Article paru en janvier 2009 dans la revue Equilibres de l’Institut National de Prévention et d’Education pour la Santé (INPES) (Cliquer ici pour accéder au site de l’INPES)
http://www.inpes.sante.fr/CFESBases/equilibre/pdf/Lettre45.pdf#thema
Chaque année, près de 5 000 français sont victimes d’une intoxication au monoxyde de carbone ; une centaine en meurt. Cet hiver, l’inpes et le ministère de la santé, de la jeunesse, des sports et de la vie associative ont renforcé le dispositif d’information et de prévention mis en place depuis octobre 2008, afin d’alerter la population sur la nécessité d’aérer, de contrôler les chaudières et de faire ramoner les cheminées.
Asphyxiant, invisible et inodore, le monoxyde de carbone est un gaz qui prend la place de l’oxygène dans le sang. Il peut s’avérer mortel en moins d’une heure. Une intoxication faible, dite « chronique », entraîne des maux de tête, des nausées, une confusion mentale et de la fatigue. Rapide ou « aiguë », elle déclenche vertiges, perte de connaissance, impotence musculaire, troubles du comportement, coma ou même décès.
DES SOURCES MULTIPLES
Le monoxyde de carbone est le résultat d’une mauvaise combustion, quelle que soit la source d’énergie : bois, gaz, fuel, charbon, essence, etc. Les appareils à combustion pouvant en émettre sont nombreux, mais les appareils de chauffage sont le plus souvent en cause. En 2006, sur les 1 682 épisodes d’intoxications signalés auprès du système national de surveillance piloté par l’Institut de veille sanitaire, 1 069 ont eu lieu dans les habitations et 76,9 % se sont produits en automne et en hiver.
Chez soi, les nombreux appareils susceptibles d’émettre ce gaz sont les chaudières, les chauffe-eau et les chauffe-bains à énergie combustible ; les inserts de cheminées, les poêles ; les chauffages d’appoint sollicités en continu. Également en cause : les cuisinières (bois, charbon, gaz), les groupes électrogènes (quand ils ne sont pas placés à l’extérieur), les moteurs automobiles dans les garages et les appareils détournés de leur usage normal (réchauds de camping, panneaux radiants, fours, etc.).LES GESTES DE PRÉVENTION
Le premier Baromètre Santé Environnement de l’INPES, réalisé en 2007, révèle que les connaissances des Français sur le sujet sont approximatives et que certains comportements à risque persistent, notamment l’utilisation prolongée de chauffages d’appoint. Pourtant, des règles de prévention existent.
Il faut, en premier lieu, faire vérifier chaque année ses installations par un professionnel : chaudières, chauffe-eau et chauffe-bains à énergie combustible, conduits de fumée et de cheminée.
Autre réflexe : aérer son logement deux fois par jour pendant 15 minutes, même en hiver, et ne pas obstruer les grilles de ventilation des fenêtres, ni boucher les sorties d’air.
Enfin, les chauffages d’appoint doivent être réservés à un usage ponctuel de courte durée et les groupes électrogènes doivent bien entendu toujours être placés à l’extérieur des locaux.INFORMER LA POPULATION
L’INPES et le ministère chargé de la santé ont diffusé des spots radios en octobre, novembre et décembre. En parallèle, un dépliant d’information et une affichette ont été envoyés aux professionnels et à tous les relais habituels. Les 20 et 21 décembre, une annonce presse a également été insérée dans les 61 titres de la presse quotidienne régionale et sera à nouveau publiée en janvier 2009.
Par ailleurs, depuis le début de l’année, pour informer la population, le ministère chargé de la santé et l’INPES rediffusent largement les documents d’information vers les 36 000 communes de France (hors Dom-Tom), les pharmacies, ainsi que les loueurs de chauffages d’appoint et de groupes électrogènes. Au sortir de l’hiver, l’INPES évaluera l’ensemble de ce dispositif de prévention.