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Auto-Entrepreneurs de 2009 : suivi (2/2) (03 10 2012)

Extraits hors tableaux et graphiques d’une analyse de Mme Justine Pignier et M. Jérôme Domens, division Salaires et revenus d’activité, publiée le 20 septembre 2012 par l’INSEE (cliquer ici pour accéder au site de l’INSEE)

http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=ip1414.html

Auto-entrepreneurs : au bout de trois ans, 90 % dégagent un revenu inférieur au Smic au titre de leur activité non salariée

Sommaire

·                     Fin 2009, 174 000 auto-entrepreneurs sont économiquement actifs

·                     Une population jeune et concentrée dans les services

·                     Des revenus non salariaux trois fois plus faibles que ceux des créateurs d’entreprises classiques

·                     Au démarrage de l’auto-entreprise, les plus âgés dégagent les revenus les plus élevés

·                     Cinq trimestres en moyenne avant de réaliser un chiffre d’affaires

·                     58 % sont toujours actifs fin 2011

·                     Après deux ans, les revenus demeurent faibles

Au démarrage de l’auto-entreprise, les plus âgés dégagent les revenus les plus élevés

Au cours de la première année d’activité, l’âge, le sexe, la localisation et le secteur d’activité des créateurs d’auto-entreprises (hors auto-entrepreneurs par changement de statut) influencent leur niveau de revenu.

À la création de l’auto-entreprise, le revenu d’activité des plus âgés est plus élevé. Ainsi, toutes choses égales par ailleurs, un auto-entrepreneur ayant plus de 60 ans gagne 33 % de plus que son homologue ayant entre 41 et 50 ans, qui lui-même perçoit un revenu supérieur de 17 % à celui des  31-40 ans. Le revenu des moins de 30 ans est inférieur de 20 % à celui des 31-40 ans.

La différence de revenu d’activité entre les hommes et les femmes est moins marquée pour les auto-entrepreneurs que pour l’ensemble des non-salariés. À caractéristiques d’activité comparables, les femmes auto-entrepreneurs ont un revenu inférieur de 14 % à celui des hommes, contre 34 % pour l’ensemble des indépendants. Il est possible qu’un effet générationnel joue : parmi les créateurs d’entreprises classiques de 2009, la différence de revenu entre hommes et femmes n’est que de  11 %.

Les Franciliens gagnent, toutes choses égales par ailleurs, 43 % de plus que les auto-entrepreneurs des autres régions. Enfin, la pluriactivité s’accompagne d’un moindre revenu non salarial : les auto-entrepreneurs qui conjuguent activité non salariée et salariée perçoivent un revenu non salarial inférieur de 12 % à celui des auto-entrepreneurs monoactifs. Pour autant, si l’on prend en compte les revenus salariaux, le revenu total des auto-entrepreneurs pluriactifs est, en moyenne, près de cinq fois plus élevé que celui des auto-entrepreneurs monoactifs.

Cinq trimestres en moyenne avant de réaliser un chiffre d’affaires

Pour un auto-entrepreneur récemment installé, réaliser un chiffre d’affaires n’est ni certain ni immédiat. Seulement 15 % de l’ensemble des créateurs d’auto-entreprises de 2009 - qu’ils soient actifs économiquement fin 2009 ou non - ont déclaré un chiffre d’affaires positif au cours du premier trimestre d’installation. Pour les auto-entrepreneurs par changement de statut, cette proportion est trois fois plus élevée (48 %).

La part des auto-entrepreneurs qui ont déclaré au moins un euro de chiffre d’affaires depuis leur installation s’accroît d’abord rapidement (près d’un sur deux en deux trimestres), puis de plus en plus lentement pour se stabiliser autour de 60 % au bout de huit trimestres. En raison de leur expérience dans le non-salariat, la situation des auto-entrepreneurs par changement de statut est plus favorable : 65 % dégagent un chiffre d’affaires positif au cours des deux premiers trimestres, 80 % au bout de huit trimestres.

En moyenne, pour l’ensemble des auto-entrepreneurs, le premier chiffre d’affaires intervient cinq trimestres environ après leur installation. Pour la moitié d’entre eux, le délai est de deux trimestres.

À caractéristiques comparables, les auto-entrepreneurs par changement de statut demeurent deux fois moins longtemps sans chiffre d’affaires que les autres auto-entrepreneurs. Les pluriactifs ont une durée sans chiffre d’affaires de 7 % plus courte que les monoactifs, qui se sont pourtant entièrement consacrés à leur activité non salariée. Enfin, la durée sans chiffre d’affaires est 20 % plus courte pour les femmes que pour les hommes.

