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taxe carbone : rapport Rocard (29 07 2009)

Rapport de la conférence des experts et de la table ronde sur la contribution Climat et Énergie présidées par Michel Rocard, ancien Premier ministre

 

Extrait du rapport publié le 28 juillet 2009 sur le site du Ministère de l’Environnement (cliquer ci-dessous pour accéder au site du Ministère ou au rapport)

http://www.developpement-durable.gouv.fr/article.php3?id_article=5532

http://www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/Rapport_Rocard_cle59dbc3.pdf

 

NDLR : le rapport sur la contribution Climat et Énergie (couramment dénommée taxe Carbone) mérite à nos yeux une information rapide et complète tant par ses propositions concrètes et financières pour la nation et pour nous citoyens, que par ses incitations à des comportements individuels et collectifs plus respectueux de l’environnement (voir aussi notre document publié le 3 juillet 2009)

 

Résumé du Rapport Rocard sur la Taxe Carbone

 

Dans le cadre du Grenelle de l’environnement, la France s’est engagée à diviser par quatre ses émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2050, en cohérence avec les scénarios et contraintes étudiés par le GIEC. Ceci nécessite une inflexion sans précédent de nos comportements de production et de consommation d’énergies fossiles, qui doit recourir aux instruments les plus efficaces : pour mobiliser les gisements d’abattements par ordre de mérite en termes de coût à la tonne de carbone évitée ; pour stimuler l’innovation , et procurer à notre industrie des avantages dans le domaine des écotechnologies ; et pour concourir à notre sécurité d’approvisionnement vis-à-vis de produits dont l’Europe, et particulièrement notre pays, sont particulièrement dépendants.

Ceci a conduit à émettre un accord de principe consensuel sur l’opportunité d’établir un signal-prix carbone, par le biais d’un droit additionnel, perçu à l’amont en plus des accises existantes sur les combustibles fossiles. Celui-ci (Contribution Climat Energie ou CCE) s’appliquerait à tous les agents non inclus dans le marché européen de permis sur le CO2. Un tel instrument apparaît nécessaire pour infléchir les émissions diffuses, et tenir ainsi nos engagements « facteur 4 » dans des conditions d’efficacité économique. Son niveau initial recommandé est la trajectoire du rapport Quinet : 32 €/t CO2 en 2010, soit 7 à 8 c/l, pour atteindre 100 €/t CO2 en 2030.

 

Le principe, qui est fondamental, d’une réforme à prélèvements obligatoires constants pour maintenir la compétitivité et le pouvoir d’achat fait l'unanimité, mais avec des nuances d’interprétation sur ses conditions de mise en oeuvre, au-delà de l’accord sur la nécessité aussi de respecter les principes budgétaires d’universalité et de non affectation. La solution idéale, économiquement, qui consisterait à privilégier l’utilisation de la recette pour baisser les prélèvements les plus pénalisants pour la croissance économique, doit être favorisée. Mais elle ne peut être appliquée complètement lors de la première étape.

 

Des redistributions de la recette, aussi forfaitaires que possible pour ne pas affaiblir l’impact incitatif du signal prix qui est recherché, sont à accepter pour certains ménages ou certains secteurs. Les critères pour les ménages pourraient tenir en compte du fait que l’éloignement, ou les contraintes sur les horaires de travail, sont aussi sensibles que le revenu, pour caractériser les plus captifs ou les plus affectés, nécessitant des compensations ou des aides à la transition énergétique.

 

De telles compensations, si elles sont bien conçues, sont bien préférables à des exonérations, qui doivent à tout prix être évitées compte tenu de l’objet du dispositif, et de la nécessité d’en rendre lisible la logique économique.

 

L’instauration de la CCE a pour finalité exclusive la réduction des émissions de CO2 et ne doit donc pas être perçue comme le financement de la réduction de la taxe professionnelle. Le caractère distorsif de celle ci est reconnu par la plupart des parties prenantes, quoique non par toutes, plusieurs d'entre elles soulignant la nécessité de disposer à cet égard d'un diagnostic plus complet sur le redéploiement fiscal à opérer à moyen terme. La priorité à accorder à la réforme fiscale, en limitant les restitutions de la recette ou les compensations à ce qui est strictement nécessaire à l'acceptabilité du dispositif, est affirmée. Dans tous les cas, il est souligné que le projet de CCE ne trouve sa justification que dans la lutte contre les dangers du réchauffement climatique,et que son acceptabilité tient à la visibilité de sa pertinence.

 

Pour marquer la visibilité pluriannuelle du projet, l’article de LFI devrait annoncer les taux pour les cinq prochaines années, et être contextualisé à plus long terme dans son exposé des motifs. Il est recommandé finalement d’établir une instance d’orientation et d'évaluation, qui suivrait l'impact de la contribution au regard de l'évolution économique et environnementale et aborderait notamment différents sujets identifiés, tels que :

- l’élargissement du dispositif à d’autres gaz à effet de serre ;

- la prise en compte du CO2 dans les tarifs régulés de détail de l’électricité ;

- l’articulation avec la tarification de l’usage des infrastructures de transports, pour orienter

efficacement la mobilité, et les choix de localisation ;

- et bien sûr la définition d’une vision partagée du redéploiement fiscal à opérer à moyen terme, pour que l’impôt pèse plus sur la pollution et moins sur les facteurs de production et la croissance.

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