Dans son numéro de juin 2011, Tendances, la lettre d’information de l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT), présente les premiers résultats du Baromètre santé 2010 de l’Inpes sur l’usage de substances psychoactives par les adultes.
Le dernier numéro de Tendances porte sur les données recueillies en 2010 et montre l’évolution des consommations, en se référant à celles du Baromètre santé 2005.
Moins d’alcool au quotidien, mais une consommation ponctuelle en hausse chez les jeunes femmes
Les résultats du Baromètre santé 2010 confirment la baisse de la consommation d’alcool quotidienne. Ainsi, en 2005, 16 % des Français buvaient tous les jours ; ils sont aujourd’hui 12 %. Les hommes sont plus concernés que les femmes : ils sont en effet trois fois plus nombreux à consommer de l’alcool quotidiennement (18 % contre 6 %). Et 64 % d’entre eux déclarent un usage hebdomadaire (contre 35 % des femmes). En revanche, la consommation ponctuelle excessive (au moins six verres en une même occasion, au moins une fois au cours de l’année) est en hausse chez les femmes de 18-25 ans, avec un taux de 42 % en 2010 contre 30 % en 2005. Et 41 % d’entre elles présentent un usage à risque ponctuel ou chronique pour la santé (29 % en 2005).
Cannabis : des niveaux d’usage qui se stabilisent
Le cannabis est le produit illicite le plus consommé en France. En 2010, 33 % des 18-64 ans en ont déjà fumé au cours de leur vie. Cette expérimentation est davantage le fait des hommes que des femmes (41 % contre 25 %). En 2005, comme en 2010, l’usage de cannabis dans les douze derniers mois concerne 8 % des sondés et 4 % au cours du mois. Les jeunes sont plus particulièrement concernés. Ainsi, 9 % des garçons et 4 % des filles de 18-25 ans sont des usagers réguliers (prise de cannabis au moins dix fois au cours des trente derniers jours), et respectivement 18 % et 9 % des usagers récents.
Enfin, si globalement la consommation de cannabis affiche une tendance à la stabilité, la France figure parmi les pays d’Europe les plus consommateurs, aux côtés de la République tchèque, du Royaume Uni, de l’Italie et du Danemark.
Cocaïne en augmentation et recul de l’usage d’ecstasy
La part des 18-64 ans ayant pris au moins une fois dans leur vie de la cocaïne a été multipliée par trois en deux décennies, passant de 1,2 % en 1992 à 3,8 % en 2010 ; chez les 26-34 ans, ce taux d’expérimentation atteint 8 %. L’usage du produit au cours de l’année, qui concerne 0,9 % des 18-64 ans, situe la France dans la moyenne européenne, mais nettement derrière l’Espagne, le Royaume Uni et l’Italie.
Concernant les poppers (1), 5,3 % des 18-64 ans déclarent en avoir consommés au cours de leur vie (3,9 % en 2005). Son expérimentation est plus fréquente chez les hommes (7 % contre 3 % chez les femmes) et culmine à 11 % chez les 18-25 ans.
Enfin, l’expérimentation de l’héroïne apparaît en légère hausse avec un taux de 1,2 % (0,9 % en 2005). Celle de champignons hallucinogènes a également augmenté, passant de 2,7 % en 2005 à 3,2 % en 2010. En revanche, l’usage actuel d’ecstasy est en recul.
(1) Parmi les drogues, les poppers ont un statut particulier : en effet, tous ne sont pas classés comme stupéfiants.