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Harcèlement scolaire : 10 100 affaires enregistrées depuis mars 2022
Publié le 7 novembre 2025
Depuis le 2 mars 2022, avec l'entrée en vigueur de la loi Balanant, le harcèlement scolaire bénéficie d’une reconnaissance juridique spécifique. Le ministère de la justice a publié, le 4 novembre 2025, une étude portant sur les évolutions observées depuis la promulgation de la loi, retraçant le parcours des jeunes auteurs de harcèlement.
10 100 affaires de harcèlement scolaire ont été enregistrées par les parquets de mars 2022 à décembre 2024. Le nombre de dossiers est passé de 530 en 2022, à 3 500 en 2023, puis à 6 100 en 2024. Cette hausse est due à une prise de conscience plus accrue du phénomène selon un rapport du ministère de la justice publié le 4 novembre 2025
Qu'est-ce que le harcèlement scolaire ?
Si un élève subit, de manière régulière, des violences d'ordre verbal, moral ou physique de la part d'un ou plusieurs autres élèves, il est alors victime de harcèlement scolaire. Il s'agit d'une infraction punie par la loi du 2 mars 2022 qui reconnait les délits de harcèlement scolaire.
Un harcèlement principalement sous forme de violences verbales
Avant tout d’ordre moral au travers de violences verbales et de moqueries, davantage que physiques, ce type de harcèlement représente 61% des incidents, contre 41% pour les autres incidents graves. Les violences physiques restent donc moins fréquentes, avec 22% des cas dans le cadre du harcèlement, contre 31% pour les autres types d’incidents.
Le rapport tend à montrer que lorsqu’un incident grave relève du harcèlement, les mesures dépassent plus souvent le cadre de l'établissement. En effet, 39% des signalements de harcèlement donnent lieu ou pourraient donner lieu à une information transmise au directeur académique des services de l’éducation nationale, soit davantage que pour les autres faits graves (30%). Les plaintes sont également plus fréquemment déposées dans le cadre d'un harcèlement, 18% contre 10% pour les autres incidents.
En 2023-2024, tous les établissements scolaires ont recensé 7 incidents graves pour 1 000 élèves. Parmi eux, 0,8 incident concernait spécifiquement le harcèlement scolaire, un phénomène souvent collectif : 34% des cas sont commis par des groupes d’élèves. À l’inverse, les autres incidents graves, non liés au harcèlement, sont majoritairement le fait d’élèves isolés (89%).
Les garçons âgés de 13 à 15 ans sont les plus représentés parmi les auteurs : ils sont impliqués dans 38% des faits de harcèlement et dans 44% des autres incidents graves. Dans le détail, 61% des faits de harcèlement sont commis par un garçon ou un groupe de garçons, contre 26% par une fille ou un groupe de filles.
10 500 mis en cause par la justice
Entre mars 2022 et fin 2024, 10 468 mis en cause pour harcèlement scolaire ont vu leur affaire traitée par les parquets. Cette hausse découle d'une meilleure prise en compte du harcèlement par la justice. Sur cette période, 51,5% des mis en cause n’étaient pas poursuivables, dont 74,9% pour infraction insuffisamment caractérisée et 20,9% pour irresponsabilité pénale.
Parmi les 5 072 personnes poursuivables, 95,8% ont eu une réponse pénale, majoritairement sous forme de mesures alternatives (88,2%), souvent des sanctions non pénales comme des exclusions scolaires, et 11;8% ont été poursuivies devant une juridiction de jugement. Au total, 240 condamnations ont été prononcées pour harcèlement sur 570 personnes poursuivies pour au moins une infraction. Les mesures éducatives représentent près de 40% des peines, incluant des stages et des programmes de sensibilisation aux risques liés au harcèlement scolaire, indique le rapport.