Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

vivre ensemble plus longtemps (1/5) (08 07 2010)

Vivre ensemble plus longtemps (volet 1/5)

Synthèse du rapport « Vivre ensemble plus longtemps » coordonné par Mmes Virginie Gimbert et Clélia Godot, publié dans la Note de Veille n°185 le 6 juillet 2010 sur le site du Centre d’Analyse Stratégique (cliquer ici pour accéder au rapport pdf sur le site du CAS)

 

http://www.strategie.gouv.fr/IMG/pdf/NoteVeille185_Vieillissement.pdf

http://www.strategie.gouv.fr/article.php3?id_article=1205.html

 

Vivre ensemble plus longtemps : Enjeux et opportunités pour l’action publique du vieillissement de la population française

 

Sommaire :

Résumé

Caractéristiques du vieillissement en France et enjeux pour l’action publique

Envisager des politiques de prévention tout au long du cycle de vie pour un vieillissement réussi

Répondre aux besoins spécifiques des plus âgés tout en améliorant le bien-être de tous

Placer l’enjeu des relations intergénérationnelles au coeur des politiques publiques

 

Résumé

Le vieillissement de la population française est un phénomène majeur, qui sera amené à s’accélérer de façon très importante d’ici à 2035. En 2005, un individu sur cinq était âgé de 60 ans ou plus en France métropolitaine ; ce sera un sur trois en 2050, selon les projections de l’INSEE. Ce vieillissement va transformer profondément la société en modifiant sa structure d’âge. Si ce processus est inéluctable, ses conséquences peuvent être infléchies : relever le défi du vieillissement constitue une opportunité pour repenser notre pacte social.

Proposition 1. Encourager dans les travaux statistiques et universitaires la référence à des groupes d’âge plus conformes aux réalités actuelles, en différenciant les seniors des personnes âgées avant et après 75 ans.

Proposition 2. Renforcer l’éducation pour la santé dès le plus jeune âge dans le cadre de la scolarité, notamment par l’apprentissage d’une bonne hygiène de vie.

Proposition 3. Lutter contre les inégalités d’accès à la formation continue tout au long de la carrière par le renforcement des droits à formation, en responsabilisant plus encore l’employeur.

Proposition 4. Responsabiliser davantage encore les entreprises quant à l’amélioration des conditions de travail en réformant le système de couverture des ATMP.

Proposition 5. Sensibiliser les PME au « design universel » pour concevoir des produits utilisables facilement par tous, en favorisant la création de centres d’expérimentation afin de vérifier la compatibilité des produits pour les personnes âgées et handicapées.

Proposition 6. Renforcer la coordination des différents responsables sanitaires et sociaux en développant des contractualisations entre acteurs.

Proposition 7. Infléchir la stratégie française en matière de logement en rééquilibrant les efforts entre constructions neuves et réhabilitation du stock de logements existants, et entreprendre un recensement systématique des logements adaptés pour faciliter la mobilité.

Proposition 8. Engager une réflexion sur un rapprochement des métiers de l’aide aux personnes âgées, aux personnes handicapées et de la petite enfance (formation, création de « passerelles » entre métiers).

Proposition 9. Sensibiliser les entreprises et les assureurs aux difficultés rencontrées dans le travail ou la vie privée par les aidants familiaux (assouplissements d’horaires, télétravail, dispositifs d’information, programmes de coordination de soins gériatriques, etc.).

Proposition 10. Faire des CLIC et des MAIA de véritables guichets uniques en matière de dépendance en diversifiant l’information proposée et en améliorant leur accessibilité.

 

En France, un habitant sur cinq est âgé de 60 ans ou plus en 2005 ; selon les projections démographiques de l’INSEE, cette proportion passera à un sur trois en 2050. Le vieillissement de la population va ainsi entraîner une modification profonde et rapide de notre société, en transformant sa structure d’âge. La prise en compte de ce processus représente pour la puissance publique à la fois une nécessité et un défi majeur.

 

Le vieillissement évoque spontanément des représentations sociales négatives, voire angoissantes. Au niveau individuel, il désigne un processus inéluctable qui s’accompagne de pertes irréversibles. Au niveau collectif, le vieillissement est associé à une série de problèmes économiques et sociaux qui semblent souvent difficiles à surmonter : une société vieillissante serait sur le déclin, en perte de croissance. Dans ces conditions, le financement de l’ensemble du système de protection (retraites, santé, risque de dépendance) serait rendu incertain, jusqu’à menacer l’existence même d’un dispositif mis en place à un moment où les plus âgés étaient rares et les jeunes générations nombreuses.

 

Mais il faut aller au-delà de cette vision simplificatrice : le vieillissement est un processus protéiforme aux conséquences multiples et contrastées. Si on le considère seulement comme une contrainte, le risque est élevé que les réformes envisagées pour y répondre donnent lieu à des ajustements relativement marginaux, peu durables et éventuellement contestés. Ce scénario « au fil de l’eau » conduirait selon certains experts à une situation où le vieillissement se traduirait effectivement par un ensemble de phénomènes négatifs à court terme pour le vivre ensemble : déclin économique, croissance du chômage, accroissement des inégalités et des clivages entre les « gagnants » et les « perdants » des réformes, montée des tensions sociales, voire de conflits importants entre générations ou entre groupes sociaux, etc. Or, à y regarder de plus près, le vieillissement est d’abord et avant tout synonyme de longévité accrue pour tous, et plus encore, de longévité accrue en bonne santé. En ce sens, il conviendrait de l’envisager davantage comme un défi à relever qui pourrait s’accompagner de nombreuses opportunités pour l’économie et la société françaises. La question centrale devient donc la suivante : comment organiser une société dans laquelle les individus vivront et seront actifs plus longtemps ?

 

Le rapport du Centre d’analyse stratégique Vivre ensemble plus longtemps souhaite présenter une vision non stéréotypée du vieillissement, en décryptant ce processus et ses conséquences au niveau collectif et pour l’action publique. Il s’inscrit dans un contexte marqué par une profusion de travaux récents autour du vieillissement et par une forte actualité politique. En témoigne la publication des rapports sur les retraites (rapports préparatoires à la réforme des retraites du COR, janvier et avril 2010), sur le vieillissement et le système d’assurance maladie (avis du Haut Conseil pour l’avenir de l’assurance maladie, avril 2010), sur le vieillissement et le logement (rapport Boulmier, juin 2010), sur le maintien à domicile des personnes âgées (rapport Franco, juin 2010). En complément de ces travaux, le rapport souhaite apporter un regard transversal, sans prétendre à l’exhaustivité. Pour cela, il s’appuie sur l’examen de domaines variés de l’action publique, ce qui permet de repérer des tendances convergentes ou au contraire des spécificités. Enfin, il cherche à mettre en évidence les opportunités qui découlent du vieillissement, afin de pouvoir les saisir au plus tôt.

Les commentaires sont fermés.