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nouveau baromètre social (25 décembre 2008)

Un baromètre social pour mesurer l'impact de la crise sur les familles pauvres

 

 

Article de M. Michel Delberghe, lu le 24 décembre 2008 sur le site du Monde (cliquer ici pour accéder au site du Monde)

 

http://www.lemonde.fr/societe/article/2008/12/23/un-barometre-social-pour-mesurer-l-impact-de-la-crise-sur-les-familles-pauvres_1134411_3224.html#xtor=EPR-32280155&ens_id=628859

 

 

Pour évaluer l'impact et les conséquences de la crise financière sur les familles les plus fragiles, Martin Hirsch, haut-commissaire aux solidarités actives contre la pauvreté, a décidé de mettre en place un baromètre d'opinion qui devrait lui permettre, assure-t-il, d'en percevoir "plus rapidement, en temps réel, les retombées sur les revenus des ménages, les dépenses et les comportements." Réalisée en novembre par le Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (Crédoc) auprès de 1 000 ménages moyens et de 300 d'entre eux vivant en dessous du seuil de pauvreté, cette enquête, renouvelable tous les trois mois, révèle des signes inquiétants.

 

 

Une fois payées toutes les dépenses fixes (loyers, charges, énergie, crédit, téléphone...), 56% des ménages pauvres ne disposent plus que de 250 euros par mois pour vivre, précise le Crédoc. Pour 15 % d'entre eux, le résultat est négatif, c'est-à-dire qu'ils s'endettent un peu plus pour faire face à leurs dépenses courantes. Plus de 70 % s'en sortent difficilement, compte tenu de leur niveau de ressources.

 

En comparaison avec les ménages moyens, les plus pauvres ont commencé à se restreindre sur les dépenses alimentaires (66 %), le téléphone (69 %), les enfants (38 %) et surtout les soins médicaux (31 %). Un quart d'entre eux ont renoncé à des consultations de spécialistes et 31 % ont reporté des soins dentaires, au lieu de 15 % des ménages en général.

 

Plus que les salariés moyens, 50 % des personnes les plus démunies estiment leur situation professionnelle précaire, avec le risque exprimé, par 38 % d'entre eux, d'être confrontés au chômage partiel. Autre signe révélateur : près de 60 % des plus pauvres ont prévu de restreindre leurs dépenses de Noël. Selon le Crédoc enfin, les ménages qui ont ressenti le plus durement les conséquences de la crise sont les familles monoparentales.

 

Ces conclusions, rendues publiques mardi 23 décembre, confirment les mises en garde des associations de solidarité qui, bien avant la crise, avaient alerté sur les effets de la hausse des loyers, des charges et de l'énergie ainsi que l'augmentation du surendettement depuis le début de l'année 2008. Le gouvernement dispose également de données officielles pour suivre l'évolution du RMI et des minima sociaux. Il bénéficie aussi de remontées régulières des associations et des enquêtes auprès des travailleurs sociaux.

 

Pour autant, la crise actuelle, inédite par son ampleur et ses conséquences, justifie, selon M. Hirsch, que l'on "pose des digues pour protéger les personnes et que l'on ajuste les actions, sans attendre que les revenus soient touchés par le chômage et que les difficultés des familles ne fassent boule de neige." Le sondage du Crédoc devrait aussi permettre au gouvernement de vérifier le bien fondé des mesures prises en faveur des populations les plus fragiles, notamment des 8 millions de Français vivant en dessous du seuil de pauvreté, soit 75 % du smic.

 

Malgré la crainte d'une aggravation du malaise social, le gouvernement a renoncé à anticiper l'application du revenu de solidarité active (RSA), une de ses mesures emblématiques pour tenter de réduire la pauvreté. Selon la loi promulguée le 1er décembre, ce nouveau dispositif d'aide aux personnes sans ressources et aux travailleurs pauvres devrait être généralisé le 1er juillet 2009 et passer du stade expérimental de 100 000 personnes dans 34 départements à 3,5 millions de personnes dans l'ensemble du pays. Dans son plan de relance, le chef de l'Etat a retenu d'attribuer une prime de "solidarité active" de 200 euros qui sera versée au début du mois d'avril à près de 3,8 millions de foyers modestes. Un décret paru au Journal officiel du samedi 20 décembre en définit les bénéficiaires parmi les salariés modestes qui perçoivent l'allocation logement, - à l'exception des retraités et des étudiants -, ainsi que les allocataires du RMI et de l'allocation de parent isolé.

 

Avec les 1,5 milliard d'euros prévus pour le RSA, "ce sont 2,3 milliards d'euros qui seront injectés pour le pouvoir d'achat de 20 % de familles les plus modestes", assure M. Hirsch. La crainte d'une remontée du chômage qui pourrait compromettre la réinsertion des futurs bénéficiaires du RSA ne semble pas inquiéter le haut-commissaire aux solidarités actives : "Le RSA jouera alors son rôle d'amortisseur social pour soutenir les revenus des travailleurs pauvres."

 

CHIFFRES

 

LE REVENU DE SOLIDARITÉ ACTIVE.

 

Il remplacera, dès le 1er juillet, le RMI, l'allocation de parent isolé et la prime de retour à l'emploi. Généralisé

à 3,5 millions de personnes, il devrait assurer un complément de ressources, en moyenne 110 euros par mois, aux travailleurs pauvres ou précaires. Le budget prévu est évalué à 1,5 milliard d'euros.

 

 LA PRIME DE SOLIDARITÉ ACTIVE.

 

D'un montant de 200 euros, la mesure de soutien à la consommation du plan de relance sera versée, en avril, par les caisses d'allocations familiales aux salariés modestes et chômeurs qui perçoivent l'aide au logement (2,4 millions), aux bénéficiaires du RMI (1,13 million) et de l'allocation de parent isolé (200 000 ménages). Coût : 760 millions d'euros.

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