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Natalité en 2021 (12 10 2022)

Nous vous proposons aujourd’hui cette note publiée le 29 septembre 2022 sur le site de l’INSEE (cliquer ici pour accéder au site de l’INSEE)

https://www.insee.fr/fr/statistiques/6531925.html

Malgré le contexte pandémique, les naissances augmentent en 2021 après six années de baisse

Sylvain Papon (Insee) (Paru le : 29/09/2022)

En 2021, 742 100 bébés sont nés en France, soit 0,9 % de plus qu’en 2020. Cette remontée met fin aux six années de baisse du nombre de naissances observées entre 2015 et 2020.

 

La chute des naissances début 2021, neuf mois après le premier confinement, a été compensée ensuite. Les naissances sont reparties en effet temporairement à la hausse en mars et avril 2021, puis plus durablement à partir d’août, neuf mois après le second confinement. En janvier 2022, les naissances reculaient à nouveau, neuf mois après le troisième confinement, et augmentaient temporairement en février. Les trois confinements n’ont donc pas eu le même impact sur les naissances, mais ils ont un point commun : au sortir des confinements, les conceptions s’accélèrent.

 

L’impact des confinements n’est pas le même à tous les âges. Les femmes les plus jeunes ont fait moins d’enfants pendant les confinements, sans rattraper ces baisses les mois suivants. Pour les trentenaires, et encore davantage pour les quadragénaires, les forts rebonds au sortir des confinements ont plus que compensé les baisses observées certains mois. 

Sommaire

Naissances en 2021 : en hausse après six années de baisse

Les confinements n’ont pas tous eu le même impact sur les naissances

Pour les mères les plus jeunes, des naissances en baisse continue depuis début 2021

En 2021 et 2022, la natalité tirée vers le haut par les femmes plus âgées

 

Naissances en 2021 : en hausse après six années de baisse

En 2021, 742 100 bébés sont nés en France. Ce sont 6 900 naissances de plus qu’en 2020, soit + 0,9 %, alors même que 2020 était une année bissextile donc avec une journée de plus qu’en 2021.

 

La hausse est de 1,2 % quand on neutralise la différence de nombre de jours : 2 033 bébés en moyenne chaque jour en France en 2021, contre 2 009 en 2020. Cette remontée des naissances met fin à six années consécutives de baisse entre 2015 et 2020. Le nombre de naissances en 2021 reste cependant inférieur de 9,3 % à celui de 2014.

 

L’année 2021 a pourtant débuté avec une baisse des naissances très marquée : sur la période allant de mi-décembre 2020 à mi-février 2021, qui correspond à des conceptions durant le premier confinement lié à la pandémie de Covid-19 (de mi-mars à mi-mai 2020), les naissances ont diminué de plus de 10 % par rapport à l’année précédente. Le contexte de crise sanitaire et de forte incertitude économique a pu décourager les couples de procréer au printemps 2020 et les inciter à reporter leurs projets de parentalité. La peur de complications pendant la grossesse a également pu jouer. Il faut aussi rappeler que les centres de procréation médicalement assistée ont été fermés pendant le premier confinement. Des couples, notamment non cohabitants, ont pu être éloignés du fait de la pandémie. La baisse marquée du recours à l’interruption volontaire de grossesse en mai et juin 2020 illustre par ailleurs le fait qu’il y a eu moins de conceptions pendant le premier confinement.

 

À la sortie de cette période inédite, le nombre de naissances a rebondi en mars et avril 2021, avec notamment 4,6 % de naissances en plus en avril 2021 par rapport à avril 2020, vraisemblablement du fait d’un report des projets parentaux.

 

À partir du mois d’août 2021, qui correspond à la période située neuf mois après le deuxième confinement de novembre 2020, le nombre de naissances chaque mois devient très supérieur à celui des mêmes mois en 2020, et ce jusqu’à la fin de l’année. Cette forte remontée a ainsi permis de rattraper puis dépasser le niveau des naissances de l’année 2020.

 

Compte tenu des restrictions de déplacements internationaux durant une grande partie des années 2020 et 2021, la part des enfants dont les deux parents sont nés à l’étranger a baissé entre 2019 et 2021 d’un point (17,2 % en 2019 puis 16,2 % en 2021), et celle des enfants ayant un parent né en France et un parent né à l’étranger est restée stable. Dans le même temps, celle des enfants nés de deux parents nés en France a augmenté (67,4 % des naissances en 2019, 68,6 % en 2021).

 

Les confinements n’ont pas tous eu le même impact sur les naissances

 

En janvier 2022, neuf mois après le troisième confinement d’avril 2021, les naissances sont à nouveau en recul (- 2,9 % par rapport à janvier 2020, avant la pandémie). Les trois confinements n’ont donc pas eu le même impact sur la natalité : baisse des naissances neuf mois après les premier et troisième confinements, hausse prolongée pendant et après le second. Mais ils ont un point commun : au sortir des confinements, les naissances s’accélèrent. C’est le cas également en février 2022, neuf mois après la fin du troisième confinement. Mais cette fois-ci, l’effet est bref, et le nombre de naissances mensuelles entre mars et juin 2022 se rapproche de celui des mêmes mois en 2020. Globalement, sur le premier semestre, les naissances sont plus élevées en 2022 qu’en 2021 mais moindres qu’en 2020. En 2021, les naissances ont fortement augmenté au second semestre. Difficile à ce stade de savoir si une telle remontée surviendra à l’automne en 2022.

