Nous proposons aujourd’hui cette note d’analyse publiée en février 2017 sur le site du Commissariat Général au Développement Durable (cliquer ici pour accéder au site du CGDD)
http://www.developpement-durable.gouv.fr/collection-thema#e1.html
http://www.developpement-durable.gouv.fr/sites/default/files/Th%C3%A9ma%20-%20Antibior%C3%A9sistance%20et%20environnement.pdf
Antibiorésistance et environnement (Février 2017)
Si la résistance des bactéries à des antibiotiques est un phénomène naturel qui a toujours existé, son impact sur la santé publique est aujourd’hui préoccupant. Le nombre de décès directement liés à l’antibiorésistance pourrait atteindre 10 millions par an dans le monde à l’horizon 2050. L’OMS affirme aujourd’hui que la résistance à des antibiotiques constitue l’une des plus graves menaces pesant sur la santé mondiale.
L’ANTIBIORESISTANCE, UN PHENOMENE MONDIAL QUI S’AMPLIFIE
La découverte des antibiotiques, de l’euphorie à l’inquiétude
Les antibiotiques sont des substances naturellement synthétisées par les micro-organismes pour assurer leur défense. Les premiers antimicrobiens employés sont le Trypan Röd (anti-parasitaire) et le Salvarsan (anti-syphilitique) découverts en 1903 et 1909 par Paul Ehrlich. Mais ce n’est qu’après la découverte de la pénicilline par Alexandre Fleming en 1928 qu’ils ont été extraits puis utilisés massivement en médecine humaine et vétérinaire. Dès cette époque, et très rapidement, le phénomène de résistance des bactéries cibles a été mis en évidence. Néanmoins, la découverte constante de nouvelles molécules a longtemps masqué l’importance de pré- venir l’apparition de résistances bactériennes.
Autrefois considérés comme des molécules « miraculeuses » qui permettraient à l’humanité d’éradiquer définitivement les pathologies infectieuses d’origine bactérienne, les antibiotiques ont été d’autant plus utilisés qu’ils ont de multiples propriétés. Ils sont efficaces comme désinfectants, ou conservateurs, mais aussi comme facteurs de croissance grâce à leur action sur la flore intestinale qui augmenterait la disponibilité des nutriments et de l’énergie pour l’animal.
Actuellement, les décès liés aux bactéries multi-résistantes se multiplient et très peu de nouvelles molécules antibiotiques sont attendues dans un avenir proche. Le phénomène ne pouvant plus être facilement contré, la communauté scientifique évoque une ère post-antibiotiques.
Les chiffres sont inquiétants, particulièrement dans notre pays, un des plus gros consommateurs d’antibiotiques au monde : l’agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé estime que la sur-consommation d’antibiotiques en France entraîne une dépense injustifiée de plus de 71 millions d’euros (données 2014).
Une étude de l’InVS en 2015 rapporte ainsi 158 000 infections à bactéries résistantes tous les ans pour 12 500 décès en France.
Une mobilisation globale contre l’antibiorésistance
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