La mortalité hivernale va-t-elle diminuer avec le changement climatique ?
Patrick Kinney (plk3@columbia.edu) et al,
Columbia University, Mailman School of Public Health, New York, USA
Il est établi que les taux de mortalité sont plus élevés pendant l’hiver dans les régions tempérées de l’hémisphère Nord, et que des températures extrêmes durant l’été peuvent se traduire par des pics de mortalité.
Ces deux phénomènes conjoints se traduisent par une relation en U entre mortalité journalière et températures. La forme et la position du U varient selon les régions et les températures moyennes, indiquant que les populations s’adaptent à leur climat local.
Dans les villes les plus froides, l’augmentation de la mortalité aux températures basses est relativement modérée et l’augmentation de la mortalité aux températures élevées est relativement accentuée. À l’inverse, dans les villes les plus chaudes, la relation froid-mortalité est plus importante que la relation chaleur-mortalité.
Alors qu’un réchauffement global dû aux émissions de gaz à effet de serre d’origine anthropique est pratiquement acquis pour les prochaines décennies, il convient de se pencher sur ses impacts sanitaires possibles. Il est également important de comprendre si la mortalité hivernale est susceptible de diminuer du fait du réchauffement climatique. Ceci aura des conséquences importantes sur l’adaptation de la réponse en matière de santé publique.
De manière surprenante, à partir d’une analyse de la littérature, nous concluons qu’il semble peu probable que la mortalité hivernale diminue avec l’augmentation des températures.
Mots-clés : Hiver, température, vague de froid, mortalité, changement climatique, projections