Les bénéfices très incertains du travail dominical
Après des mois et des mois de bataille, le texte autorisant plus largement le travail dominical pour les commerçants, validé jeudi 6 août, par le Conseil constitutionnel, entrera en vigueur dans les semaines à venir.
Une "bonne nouvelle pour l'économie", assure-t-on au ministère du travail. Dans un contexte de crise, les retombées attendues sur la croissance, via un rebond de la consommation, le surcroît de chiffre d'affaires des distributeurs, et des gains d'emplois sont une aubaine. Dans le détail, les bienfaits économique et social de la loi semblent plus ambigus.
Pour certains, à l'image de Claude Boulle, président de l'Union du grand commerce de centre-ville (UCV) qui regroupe les enseignes Printemps, Galeries Lafayette, BHV, Habitat..., "le texte aura un impact positif sur l'économie, la démonstration est imparable". M. Boulle estime que le gain de chiffre d'affaires des commerçants dans une zone passante ou touristique se situerait entre 10 % et 20 %.
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Le Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (Credoc) est lui plus nuancé sur les répercussions positives de la loi. Une enquête réalisée fin 2008, révèle que 81 % des consommateurs qui projettent d'acheter le dimanche déclarent que cela ne les conduirait pas à augmenter leur dépense, "pour aucune catégorie de produits étudiés".
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Ainsi dans le commerce alimentaire, ouvrir le dimanche, ne serait pas opportun. Le consommateur étalerait ses dépenses sans consommer plus. Si certaines enseignes ouvrent ce jour-là, au-delà de 13 heures comme elles y ont droit, la plupart n'étaient pas demandeuses d'une modification de la loi. Ces dernières sont d'ailleurs exclues du texte de loi.
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