Dépression : amélioration des connaissances, évolution des attitudes
Fiche publiée lé 4 avril 2009 dans la Lettre mensuelle Equilibres n°48 d’avril 2009 de l’Institut National de Prévention et d’Education pour la Santé (INPES) (cliquer sur l’un des 2 liens ci-dessous pour accéder soit au texte de la Lettre,soit au site de l’INPES)
http://www.inpes.sante.fr/CFESBases/equilibre/pdf/Lettre48.pdf#page1
Dans le cadre du plan « santé mentale », le ministère chargé de la santé et l’INPES lançaient à l’automne 2007, une campagne d’information du grand public sur la dépression. La campagne présentait les principaux symptômes par le biais d’un spot télévisuel d’animation et de témoignages radio, et incitait les personnes souhaitant en savoir plus à commander un livret d’information gratuit.
Une étude a évalué l’impact du livret La dépression. En savoir plus pour en sortir sur les personnes l’ayant commandé. http://www.info-depression.fr/
Elle s’appuie sur une enquête avant/après réception du livret auprès de 1 500 personnes. Ces personnes ont été interrogées une première fois quelques jours avant la réception du livret (vague 1), et une seconde fois trois mois plus tard (vague 2).
Objectif : évaluer dans quelle mesure le livret a contribué à améliorer les connaissances et à changer les attitudes vis-à-vis de la dépression.
AMÉLIORATION DES CONNAISSANCES
Dans l’ensemble, le nombre moyen de connaissances a significativement augmenté entre la vague 1 et la vague 2.
Au total, 33,5 % des sondés ont acquis en moyenne trois connaissances supplémentaires entre la vague 1 (six connaissances en moyenne) et la vague 2 (neuf connaissances en moyenne).
Parmi les quatre éléments de connaissance considérés (les symptômes, les moyens thérapeutiques, les professionnels de santé et les structures d’accueil), seuls les deux derniers ont fait l’objet d’une amélioration attribuable à la lecture du livret.
Pour ces deux éléments (professionnels et structures), ce sont entre 37 et 40 % des lecteurs qui ont significativement accru leurs connaissances.
ÉVOLUTION DES ATTITUDES
Concernant les attitudes, des changements significatifs attribuables à la lecture du livret ont été observés dans les quatre domaines suivants : image des dépressifs, idée du risque lié au fait de parler de sa dépression à sa famille, image des « psys » et efficacité perçue des psychothérapies.
Les attitudes ont évolué dans le sens d’une moindre stigmatisation des personnes dépressives.
Parmi les personnes considérant avant la lecture du livret que « par rapport aux gens qui ont une vraie maladie physique, une personne dépressive ne va pas si mal » (19 % de l’échantillon), 62 % ont changé d’opinion suite à la lecture du livret.
Parmi celles considérant que « les personnes dépressives se complaisent dans leur état » (25 % de l’échantillon), 46 % ont également changé d’opinion.
Concernant le risque lié au fait de parler de sa dépression à sa famille, parmi les personnes pensant que c’est effectivement « risqué » (31 % de l’échantillon), 53 % ont changé d’opinion. La lecture du livret a également profité à l’image des professionnels.
Parmi les 40 % de l’échantillon considérant que « les “psys” sont des personnes froides et silencieuses », près d’un tiers a changé d’opinion.
Enfin, le livret a contribué à augmenter l’efficacité perçue des psychothérapies. Parmi les 20 % de l’échantillon considérant que les psychothérapies sont inefficaces, près d’une personne sur deux a changé d’opinion suite à la lecture du livret.
CONCLUSIONS
Globalement, le livret a contribué à changer positivement les attitudes et à améliorer le niveau de connaissances.
Toutefois, le nombre moyen de connaissances enregistré après la lecture du guide ne représente qu’un cinquième du total des informations qui y sont disponibles.
Et certaines connaissances, par exemple les symptômes, n’ont fait l’objet d’aucune amélioration. La marge de progression en matière d’information reste donc relativement importante.