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Point conjoncture avril 2022 (30 04 2022)

Nous vous proposons aujourd’hui cette note publiée le 12 avril 2022 sur le site de la Banque de France (cliquer ici pour accéder au site de la Banque de France)

https://www.banque-france.fr/statistiques/conjoncture/enquetes-de-conjoncture/point-de-conjoncture.html

Point sur la conjoncture française à début avril 2022

 

Le mois de mars a été marqué par la guerre en Ukraine dont les premières conséquences se font sentir sur l’économie française. En outre, face au regain de l’épidémie de Covid-19, la Chine a réinstauré des mesures de confinement dans certaines régions, ce qui a pu renforcer les difficultés d’approvisionnement.

 

Selon les chefs d’entreprise participant à notre enquête de conjoncture (environ 8 500 entreprises ou établissements interrogés entre le 29 mars et le 5 avril), l’activité au mois de mars s’inscrit en très léger repli dans l’industrie et évolue peu dans le bâtiment. L’amélioration s’est poursuivie dans les services marchands couverts par l’enquête, notamment les services aux particuliers (hébergement, restauration, location) en lien avec la sortie de la crise sanitaire.

Pour le mois d’avril, les anticipations, quasi étales dans l’industrie et le bâtiment, sont à considérer avec précaution en raison des fortes incertitudes mentionnées par les chefs d’entreprise, qui ont de réelles difficultés à se projeter et à mesurer toutes les conséquences de la guerre en Ukraine sur leur activité. Les entreprises anticipent que l’activité continuerait de progresser dans les services.

 

Accentuées par la guerre en Ukraine ainsi que par les premières mesures de confinement en Chine, les difficultés d’approvisionnement repartent à la hausse dans l’industrie (60 % des entreprises, après 54 % en février) et dans le bâtiment (56 % des entreprises, après 46 % en février). Cette progression est particulièrement marquée dans le secteur agro-alimentaire. Les difficultés de recrutement sont stables et concernent environ la moitié des entreprises.

 

Après avoir retrouvé son niveau d’avant-crise durant le troisième trimestre 2021, plus tôt que la moyenne européenne, le PIB resterait en croissance en février et mars, mais plus modérée, du fait de l’environnement international. La croissance du PIB pour le premier trimestre 2022 s’établirait autour de ¼ de point par rapport au trimestre précédent.

 

  1. En mars, l’activité s’inscrit en léger repli dans l’industrie, en retrait par rapport aux anticipations des chefs d’entreprise ; elle progresse de nouveau dans les services et évolue peu dans le bâtiment

 

En mars, dans un contexte de guerre en Ukraine, l’activité s’inscrit en léger repli dans l’industrie, en retrait par rapport aux prévisions des chefs d’entreprise qui anticipaient le mois dernier une légère progression. L’évolution ce mois-ci est toutefois hétérogène selon les secteurs.

Dans l’ensemble de l’industrie, le taux d’utilisation des capacités de production diminue d’un point en mars, à 78 %, tiré à la baisse par les produits informatiques, électroniques et optiques (– 3 points) et par l’automobile (– 2 points). Il reste néanmoins au-dessus de sa moyenne historique dans la plupart des secteurs industriels, à l’exception de ceux déjà cités (écart de – 9 points pour l’automobile, et de – 7 points pour les produits informatiques, électroniques et optiques), ainsi que de l’aéronautique et autres transports (écart de – 6 points).

Les soldes d’opinion relatifs à la production en mars indiquent eux aussi un net repli dans l’industrie automobile, ainsi que dans la fabrication de produits en caoutchouc, plastique, en lien avec les problèmes d’approvisionnement. En revanche, une progression marquée de l’activité est enregistrée dans les secteurs du bois, papier, imprimerie et dans la chimie.

Dans les services marchands, l’activité s’améliore de nouveau en mars sous l’effet de la sortie de crise sanitaire (levée des restrictions). La progression est ainsi particulièrement marquée dans les services aux particuliers (hébergement, restauration, location de matériels et d’automobiles), et le dynamisme du travail temporaire répond en partie aux difficultés de recrutement. L’activité des services aux entreprises s’améliore également, dans une moindre mesure.

Dans le secteur du bâtiment, l’activité globale progresse très légèrement : tandis que le second œuvre enregistre une nouvelle amélioration, le gros œuvre se replie.

Les soldes d’opinion relatifs à la situation de trésorerie tendent à se tasser un peu mais à des niveaux nettement au-dessus de leur moyenne de long terme, dans l’industrie comme dans les services marchands.

 

  1. Dans l’industrie et le bâtiment, les chefs d’entreprise font état d’une forte incertitude sur leurs perspectives d’activité ; à ce stade, les anticipations de court terme resteraient bien orientées dans les services

 

À très court terme, pour le mois d’avril, les industriels interrogés anticipent une très légère progression de la production, avec une amélioration dans certains secteurs, notamment dans l’aéronautique, la chimie, et les autres produits industriels, et un nouveau repli dans la fabrication de produits en caoutchouc, plastique. Les perspectives à moyen terme sont toutefois beaucoup plus incertaines.