Par ailleurs, plus l’âge de l’auto-entrepreneur est élevé au moment de la création, plus la durée sans chiffre d’affaires est courte : pour les moins de 30 ans, elle est supérieure de 30 % à celle des 30-40 ans. Enfin, c’est dans le commerce et la construction que la durée est la plus longue (respectivement + 42 % et + 25 % par rapport aux services).

58 % sont toujours actifs fin 2011

Fin 2010, un peu plus de trois auto-entrepreneurs sur quatre (76 %) actifs économiquement en 2009 le sont toujours ; 10 % environ n’ont pas déclaré de chiffre d’affaires en 2010, tandis que 14 % ne sont plus auto-entrepreneurs. Les auto-entrepreneurs qui ont changé de régime et opté en 2010 pour un statut d’indépendant classique sont très peu nombreux. Environ 58 % des auto-entrepreneurs actifs de 2009 le sont toujours fin 2011, 14 % n’ont pas déclaré de chiffre d’affaires en 2011, et plus d’un sur quatre ont quitté ce statut.

Les auto-entrepreneurs qui cessent leur activité sont plus jeunes que l’ensemble (30 % de moins de 30 ans contre 23 %), plus souvent pluriactifs (52 % contre 49 %) et légèrement surreprésentés dans le secteur du commerce (22 % contre 20 %).

Sur 174 000 auto-entrepreneurs actifs économiquement en 2009, seuls 79 000 (soit 45 %) ont dégagé un revenu positif en 2009, 2010 et 2011, et sont encore actifs au 31 décembre 2011. Dans la suite, on s’intéresse aux revenus de cette population « pérenne ». En moyenne, leur revenu a légèrement augmenté entre 2009 et 2011 (+1,4 %).

Hors auto-entrepreneurs par changement de statut, le revenu moyen des auto-entrepreneurs pérennes s’est accru de 4,3 % en euros constants sur deux ans. Cependant, pour une forte minorité (48 %), le revenu a diminué. Par conséquent, la dispersion s’accroît en haut et en bas de l’échelle des revenus : le 1er décile (revenu en deçà duquel se situent les 10 % les moins bien rémunérés) diminue, tandis que le 3e quartile (limite au-delà de laquelle se trouvent les 25 % les mieux rémunérés) et le 9e décile (plancher des 10 % les mieux rémunérés) s’accroissent.

Entre 2009 et 2011, pour les auto-entrepreneurs par changement de statut pérennes, le revenu moyen a diminué de 6,8 %, et seulement 41 % ont vu leur revenu s’accroître. Ces auto-entrepreneurs s’apparentent sans doute, pour nombre d’entre eux, à des non-salariés dont l’activité était déjà en phase descendante avant leur changement de statut.

Sur 100 auto-entrepreneurs actifs en 2009, 76 l’étaient encore fin 2010, 10 ne réalisaient plus aucun chiffre d’affaires et 14 avaient quitté le statut.

Le revenu moyen des auto-entrepreneurs (hors auto-entrepreneurs par changement de statut) est de 5 500 euros en 2009 (annualisé).

Après deux ans, les revenus demeurent faibles

En excluant les auto-entrepreneurs par changement de statut, entre 2009 et 2011, la hausse du revenu moyen est plus marquée pour les femmes (+ 7,1 %) que pour les hommes (+ 2,7 %). Le revenu augmente pour les moins de 50 ans et diminue au-delà. Par secteur, c’est la construction qui génère la plus forte hausse de revenus (+ 5,7 %), devant l’industrie (+ 4,5 %). Dans les services, le revenu s’accroît également (+ 4,0 %) sauf dans les activités scientifiques et techniques et dans l’hébergement et restauration. Les auto-entrepreneurs franciliens enregistrent un repli de leur revenu (− 2,9 %), à l’inverse de ceux installés dans les autres régions (+ 7,0 %). En moyenne, les auto-entrepreneurs qui étaient pluriactifs en 2009 ont un revenu plus dynamique que les autres (+ 9,0 %, contre − 0,4 %).

Si une petite majorité d’auto-entrepreneurs parvient à pérenniser son activité non salariée, les revenus demeurent faibles. En 2011, le revenu non salarial des auto-entrepreneurs ayant débuté en 2009 atteint très rarement un niveau comparable à celui d’un non-salarié classique du même secteur en 2009. Seuls 10 % des auto-entrepreneurs se développent suffisamment pour percevoir un revenu supérieur à la médiane des revenus de leur secteur, et 10 % perçoivent un revenu inférieur de 30 %. Enfin, 92 % des auto-entrepreneurs perçoivent un revenu inférieur de plus de 30 % à la moyenne du secteur.

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