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Santé des forêts : réussite globale des plantations forestières en 2024
Publié le 26 mars 2025
Le Département de la santé des forêts (DSF) du ministère de l'agriculture, chargé de la surveillance sanitaire des forêts dans l'Hexagone depuis 1989, a évalué la réussite des plantations forestières en 2024. Seulement 15% des plantations ont échoué. Et la diversité des essences (pins, chênes, cèdres...) reste élevée.
"Avec 15,4% de plantations en dessous du seuil des 80% de taux reprise et seulement 7,1% de plants morts" l'année 2024 présente une "très bonne réussite". C'est la conclusion du bilan annuel des plantations forestières publié par le Département de la santé des forêts (DSF) le 24 mars 2025.
Le suivi de la réussite des plantations, instauré en 2007, évalue les différentes sources de stress sur les plants, par essence, lors de leur première année de vie en forêt et l'état sanitaire des forêts.
Qu'est-ce qu'une plantation ?
Au moment de la plantation, les plants quittent la pépinière, milieu très favorable à leur croissance, pour la parcelle forestière qui est un milieu beaucoup plus hostile. Outre le stress normal de la plantation, ces jeunes plants peuvent subir d'autres types de stress (gel, fortes températures, sécheresse, attaques d’insectes et de champignons...).
Une diversité des espèces
Sur les 1 124 plantations et les 65 essences observées, le chêne sessile, le douglas, le pin maritime et le cèdre de l’Atlas avec 585 plantations représentent 52% des plantations notées.
La diversité des essences reste à un "niveau élevé" en 2024 (65), souligne le bilan (contre 67 en 2023, 55 en 2022 et 44 en 2021). Par ailleurs, l'année a connu "une progression de 10% du nombre de plantations mélangées" (c'est-à-dire qu'aucune essence ne représente plus de 80% des plants).
Le taux de reprise au printemps, noté en mai-juin, un mois après le débourrement (moment où les bourgeons se développent et s'ouvrent), était au-dessus de 95%, dans la moyenne des meilleures années. Ce taux baisse de 6,5 points à l’automne, soit une baisse inférieure à la moyenne qui est de 7,3 points.
Le type de plants joue un rôle important dans la reprise : par exemple, le douglas et le mélèze d’Europe sont plantés en racines nues dans la majorité des cas, alors que des godets sont utilisés pour planter les pins maritimes.
Une mortalité limitée des plants
L'étude compte 27 189 plants vivants mais affectés par un problème sanitaire, 8 047 plants morts et 5 327 plants "absents" à l'automne 2024. La mortalité est due à une origine "abiotique" (excès d'eau, coup de chaleur…) ou "complexe ou indéterminée", dans 87% des cas, souligne le bilan. En termes de mortalité "abiotique", le sapin de Bornmüller, le mélèze d’Europe, le robinier sont les plus touchés.
Toutefois, d'autres causes de mortalité sont évoquées :
- la mortalité de printemps qui reste cependant limitée avec un taux de reprise de 95% (malgré les dégâts du gel) ;
- la mortalité liée à l’excès de précipitations ;
- le rôle des animaux essentiellement des cervidés, des rongeurs, des oiseaux (9%) et des insectes (4%) ;
- le rôle des pathogènes dans moins de 1% des cas (par exemple, l’oïdium sur chêne représente 80% des signalements d’origine pathologique et cinq mortalités).
Près des 2/3 des plants atteints (67%) le sont par des insectes défoliateurs comme l'hylobe qui dévore le tissu des feuilles. Le douglas est l’essence la plus atteinte (une plantation sur trois, dont un tiers avec des mortalités), suivi du mélèze (une plantation sur quatre).
Le taux de mortalité qui varie selon les régions est :
- élevé : Méditerranée (29,8%), Jura (12,3%) et Alpes (10%) ;
- proche de la moyenne (7,1%) dans le Centre-Nord et le Grand Est ;
- plus faible dans le Massif central (6,6%), les Pyrénées (6,5%), le Grand-Ouest (5%), le Sud-Ouest océanique (5%) et les Vosges (4,3%).