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Télésanté dans l’offre de soins de demain (11 12 2011)

Extraits (synthèse, propositions, conclusion) d’une note de Mmes Mathilde Reynaudi et Sarah Sauneron, département Questions sociales publiée en décembre 2011 (note d’analyse n°255) sur le site du Centre  d’Analyse Stratégique (cliquer ici pour accéder au site du CAS)

 

http://www.strategie.gouv.fr/content/la-telesante-note-danalyse-255-decembre-2011#les-ressources.html

 

Quelles opportunités pour l’offre de soins de demain ? La télésanté

À quoi ressemblera l’offre de santé en France dans vingt ans ? Les défis sanitaires sont nombreux : hausse des maladies chroniques, vieillissement de la population, évolution de la démographie médicale, etc. Pour y répondre, deux leviers d’action sont disponibles.

D’une part, le développement des coopérations entre professionnels de santé, sujet traité dans le premier volet de ce mini-dossier consacré à la santé demain. D’autre part, la production de soins à distance grâce aux technologies de l’information et de la communication (TIC) : on parle alors de télésanté.

Aujourd’hui, son potentiel reste à exploiter. Elle demeure un secteur émergent, confronté à des freins juridiques, économiques et culturels. Lever ces obstacles permettra de passer d’expériences éparses, nées sous l’impulsion de quelques acteurs, à un déploiement plus ambitieux. Dans un schéma idéal, l’apport de la télésanté ne se cantonnera pas à la dématérialisation des procédures existantes. Elle sera aussi à l’origine d’un saut qualitatif en engendrant de nouveaux services, des pratiques plus collégiales et une réorganisation des structures sanitaires selon leur degré de spécialisation. Ainsi, la télésanté donnera corps à un continuum de soins, contribuant à l’orientation optimale du patient dans un système intégré couvrant domicile, soins primaires et aigus, soins de suite et médico-sociaux.

Enfin, les TIC contribueront à faire de l’usager un coproducteur de santé.

 

LES ENJEUX

La télésanté se définit comme l’ensemble des actes et services de santé assurés à distance grâce aux technologies de l’information et de la communication.

Elle est souvent présentée comme une solution pertinente aux défis que doit relever le système de santé français : évolution de la démographie médicale, inégalités territoriales d’accès aux soins, hausse de la prévalence des maladies chroniques ou encore vieillissement de la population. En revanche, une incertitude demeure quant à sa capacité à réduire les coûts : si elle laisse espérer plus d’efficience, elle pourrait aussi offrir de nouveaux services, entraînant des dépenses supplémentaires. L’enjeu du déploiement de la télésanté est donc moins économique que qualitatif.

L’outil technologique n’est certes pas la réponse unique aux difficultés de prise en charge du patient. Toutefois, correctement mise au service du décloisonnement des secteurs sanitaire et médico-social, hospitalier et ambulatoire, médical et paramédical, la télésanté pourra servir de levier pour encourager prévention et soins primaires(2), tout en garantissant un principe constitutif du système de santé français depuis 1945 : l’accès à des soins de qualité pour tous grâce à un maillage effectif du territoire.

De plus, la télésanté permettra de replacer l’usager au coeur du dispositif et de répondre à sa volonté d’autonomie, désormais reconnue comme un droit des malades. C’est donc tant l’offre que la demande de production de soins qui sont appelées à évoluer.

 

PROPOSITIONS :

1 Créer un dossier infirmier informatisé qui soit compatible avec le dossier médical personnel (DMP).

2 Favoriser l’appropriation de la télésanté par les soignants :

• par des actions de sensibilisation à destination des professionnels de santé ;

• par des modules de formation communs aux différents professionnels de santé.

3 Développer les formations qualifiantes en télésanté pour les ingénieurs et techniciens, offrant des recoupements de programmes entre filières sanitaires et technologiques.

4 Établir un guide national de bonnes pratiques, rassemblant protocoles et contrats types nécessaires à la réalisation des actes de télémédecine.

5 Dans le cadre d’une évolution de la rémunération des professionnels de santé, tester pendant deux ans une grille tarifaire pour les actes de télémédecine combinant forfaitisation et paiement à l’acte.

6 Développer l’envoi de messages personnalisés à destination des patients par le biais du site web de l’assurance maladie.

7 Donner la possibilité aux usagers de transmettre à l’assurance maladie leurs remarques sur leur prise en charge par le biais du site sécurisé Ameli-direct.

 

 

CONCLUSION

Quelle réorganisation de l’offre de santé dans vingt ans ?

Le déploiement de la télésanté ne découlera pas naturellement de l’arrivée à maturité technologique du secteur. Une politique volontariste sera nécessaire pour lever les freins qui ont jusqu’alors entravé son essor en France.

À l’horizon 2030, dans un scénario idéal, la télésanté garantira non seulement davantage d’efficience mais elle offrira également de nouveaux services permettant une autonomie des patients plus étendue et une communication avec les professionnels de santé plus flexible.

En outre, couplée à des pratiques professionnelles collectives et à une redéfinition des métiers, la télésanté aura contribué à l’émergence d’une réelle gradation des soins.

Cette restructuration de l’offre de santé nécessitera d’y associer tant les professionnels que les usagers. Pour ce faire, les autorités publiques devront doser mesures incitatives et plus directives, notamment à travers une évolution des modes de rémunération et de remboursement.

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