L’ajustement de l’emploi dans la crise : la flexibilité sans la mobilité ?
http://www.strategie.gouv.fr/IMG/pdf/NoteVeille156.pdf
site du CAS : http://www.strategie.gouv.fr/article.php3?id_article=1074
L’évolution de l’emploi jusqu’au second trimestre 2009 met en lumière avec une force inégalée la dualité du marché du travail français, qui se traduit par un double phénomène de rétention de la main-d’œuvre sur le cœur de l’emploi et d’ajustement rapide sur la frange périphérique de l’emploi.
Cette dualisation résulte dans une large mesure des restructurations du tissu productif intervenues dans la seconde moitié des années 1990, autour de l’émergence de nouveaux modèles de gestion visant à minimiser le besoin en fonds de roulement et d’optimiser la réactivité des entreprises en cas de choc conjoncturel.
Toutefois, les transformations structurelles à l’œuvre dans le contexte de la crise actuelle appellent d’autres types d’ajustement. Si elle stabilise la profitabilité du capital à court terme, la flexibilité quantitative du volume de travail qui résulte de la dualisation du marché du travail ne garantit pas nécessairement les réallocations d’emplois inhérentes au redéploiement de l’offre vers de nouveaux marchés, notamment ceux liés à la croissance verte. En maintenant les emplois stables dans des secteurs matures, ce type d’ajustement nécessite d’autant plus des politiques actives de reconversion ou de formation des personnes.
Bien au-delà de la question de la réactivité cyclique de l’emploi, l’émergence de nouveaux modes de croissance plus respectueux de l’environnement pose la question de la transversalité des compétences et de la recomposition des métiers à l’intérieur des branches et entre branches.