Nous proposons sur 3 jours des extraits (hors tableaux et graphiques) d’une note détaillée de Rosalinda Coppoletta-Solotareff, Aline Ferrante, Maud Romani, division Revenus et Patrimoine des ménages, Insee publiée le 5 novembre 2015 sur le site de l’INSEE (cliquer ci-dessous pour accéder au site de l’INSEE) http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=ip1574.html Le patrimoine des ménages début 2015 - Repli des valeurs risquées au profit des produits sécurisés
Résumé
Début 2015, 94 % des ménages vivant en France possèdent un patrimoine financier, immobilier ou professionnel. Près de six ménages sur dix détiennent au moins un actif financier autre qu’un compte-chèques et au moins un bien immobilier. Entre 2010 et 2015, les ménages ont délaissé les valeurs mobilières au profit de placements financiers peu risqués. En particulier, la détention de livret A a fortement augmenté et, début 2015, 75 % des ménages en possèdent un.
L’assurance-vie conforte également sa place parmi les produits privilégiés par les ménages : plus d’un tiers d’entre eux en sont détenteurs. Le Plan épargne logement retrouve de son attractivité, à la faveur d’une rémunération plus élevée que les livrets défiscalisés, si bien qu’un quart des ménages en possède un début 2015. La détention de biens immobiliers a également très légèrement progressé.
Sommaire
Le patrimoine immobilier progresse très légèrement, le patrimoine financier stagneLe livret A davantage prisé- L’assurance-vie reste un des produits préférés des ménages
- Les valeurs mobilières sont délaissées
- L’attractivité retrouvée du PEL
- L’immobilier garde une place importante dans le patrimoine des ménages
Encadré
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L’assurance-vie reste un des produits préférés des ménages
Après les livrets d’épargne, l’assurance-vie reste le placement financier privilégié des ménages : 36,5 % des ménages métropolitains en possèdent au moins une. Sa progression est moins marquée qu’entre 2004 et 2010 (+ 8,5 points), mais elle reste significative (+ 1,8 point entre 2010 et 2015). En effet, ce produit offre aux épargnants un cadre fiscal attractif et la possibilité de sécuriser au moins une partie de leur épargne. Deux tiers des assurances-vie sont ainsi des contrats dits « mono-support », ne permettant l’investissement que sur des fonds euros garantis. De plus, 54 % des contrats multi-supports (pouvant contenir des investissements sur différents supports, y compris sur des supports risqués) contiennent au plus un tiers d’investissements en actions. Ces chiffres sont stables depuis 2010, malgré la baisse importante des rendements des fonds euros, qui suivent les tendances des taux longs des marchés. Depuis la crise financière de 2008, les ménages semblent donc toujours privilégier la sécurité de leur placement plutôt que son rendement. En outre, la détention d’assurance-vie augmente avec l’âge : il y a deux fois plus de détenteurs parmi les ménages dont la personne de référence a 60 ans ou plus (42 %) que parmi les moins de 30 ans (21 %). L’assurance-vie garde ainsi son attractivité car elle permet non seulement d’accumuler un patrimoine en cours de vie, mais également de le transmettre en succession dans des conditions fiscales avantageuses.
L’épargne-retraite, détenue par 14,4 % des ménages métropolitains début 2015, poursuit sa progression (+ 2,1 points par rapport à 2010). Les détenteurs se répartissent presque également entre trois types de produits : l’épargne-retraite complémentaire volontaire et la sur-complémentaire, proposées par l’employeur, ainsi que le Plan d’épargne retraite populaire (PERP), produit financier accessible aux particuliers dans les établissements bancaires. Le taux de détention de chacun de ces produits, pris séparément, reste toutefois inférieur à 6 %, même s’ils sont plus fréquemment adoptés par les ménages dont la personne de référence est un indépendant. Agriculteurs, artisans, commerçants, professions libérales sont ainsi près d’un tiers à détenir au moins une épargne-retraite (y compris un PERP).
Le Plan d’épargne populaire (PEP), dont certains contrats bénéficient du régime fiscal de l’assurance-vie, disparaît progressivement après avoir cessé d’être commercialisé fin 2003. En 2015, seuls 2,6 % de ménages métropolitains sont encore détenteurs de ce produit, contre près de 15 % en 1998.
Les valeurs mobilières sont délaissées
En 2004, un quart des ménages en métropole détenait des valeurs mobilières ; ils ne sont plus qu’un sur six début 2015 (16,5 %). Ce repli a été plus important entre 2004 et 2010 mais il s’est poursuivi de 2010 à 2015 (– 4,9 points puis – 2,8 points). À partir de 2008, les crises financière et économique ont probablement conduit les ménages à délaisser les valeurs risquées. De fait, la détention de comptes-titres ordinaires continue de diminuer : moins de 10 % des ménages en possèdent contre plus de 11 % en 2010. Malgré les avantages fiscaux qu’il offre, le Plan d’épargne en action (PEA) n’attire pas plus de ménages que les comptes-titres ordinaires.
Traditionnellement, la probabilité de détenir des valeurs mobilières augmente avec le patrimoine et varie selon la catégorie socioprofessionnelle. Ainsi, les ménages dont la personne de référence est cadre ou profession libérale (y compris retraités), sont ceux qui possèdent le plus souvent des valeurs mobilières (31 % à 44 %). À l’inverse, seuls 6 % à 8 % des ménages dont la personne de référence est ouvrier non qualifié ou employé en détiennent.
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