http://www.senat.fr/questions/base/2013/qSEQ130305108.html
Question écrite n° 05108 de M. François Marc (sénateur socialiste du Finistère)
M. François Marc attire l'attention de Mme la ministre des sports, de la jeunesse, de l'éducation populaire et de la vie associative sur les conclusions du premier rapport biennal de l'INJEP (Institut national de la jeunesse et de l'éducation populaire) en tant qu'Observatoire de la jeunesse et des politiques de jeunesse.
Le rapport met en effet l'accent sur la fragilisation de la jeunesse qui est frappée de plein fouet par la crise économique. Depuis une dizaine d'années, les inégalités touchent également les jeunes qui cumulent plusieurs problèmes : logement, transport, santé, etc.
Le rapport indique qu'une fracture apparaît entre deux jeunesses qui s'éloignent l'une de l'autre. Le diplôme est un élément clivant, tout comme les compétences entre les meilleurs élèves et les moins bons. Le taux de chômage des jeunes résulte directement du niveau d'étude et du territoire. Le rapport montre même que l'école opère un tri social important en coproduisant et en transformant les inégalités sociales en inégalités scolaires.
Face à la gravité de la situation, il lui demande de quelle manière le Gouvernement entend reprendre la main sur les politiques publiques en faveur de la jeunesse (politique en faveur de l'orientation professionnelle des jeunes, développement de l'apprentissage,…).
Réponse du Ministère des sports, de la jeunesse, de l'éducation populaire et de la vie associative publiée dans le JO Sénat du 01/08/2013 p. 2275
Lors du Conseil interministériel de la Jeunesse du 21 février 2013, le Gouvernement a adopté un plan d'action pour la jeunesse qui s'articule autour de 13 chantiers prioritaires, déclinés en 47 mesures concrètes, mises en œuvre dès 2013. Cette nouvelle politique va réformer l'action publique en faveur des jeunes en profondeur, en s'appuyant sur quatre principes : - favoriser le droit commun pour l'accès aux droits sociaux ; - viser l'autonomie et la sécurisation des parcours dans leur globalité ; - lutter contre les inégalités et les discriminations ; - encourager la participation des jeunes et la co-construction des politiques publiques. Parmi les chantiers conduits dès à présent, la création d'un nouveau service public d'information, d'accompagnement et d'orientation permettra de répondre à la diversité des attentes des jeunes en la matière. Ces travaux seront menés avec les collectivités et incluront une rationalisation des dispositifs d'information existants.
Le Gouvernement se fixe l'objectif de diminuer de moitié le décrochage des jeunes avant 2017. Dès 2013, 3000 jeunes décrocheurs bénéficieront d'une offre combinée service civique-formation ; des actions de prévention seront également menées dans chaque académie. L'accès à l'emploi restant la meilleure voie d'accès à l'autonomie, le Gouvernement a créé les emplois d'avenir destinés en premier lieu aux jeunes de 16 à 25 ans sans diplôme. Au 14 février 2013, près de 5000 contrats d'emplois d'avenir ont été signés. 18000 étudiants modestes pourront en outre accéder à un emploi d'avenir professeur sur 3 ans. Avec le contrat de génération, c'est un changement de regard sur les âges et une inflexion des pratiques des entreprises qui sont visés afin de refaire du CDI la norme. Les initiatives des jeunes créateurs d'entreprises seront également soutenues : le ministère délégué chargé des PME, de l'innovation et de l'économie numérique les accompagnera avec des solutions de microcrédit, de prêts, ou des garanties de la Banque publique d'investissement.
Les régions seront également sollicitées et des démarches de sensibilisation des élèves à l'entrepreneuriat seront développées au collège et au lycée. Enfin, pour lutter contre les discriminations dont sont victimes les jeunes issus des quartiers prioritaires, le ministère délégué à la ville, en lien avec celui du travail, de l'emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social et Pôle emploi, va expérimenter la création de 2000 emplois francs pour 10 sites tests sur la période 2013-2015. Il s'agit d'un dispositif incitatif pour favoriser l'embauche des jeunes qui résident dans les zones urbaines sensibles (ZUS) sous la forme d'une aide forfaitaire annuelle versées aux entreprises.