 

Pour les mères les plus jeunes, des naissances en baisse continue depuis début 2021

 

Les naissances neuf mois après le premier confinement baissent fortement pour l’ensemble des femmes, mais encore plus pour les femmes les plus jeunes : - 24,1 % de naissances en janvier 2021 par rapport à janvier 2020 pour les mères âgées de moins de 20 ans et - 16,7 % pour celles de 20 à 24 ans, contre « seulement » - 10,6 % pour les femmes âgées de 30 à 34 ans. L’incertitude sur le marché du travail à l’issue de la crise ou encore l’éloignement des couples non cohabitants, notamment chez les plus jeunes, peuvent expliquer ces baisses.

 

La chute des naissances pour les femmes de moins de 25 ans se poursuit au sortir du confinement, alors que pour les femmes de 30 ans ou plus, le rebond est important en mars 2021 et davantage encore en avril. Pour les moins de 25 ans, le nombre de naissances à partir du mois d’août 2021, soit neuf mois après le deuxième confinement, reste inférieur à celui de l’année précédente.

 

Les naissances correspondant aux procréations durant le troisième confinement ont eu lieu en janvier 2022. Ce dernier n’a eu un impact à la baisse que pour les femmes les plus jeunes, particulièrement marqué pour les moins de 20 ans : - 20,1 % en janvier 2022 par rapport à janvier 2020 pour les femmes de moins de 20 ans ; - 10,9 % pour les femmes de 20 à 24 ans ; - 4,5 % pour celles ayant de 25 à 29 ans. Les cinq mois suivants, la baisse reste très forte pour les plus jeunes, alors que les naissances de mères trentenaires rebondissent en février.

 

En définitive, sur l’ensemble de l’année 2021, le nombre de naissances de mères de moins de 30 ans est en baisse par rapport à 2020, et en particulier pour les moins de 25 ans : - 8,0 % pour les femmes de moins de 20 ans et - 5,0 % pour les 20-24 ans. En 2022, les naissances d’enfants de femmes de moins de 30 ans restent à nouveau inférieures à ce qu’elles étaient avant la pandémie : sur les six premiers mois de l’année 2022, elles sont en baisse de 11,6 % par rapport à 2020 pour les femmes de moins de 20 ans, de 5,9 % pour les femmes de 20 à 24 ans et de 3,2 % pour celles de 25 à 29 ans.

 

Le nombre de naissances de mères de 30 à 34 ans a augmenté de 3,5 % entre 2020 et 2021 en moyenne quotidienne.

 

En 2021 et 2022, la natalité tirée vers le haut par les femmes plus âgées

 

En janvier 2021, neuf mois après le premier confinement, les naissances ont également chuté pour les femmes les plus âgées : - 20,7 % par rapport à janvier 2020 pour les femmes de 40 ans ou plus.

 

Cependant le rebond pour ces femmes est très élevé en mars (+ 7,6 % entre 2020 et 2021) et en avril (+ 11,4 %). En plus des considérations sanitaires et économiques ou d’âge (la fertilité diminuant avec l’âge, un report des projets parentaux peut finalement les remettre en question), l’impact de la fermeture des centres d’aide médicale à la procréation durant le premier confinement est vraisemblablement plus fort à ces âges. La réouverture de ces centres a pu entraîner une hausse des naissances neuf mois plus tard.

 

Contrairement aux femmes les plus jeunes, les femmes de 30 ans ou plus ont eu davantage d’enfants neuf mois après le deuxième confinement (et le couvre-feu qui a suivi cette période). La hausse en août est forte et s’amplifie les mois suivants : + 5,8 % en août, + 6,4 % en septembre, + 8,1 % en octobre et + 11,5 % en novembre par rapport aux mêmes mois en 2020. Les femmes de ces âges ont plus souvent une situation économique stable et sont davantage en couple cohabitant. Elles semblent avoir mis à profit cette période pour mettre en œuvre leur projet familial.

 

Sur l’ensemble de l’année 2021, pour les femmes de 30 à 34 ans, les plus fécondes, les naissances sont en augmentation de 3,5 %. Cette hausse est encore plus élevée pour les mères les plus âgées : + 4,8 % pour les 35-39 ans et + 5,3 % pour les femmes de 40 ans ou plus.

Sur les six premiers mois de 2022, le nombre de naissances retrouve son niveau de 2020 pour les femmes de 30 à 34 ans (+ 1,1 %), et le dépasse pour les plus âgées (+ 3,8 % pour les 35-39 ans et + 7,2 % pour les femmes de 40 ans ou plus).

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