accéder au site de la HAS)

https://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_2754961/fr/burnout-reperage-et-prise-en-charge.html

 

Le syndrome d’épuisement professionnel, ou burn out, peut toucher toutes les professions. Il frappe autant les femmes que les hommes. Il est en 2e position dans les affections d’origine professionnelle. Explications de Karine Petitprez*, du service des bonnes pratiques professionnelles à la HAS. 

La HAS a publié une fiche mémo sur le syndrome d’épuisement professionnel ou burn out, quels sont les objectifs de celle-ci ?

Ces recommandations visent à définir le syndrome d’épuisement professionnel de façon à améliorer son repérage, sa prise en charge et l’accompagnement des personnes lors de leur retour à l'activité professionnelle. Ce travail se limite au volet clinique du thème : l’action sur le milieu et sur l’organisation du travail est exclue du champ de ces recommandations.

 

Sommaire

- Comment peut-on définir le burn out ?

- Quelle démarche diagnostique adopter face à une victime de ce syndrome ?

- Quelles sont les manifestations cliniques du burn out ?

- Existe-t-il des facteurs de risque ?

- Comment repérer une personne susceptible d’être touchée par ce syndrome ?

- Quelle prise en charge proposer ?

- Comment le retour à la vie professionnelle est-il envisagé ?

- Soignants, une population exposée au risque de burnout

 

Comment peut-on définir le burn out ?

 

 

Le burn out – ou syndrome d’épuisement professionnel – désigne un état d’ « épuisement physique, émotionnel et mental qui résulte d’un investissement prolongé dans des situations de travail exigeantes sur le plan émotionnel ». Il se caractérise par un processus de dégradation du rapport subjectif au travail. Concrètement, face à des situations de stress professionnel chronique, la personne en burn out ne parvient plus à faire face.

Le syndrome recouvre trois dimensions : l’épuisement émotionnel, le cynisme vis-à-vis du travail (déshumanisation, indifférence) et la diminution de l’accomplissement personnel au travail et de l’efficacité professionnelle.

 

Quelle démarche diagnostique adopter face à une victime de ce syndrome ?

Le syndrome d’épuisement professionnel n’est pas une maladie caractérisée. Une démarche diagnostique est donc nécessaire : elle vise à évaluer la sévérité du trouble et ses liens avec les conditions de travail. Elle a aussi pour but de caractériser le syndrome en repérant d’éventuels états sous-jacents (trouble de l’adaptation, trouble anxieux, trouble dépressif ou état de stress post-traumatique). L’analyse des conditions de travail est réalisée, en priorité, avec le médecin du travail ou le centre de consultation de pathologie professionnelle (notamment pour les personnes ne disposant pas de médecin du travail).

Lors de cette démarche diagnostique, il est essentiel d’évaluer le risque suicidaire.

 

Quelles sont les manifestations cliniques du burn out ?

Le burn out peut se traduire par des manifestations plus ou moins importantes, d’installation progressive, souvent insidieuse, qui sont en rupture avec l’état antérieur. Ces manifestations peuvent être d’ordres émotionnel (anxiété, tensions musculaires, tristesse, manque d’entrain, irritabilité, hypersensibilité, absence d’émotion…), cognitif (troubles de la mémoire, de l’attention, de la concentration…), comportemental (repli sur soi, isolement, comportement agressif, diminution de l’empathie, ressentiment et hostilité, comportements addictifs…) ou motivationnel (désengagement progressif, baisse de motivation et de moral, effritement des valeurs associées au travail, dévalorisation).

Des manifestations d’ordre physique non spécifiques peuvent aussi être présentes : asthénie, troubles du sommeil, troubles musculo-squelettiques (lombalgies, cervicalgies…), crampes, céphalées, vertiges, anorexie, troubles gastro-intestinaux.

 

Existe-t-il des facteurs de risque ?

Il existe effectivement des facteurs de risque, la démarche diagnostique implique de les rechercher. Cette recherche commence par l’analyse des conditions de travail. Elle repose sur une démarche structurée, coordonnée par le médecin du travail avec l’appui de l’équipe pluridisciplinaire (ergonome, psychologue du travail…). Elle peut s’appuyer sur les 6 catégories de facteurs de risque psycho-sociaux suivantes (rapport Gollac) :

  1. intensité et organisation du travail  (surcharge de travail, imprécision des missions, objectifs irréalistes…) ;
  2. exigences émotionnelles importantes avec confrontation à la souffrance, à la mort, dissonance émotionnelle ;
  3. autonomie et marge de manœuvre ;
  4. relations dans le travail  (conflits interpersonnels, manque de soutien du collectif de travail, management délétère…) ;
  5. conflits de valeurs ;
  6. insécurité de l’emploi.

L’analyse porte également sur les antécédents personnels et familiaux, les évènements de vie, la qualité du soutien social et le rapport au travail. Le risque de développer un syndrome d’épuisement professionnel peut être associé à des antécédents dépressifs et à des traits de personnalité pouvant limiter les capacités d’adaptation.

L’analyse de ces facteurs permet au médecin du travail de préconiser une prévention renforcée.

 

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