NDLR : nous proposons à nos lecteurs de découvrir aujourd’hui le 4ème volet d’une note explicative (définitions, méthodes, exemples) particulièrement claire sur un thème important.
Le pouvoir d'achat désigne ce que l'on peut consommer ou épargner avec son revenu.
Pour connaître l'évolution du pouvoir d'achat, il faut connaître l'évolution des prix, mais aussi l'évolution des revenus : si les revenus augmentent plus vite que les prix, le pouvoir d'achat augmente. Sujet de préoccupation des Français, la question du pouvoir d'achat suscite des questions. Ce dossier apporte des explications et informations
Plan de la note complète :
1 Vision statistique et perceptions individuelles
Baisses de pouvoir d'achat ou hausse des consommations incontournables ?
Les achats fréquents pèsent sur la hausse des prix perçue
Des évolutions par catégories de ménages
Revenu et pouvoir d'achat arbitrables
3 L'indice des prix (publié en 2 volets sur 2 jours)
Les moyennes annuelles de l'IPC
160 000 prix collectés chaque mois dans 27 000 points de vente
Le calcul de l'indice des prix
Le cas particulier du logement
3 L'indice des prix (suite et fin)
…/…
Les changements de produits
Lorsqu'un enquêteur va relever les prix, il ne retrouve pas certains des articles suivis, qui ne sont plus en vente. Pour chaque article manquant, l'enquêteur recherche alors dans le même point de vente un autre article équivalent, c'est-à-dire ayant le même usage et des caractéristiques aussi proches que possible, ou à défaut le même article dans un autre point de vente de même nature.
Mais l'indice des prix à la consommation est un indice « à qualité constante ». L'évolution de prix observée ne sera reprise telle quelle dans l'indice de prix que si l'ancien et le nouveau produits ont des caractéristiques suffisamment proches. Cette condition est nécessaire pour que l'on puisse considérer qu'ils ont la même « qualité », et donc que l'évolution de prix observée est une évolution de prix « pure ». Les décisions sont prises par les enquêteurs, sous le contrôle des directions régionales de l'Insee.
Si les caractéristiques de l'ancien et du nouveau produit ne sont pas assez proches, il faut corriger l'évolution de prix observée de la variation de qualité. Si la qualité du nouveau produit est inférieure à celle de l'ancien produit, la hausse des prix retenue sera supérieure à la hausse des prix observée. À l'inverse, si la qualité est supérieure, la hausse des prix sera inférieure. Mais chiffrer la correction à apporter, positive ou négative, est délicat. C'est une des plus grandes difficultés rencontrées dans l'élaboration d'un indice de prix. Diverses méthodes, généralement assez empiriques, sont utilisées.
Pour certains produits importants dans le calcul de l'indice, des méthodes statistiques perfectionnées sont mises en œuvre. Elles permettent d'établir une relation statistique entre le prix d'un modèle et ses principales caractéristiques. Lorsqu'un nouveau modèle est introduit, on détermine le prix théorique que, selon cette relation, il aurait eu le mois précédent en fonction de ses caractéristiques propres. Ce prix théorique est utilisé pour déterminer la variation de prix prise en compte dans le calcul de l'indice des prix le mois durant lequel le nouveau modèle est introduit.
Ces méthodes statistiques perfectionnées ne peuvent avoir qu'un usage limité. En effet, elles sont lourdes et coûteuses. Elles exigent en outre une connaissance très précise des caractéristiques des produits. C'est le cas dans l'automobile, grâce à la documentation fournie aux acheteurs par les constructeurs.
L'indice des prix ne tient pas compte de la durée de vie des équipements, bien que ce soit sans conteste un des éléments de la qualité d'un produit. En effet, il n'est pas possible de déterminer avec précision quelle sera la durée de vie effective d'un équipement au moment où il est acheté. Cette durée dépend d'ailleurs de l'intensité avec laquelle il sera utilisé. Par ailleurs, les équipements sont remplacés quand ils sont hors d'usage, mais aussi quand ils sont réparables mais que le coût de la réparation est jugé trop élevé. En outre, les consommateurs remplacent parfois un équipement encore en état de fonctionner, parce qu'ils souhaitent disposer d'un équipement plus récent de meilleure qualité ou plus performant.
Le cas particulier du logement
Les logements ne sont pas considérés comme des produits de consommation, mais comme des biens patrimoniaux : l'usage d'un logement n'entraîne pas sa destruction, même progressive, la valeur d'un logement augmente généralement avec le temps, enfin l'achat d'un logement est, pour une part, un placement financier. C'est pourquoi les acquisitions de logement ne sont pas prises en compte dans l'indice des prix à la consommation. Les remboursements de prêts immobiliers, ou d'ailleurs ceux relatifs aux crédits à la consommation, ne le sont pas davantage du fait qu'ils relèvent d'opérations financières et qu'ils n'ont pas la nature de dépenses de consommation.
Les loyers payés par les ménages locataires sont, eux, pris en compte, parce que l'on considère qu'ils correspondent à la consommation d'un service de logement. La part des loyers dans l'IPC est de 7 % en 2009, ce qui correspond à la part de ces dépenses dans l'ensemble de la consommation des ménages. Il s'agit d'un taux moyen, calculé pour l'ensemble des ménages, qu'ils soient locataires ou propriétaires. En conséquence, cette part est trop faible pour les ménages locataires. Quand les loyers s'accroissent plus vite que les autres prix, la hausse des prix qu'ils subissent est sous-estimée par l'indice d'ensemble.