Dans les services, les perspectives restent orientées à la hausse dans l’ensemble des secteurs (notamment la restauration, la location de matériels et d’automobiles et le travail temporaire).

Dans le secteur du bâtiment, l’activité serait en très légère baisse.

Notre indicateur mensuel d’incertitude, construit à partir d’une analyse textuelle des commentaires des entreprises interrogées, affiche une nette progression, en raison de la guerre en Ukraine mais aussi de la dégradation du contexte sanitaire en Chine. Les niveaux d’incertitude atteints pour l’industrie et le bâtiment sont comparables à ceux mesurés lors du deuxième confinement. Le phénomène est à ce stade plus contenu pour les services marchands.

 

L’opinion sur la situation des carnets de commandes se situe toujours très au-dessus de sa moyenne de long terme ; elle tend à s’éroder quelque peu dans l’industrie, et plus sensiblement dans le bâtiment, surtout dans le second œuvre. Dans l’industrie, le tassement observé depuis 2 mois concerne essentiellement l’automobile, les produits en caoutchouc, plastique, mais aussi le secteur de l’habillement, textile, chaussures (baisse des nouvelles commandes en provenance de Russie et de Chine, pour cette dernière, à cause du nouveau confinement).

 

  1. Les difficultés d’approvisionnement progressent nettement

 

Les premières conséquences de la guerre en Ukraine, ainsi possiblement que des premières mesures de confinement en Chine, se font sentir avec une augmentation sensible des difficultés d’approvisionnement. La part des chefs d’entreprise qui jugent que les difficultés d’approvisionnement ont pesé sur leur activité repart à la hausse dans l’industrie (60 %, soit son plus haut niveau depuis l’introduction de cette question en mai 2021, après 54 % le mois dernier) et dans le bâtiment (56 %, après 46 %).

 

La hausse des difficultés en mars concerne quasiment tous les secteurs de l’industrie ; elle est particulièrement forte pour l’industrie agro-alimentaire (+ 14 points), très exposée à l’Ukraine et à la Russie, les autres produits industriels (+ 12 points) et l’automobile (+ 10 points).

Selon les chefs d’entreprise interrogés, l’augmentation des difficultés d’approvisionnement s’accompagne de hausses des prix des matières premières et des produits finis. Le solde d’opinion sur les prix des matières premières progresse très fortement en mars, conséquence de la guerre en Ukraine. Le solde d’opinion sur les prix des produits finis, augmente également, mais de façon plus modérée, excepté dans l’agro-alimentaire.

Les chefs d’entreprise ont également été interrogés sur leurs difficultésderecrutement. Tous secteurs confondus, elles sont globalement stables, à des niveaux élevés, et concernent la moitié des entreprises, à 51 % en mars.

 

  1. Les estimations issues principalement de l’enquête, complétée par d’autres indicateurs, suggèrent un niveau de PIB qui reste en hausse au premier trimestre, mais à un rythme plus modéré du fait de l’environnement international 

 

Dans notre précédent point de conjoncture, paru le 13 mars 2022, nous avions estimé le niveau du PIB pour février à 1¾ point au-dessus du niveau d’avant-crise et nous prévoyions 2 points au-dessus du niveau d’avant-crise en mars. L’intégration de nouvelles données sur le début du trimestre (indice de production dans les services – IPS – de janvier, indice de production dans l’industrie – IPI – de février) nous amène à réviser un peu à la baisse cette estimation pour février, à 1 point, mais plus légèrement pour mars.

 

Pourlemoisdemars,l’utilisationdesinformationsdel’enquêteàunniveaudedésagrégationfinainsiqued’autres données dont nous disposons, nous amène à estimer que le PIB serait de 1½ point de pourcentage au-dessus de son niveau d’avant-crise. Cette estimation s’inscrit dans le cadre d’une légère dégradation de la situation de l’industrie à partir de février. Nous utilisons des données à haute fréquence que nous suivons à titre de complément pour les secteurs non couverts par l’enquête (notamment commerce et transports), ainsi que pour confirmer notre évaluation sur l’industrie et les services couverts. En particulier, les dépenses par carte bancaire donnent des indications utiles pour le secteur du commerce de détail. Les données plus générales de Google Mobility et de trafic routier nous renseignent sur le secteur des transports, dont l’activité est de nouveau en hausse après une nette baisse en janvier.

 

LacroissanceduPIBpourlepremiertrimestre2022s’établiraitautourde1/4depointparrapportautrimestre précédent.

 

Les perspectives d’activité pour avril, issues de l’enquête, demeurent globalement relativement positives, mais elles sont entourées d’un plus fort degré d’incertitude, du fait des répercussions de la guerre en Ukraine, ainsi que de l’évolution des difficultés d’approvisionnement liées notamment à la situation épidémique en Chine.

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