Un double plan de relance pour l'adoption
Article AFP lu le 29 juillet 2008 sur le site de l’Internaute Actualité (cliquer ici pour accéder au texte original) http://www.linternaute.com/actualite/depeche/afp/29/540937/rama_yade_presente_un_plan_de_relance_pour_l_adoption_internationale.shtml
Lundi 28 juillet 2008, 13h35
La secrétaire d'Etat française chargée des Droits de l'Homme, Rama Yade, envisage la création d'un Peace Corps "à la française" pour soutenir un plan de relance de l'adoption internationale en France qu'elle présente lundi. "De jeunes français vont être formés et envoyés à l'étranger pour faciliter l'adoption par les familles françaises", annonce Mme Yade dans un entretien au journal Le Parisien daté de lundi, précisant que "ces volontaires seront positionnés auprès des ambassades de France". "Ils seront placés sous la houlette de l'ambassadeur et d'associations spécialisées chargée de garantir l'éthique de leur action" a-t-elle ajouté. "La première à en accueillir sera celle de Phnom Penh au Cambodge, et ceci dès le mois d'août", a-t-elle indiqué. "Ce projet sera étendu à quatre nouveaux pays à partir d'octobre, et une vingtaine à partir de 2009 parmi les 74 où la France adopte", a souligné la secrétaire d'Etat.
Interrogée sur le recrutement des volontaires, Rama Yade a annoncé qu'elle allait signer "une convention avec l'Association des volontaires du progrès, une association laïque française qui fait du volontariat international depuis quarante-cinq ans". Par ailleurs, elle a précisé que le projet sera financé "à la fois par le ministère des Affaires étrangères et européennes, par des entreprises privées et", espère-t-elle, par "les collectivités territoriales". L'objectif est de relancer l'adoption en France où une baisse de plus de 20% a été enregistré entre 2006 et 2007 alors qu'elle augmente ailleurs, comme en Italie (9%), a souligné Mme Yade. Le système français est "lourd, compliqué, procédurier, avec de nombreux intervenants plus ou moins efficaces", a relevé la secrétaire d'Etat. En France, quelque 25.000 familles détenant un agrément sont en attente d'un enfant.
La France, malgré une baisse conséquente (de 4.136 en 2005 à 3.162 en 2007), reste en tête des pays d'accueil, quoique loin derrière les Etats-Unis (20.679 adoptions en 2006). Elle est passée derrière l'Espagne, dont le nombre d'adoptions a bondi de moins de 1.000 en 1997 à 4.472 en 2006.
La secrétaire d'Etat à la famille, Nadine Morano, souhaite "mieux encadrer les procédures d'agrément" des familles adoptantes, et mieux "s'occuper des enfants délaissés" pour qu'il y ait plus d'enfants adoptables en France. "Je souhaite que les procédures d'agrément soient mieux encadrées" indique la secrétaire d'Etat dans une interview à La Croix daté de lundi, alors qu'une communication d'ensemble sur les projets du gouvernement en matière d'adoption doit être faite au conseil des ministres du 21 août. "
Aujourd'hui en France, 25.000 familles sont dotées d'un agrément, pour moins de 4.000 enfants adoptés en 2006" indique Mme Morano. "Parmi ces agréments, certains ne correspondent plus à une volonté d'adopter, soit parce que les candidats ont eu un enfant, soit parce qu'ils ont renoncé à leur projet (...)
A l'avenir, les candidats qui n'auront pas confirmé leur projet d'adoption comme ils doivent le faire tous les ans auprès du conseil général, se verront automatiquement retirer leur agrément" précise-t-elle. Elle envisage aussi de développer "au moins une" consultation médicale spécialisée pour l'orientation et le conseil des familles adoptantes "par région". Parmi les autres pistes sur lesquelles travaille le gouvernement,
Mme Morano compte "s'occuper du destin des enfants délaissés". "En 2006, sur 23.000 enfants placés après décision d'un juge, on a dénombré seulement 219 demandes de déclarations judiciaires d'abandon, soit moins de 1% d'enfants adoptables" dit-elle. "Pour cela, il doit être envisagé de modifier l'article 350 du code civil (qui définit le délaissement)" ajoute-t-elle tout en soulignant qu'il "n'est pas question de lancer une procédure d'abandon quand le délaissement n'est pas avéré". "Il n'y aura aucune automaticité" ajoute-t-elle, en notant qu'"un tiers des sans abris ont connu l'aide sociale à l'enfance".
Mme Morano souligne également qu'elle travaille "sur l'hypothèse" d'accorder "une compensation financière pour les familles adoptant une fratrie".