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déforestation : lutte (11 03 2010)

Déforestation : pré-requis pour une lutte efficace

Extraits (introduction) de la note de veille n° 165  publiée le 8 mars 2010 sur le site du Centre d’Analyse Stratégique (cliquer ici pour accéder au site du CAS et au texte de la Note)

http://www.strategie.gouv.fr/article.php3?id_article=1144.html

http://www.strategie.gouv.fr/IMG/pdf/NoteVeille165.pdf

L’Accord de Copenhague a inscrit noir sur blanc la volonté commune d’agir contre la déforestation et la dégradation dans les pays en développement mais aussi de préserver la forêt, un stock de carbone essentiel au maintien de l’équilibre climatique. Si la forme que prendra le futur mécanisme onusien reste à négocier, les pays du Nord ont d’ores et déjà promis 3,5 milliards de dollars sur la période 2010-2012 pour initier une action coordonnée dans ce domaine. À l’initiative de la France et de la Norvège, la rencontre du 11 mars à Paris, suivie de celle de mai ou juin à Oslo entre quelques pays européens et les principaux pays des bassins forestiers, sera l’occasion d’appeler à de nouvelles promesses de fonds mais aussi de négocier les modalités de leur distribution. Tout l’enjeu est aujourd’hui de financer les chantiers prioritaires permettant d’assurer la réussite de la mise en œuvre du futur mécanisme onusien : sécuriser les droits fonciers, améliorer la gouvernance forestière, associer l’ensemble des parties prenantes à l’élaboration des stratégies nationales REDD + (REDD ou Reducing Emissions from Deforestation and Degradation)  et investir dans l’innovation agraire.

 

La forêt constitue un élément indispensable à la survie de nombreux peuples et une réserve écologique précieuse, abritant plus de la moitié des espèces animales et végétales terrestres. La forêt est aussi un des garants de l’équilibre climatique mondial. Fonctionnant dans un premier temps comme un puits, elle absorbe une partie du carbone relâché dans l’atmosphère. Lorsqu’elle arrive à maturité, son flux d’absorption diminue progressivement pour devenir quasiment nul : elle agit comme un stock. Chaque année, 13 millions d’hectares sont détruits, relâchant alors le carbone stocké. Si la déforestation a été endiguée dans les pays industrialisés, elle apparaît comme l’une des principales sources de dioxyde de carbone dans les pays en développement (PED). La déforestation tropicale serait ainsi responsable de 15 % à 20 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) dues aux activités humaines, soit l’équivalent des émissions du secteur industriel mondial. Sont concernés au premier chef de nombreux pays d’Amérique latine et certains d’Asie, notamment le Brésil et l’Indonésie qui représentent à eux deux 70 % de la surface mondiale déboisée. Les pays forestiers africains sont quant à eux davantage touchés par la dégradation.

Commencées à Kyoto en 1997 lors de la signature du Protocole, les discussions menées par les 192 membres de la Convention-cadre des nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) ont intégré cet enjeu. Elles ont abouti en décembre 2007 à Bali à l’adoption d’une feuille de route qui désigne la réduction des émissions liées à la déforestation et à la dégradation des forêts (REDD ou Reducing Emissions from Deforestation and Degradation) dans les PED comme l’un des mécanismes à inclure dans l’accord sur la période post-2012. Le Protocole de Kyoto exempte aujourd’hui les PED de toute obligation à transcrire nationalement la lutte contre le changement climatique qui se veut pourtant et avant tout globale, sous le principe légitime de « responsabilité commune mais différenciée ». A fortiori, les pays forestiers en développement ne reçoivent aucune aide financière de la part de la CCNUCC pour l’élaboration de politiques durables, si ce n’est pour des projets de reboisement ou de boisement, éligibles dans le cadre des mécanismes de flexibilité mais finalement très peu utilisés.

Le sommet de Copenhague fut l’occasion de concrétiser la nouvelle donne écologique par une promesse de dons destinés à lutter contre la déforestation et la dégradation, et à maintenir les stocks de carbone forestiers dans les pays du Sud (REDD +). Au regard des difficultés que sont susceptibles de rencontrer les pays en développement dans le déploiement d’une stratégie REDD +, tout l’enjeu est de définir comment utiliser ces fonds afin de freiner dès aujourd’hui les taux de déforestation et de construire un paysage institutionnel adéquat.

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