https://www.vie-publique.fr/en-bref/280363-systemes-dalerte-des-services-de-secours-des-ameliorations-necessaires#xtor=EPR-696.html
La panne récente de l’accès à des numéros téléphoniques d’urgence a attiré l’attention sur les systèmes d’alerte des secours. Un rapport du Sénat fait le point sur l'état d'avancement du nouveau système d'information et de commandement unifié, NexSIS 18-112, qui doit mieux coordonner les services d'incendie et de secours et de la sécurité civile. Le nouveau système n’a pas la capacité de s’étendre totalement sur l’ensemble du territoire. Un déploiement qui se fera notamment par la prise en compte des risques contractuels avec les prestataires en place.
Le rapport d'information du Sénat sur NexSIS 18-112, présenté le 2 juin 2021 fait un point sur l'avancement du projet, initié en 2018, de mutualisation des systèmes d’information et de commandement unifié des services départementaux d’incendie et de secours (SDIS) de la sécurité civile. Ce nouveau système, déployé par l'Agence du numérique et de la sécurité civile (ANSC) avec le concours des collectivités territoriales, est une réponse au constat d'"une organisation éclatée du traitement des alertes, insatisfaisante sur le plan opérationnel."
Manque d'interopérabilité et de coordination
Ce manque d’interopérabilité et de coordination entre les systèmes de gestion des alertes (SGA) et de gestion opérationnelle (SGO), a été constaté lors des attentats de 2015 impliquant l'intervention de différents services publics (SAMU, police, gendarmerie, préfecture...) ou lors de feux de forêt (défaut d'informations entre les départements limitrophes).
Certains systèmes sont jugés par ailleurs obsolescents ou limités en capacité de traitement des informations, y compris au sein des systèmes critiques du ministère de l'intérieur concernant le filtrage et le contrôle.
Le rapporteur plaide pour une montée en puissance du projet NexSIS. Il formule un ensemble de recommandations autour de trois axes :
- renforcer l’attractivité de NexSIS en valorisant son intérêt sur le plan opérationnel et économique ;
- conforter la gouvernance et les moyens de l'ANSC, insuffisamment dotée en ressources humaines selon le rapporteur ;
- garantir une migration sans régression vers le nouveau système en s’appuyant sur le retour d’expérience de l’ANSC.
Réduction des coûts
Parmi les arguments en faveur d'un déploiement du projet NexSIS, le rapporteur évoque l'économie de près de deux tiers des coûts de fonctionnement sur dix ans (237 millions d'euros contre 600 millions d'euros de 2005 à 2015) grâce notamment à une mutualisation des équipements et l'intégration des avancées technologiques en matière de partage d'informations.
NexSIS 18-112, qui a vocation à s'autofinancer grâce aux redevances des prestations, est financé en partie par l’État jusqu'à 2023, ainsi que par une avance des subventions d’investissement des SDIS.
Pour le moment, si le nouveau système a déjà été éprouvé, il n’a pas la capacité de s’étendre entièrement sur l’ensemble du territoire. Son déploiement progressif, jusqu'à 2026, se fera selon plusieurs critères :
- une adhésion libre des territoires et des services d’incendie et de secours ;
- un calendrier de déploiement échelonné en prenant en compte plusieurs critères (niveau d'obsolescence des systèmes en place, risques contractuels avec les prestataires en place, capacités de ressources locales, tenue prochaine de grands événements internationaux sur le territoire national tels que la Coupe du monde de rugby en 2023 et les Jeux Olympiques en 2024).
Les numéros d'urgences
Accessible gratuitement partout dans l'Union européenne, le 112 a pour but d'offrir, en plus des numéros d'urgence nationaux, un numéro d'appel unique dans tous les États membres de l'UE. En France, il est préférable de contacter le 15 (urgence médicale), le 17 (police secours), ou le 18 (pompiers) pour obtenir directement le service de secours adapté à la situation.