Nous vous proposons aujourd’hui cette note publiée le 5 février 2025 sur le site Vie-publique (cliquer ici pour accéder au site Vie-publique)
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Insécurité et délinquance : les premiers chiffres pour 2024
Publié le 5 février 2025
Les premiers chiffres de la délinquance en 2024 transmis par la police et la gendarmerie, avant la publication des chiffres définitifs, montrent des évolutions parmi 18 indicateurs pris en compte. Parmi les hausses notables, se trouvent celles liées au trafic et à l'usage de stupéfiants mais aussi celles liées aux violences sexuelles.
Le service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI) a publié, le 30 janvier 2025, une 1ère photographie de l’insécurité et de la délinquance pour l'année 2024, avant la publication prochaine d’un bilan définitif plus complet.
En matière de sécurité et de délinquance, deux événements ont marqué l’année 2024 : les jeux Olympiques et Paralympiques (JOP) de Paris avec un déploiement de forces de l'ordre exceptionnel et les émeutes en Nouvelle-Calédonie. Deux éclairages y sont consacrés en annexe de l'étude, ainsi qu’un focus sur la délinquance dans les transports en commun.
Une tendance à la hausse pour le trafic de drogue et les violences sexuelles
L'étude précise certaines évolutions constatées parmi les 18 indicateurs notés.
L'augmentation la plus forte concerne l'usage et le trafic de stupéfiants (respectivement +10% et +6%). La forte présence des forces de police pendant les JOP et le recours à l'amende forfaitaire délictuelle (AFD) pour usage de stupéfiant depuis 2016, peuvent avoir contribué à cette augmentation selon le SSMSI.
La hausse de 7% des violences sexuelles enregistrées, pour des violences physiques ou non, pourrait s'expliquer par une propension des victimes à davantage déclarer les faits et par l'amélioration de l'accueil des victimes au sein des services de sécurité. Mais la part des victimes de violences sexuelles portant plainte reste très faible (entre 2% et 6% selon une enquête de 2022).
Les chiffres concernant les cambriolages de domicile, les vols de voiture ou les vols dans les voitures suivent une même courbe en très légère hausse avec une recrudescence depuis 2020, année de la crise sanitaire, mais avec un niveau en 2024 qui reste inférieur à celui observé en 2019.
Concernant les atteintes à la personne, le SSMSI observe une quasi-stabilité des coups et blessures volontaires.
L'évolution en 2024 des vols avec armes, des vols violents sans arme et des vols sans violence est marquée par une stabilité, voire une baisse, peut-être liée à la forte présence des forces de police pendant les jeux Olympiques et Paralympiques. Mais ces évolutions sont différentes selon les territoires avec notamment, dans les départements et les régions d'Outre-mer, un taux de vols avec armes en progression (+6%).
Quel est le profil des victimes et des mis en cause ?
Les informations des forces de sécurité, croisées avec des données de l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) permettent de dresser les profils d'âge des victimes et des auteurs d'actes de délinquance :
- les victimes d'atteintes aux personnes sont en moyenne plus jeunes que les victimes d'atteintes aux biens ;
- les mineurs entre 13 et 17 ans sont plus représentés parmi les mis en cause pour les vols avec armes (31%), les vols violents sans arme (35%) et les vols de véhicules (28%) ;
- les 18-29 ans sont plus impliqués dans les atteintes aux biens, les infractions à la législation des stupéfiants (56% pour trafic), les vols d'accessoires sur les véhicules (58%), les vols de véhicules (50%) ou encore les cambriolages de logement (41%) ;
- les 30 ans et plus apparaissent davantage dans les escroqueries, fraudes aux moyens de paiement (57%) et les vols sans violence (50%).
Selon le SSMSI, sur le périmètre des 18 indicateurs de la délinquance enregistrée suivis dans ce bilan, "les étrangers sont aussi plus fréquemment mis en cause pour des atteintes aux biens par rapport à leur part dans la population (8 % de la population résidant en France) et ce phénomène est sur une tendance à la hausse depuis 2016". En revanche, les étrangers sont moins nombreux parmi les auteurs présumés d’atteintes à la personne avec des proportions plutôt stables depuis 2016.
Enfin, sur les 18 indicateurs de délinquance, les femmes qui représentent 52% de la population sont "très minoritaires" parmi les personnes mises en cause.