santé mentale, l’affaire de tous
http://www.strategie.gouv.fr/IMG/pdf/CP_171109.pdf
Site du C.A.S. : http://www.strategie.gouv.fr/article.php3?id_article=1080.html
Sommaire :
( Qu’entend-on par santé mentale ? ) blog le 1er décembre 2009
( « 3 à 4% du PIB » )
( Quel est l’état des lieux de la santé mentale en France ? ) blog le 2 décembre 2009
( Quelles recommandations ? )
Sur le thème de "la santé mentale" et dans la continuité du rapport Stiglitz, le rapport examine les conséquences des nouvelles approches de la mesure du PIB et du bien-être dans le domaine des politiques sociales.
Les suicides au travail représentent sans doute la forme la plus dramatique d’un ensemble de pathologies des sociétés modernes. Stress, addiction, dépression… Autant de manifestations d’un mal-être qui ont incité Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET, secrétaire d’Etat chargée de la Prospective et du développement de l’économie numérique, à commander au Centre d’analyse stratégique, dès le printemps dernier, un travail approfondi sur la santé mentale en France.
La santé mentale ne concerne pas seulement le traitement des pathologies lourdes. Elle touche l’ensemble des facteurs qui conditionnent le bien être dans notre société. Au-delà d’un examen détaillé de la santé mentale des Français, Ce travail s’attache à tirer les enseignements des pays étrangers en avance dans la mise en oeuvre de programme de prévention. Mais il montre également que de nombreuses politiques publiques en France tendent à prendre en compte de mieux en mieux cette dimension structurante des personnes.
Qu’entend-on par santé mentale ?
La santé mentale ne se limite pas à l’absence de troubles psychiques ou de maladie mentale.
Selon l’OMS et l’Union européenne, on distingue aujourd’hui trois dimensions de la santé mentale :
• les troubles mentaux : définis par l’apparition de troubles psychotiques et les troubles dépressifs caractérisés
• la détresse psychologique ou la souffrance psychique : correspond à la présence de symptômes anxieux et dépressifs peu intenses, sans être forcément révélateur d’une pathologie.
• la santé mentale positive : recouvre l’estime de soi, les capacités d’adaptation, le sentiment de maîtrise de sa vie. Longtemps négligée, cette dimension est la condition d’une vie réussie.
Les différentes formes du « bien-être mental » (désir de réalisation, capacité de rebond devant les difficultés, empathie et aptitude à se lier avec autrui) sont des dispositions plus que jamais jugées nécessaires dans le parcours de vie.
« Il n’y a pas aujourd’hui de santé, de bien-être ni de socialité équilibrée sans santé mentale », selon Alain Ehrenberg.
La mobilisation actuelle sur la souffrance au travail met en exergue un degré et des formes d’expression du mal-être qui ne sont plus tolérés et qui sont repérés également en-dehors de la sphère professionnelle.
« 3 à 4% du PIB »
La santé mentale n’est pas un luxe. En effet, l’Union européenne évalue entre 3 à 4 % du PIB les coûts directs et indirects de la mauvaise santé mentale sur l’économie (invalidité, accidents du travail et maladies professionnelles, absentéisme, baisse de la productivité).
Une étude « Les Français et la santé mentale » a été réalisée pour ce rapport en octobre 2009 auprès d’un échantillon de représentatifs de plus de 1000 personnes de la population française âgée de 15 ans et plus. Elle donne un éclairage inédit de l’impact de la crise sur le moral des Français : un tiers des Français considère qu’elle affecte leur moral, les 45-59 ans (40%), les travailleurs indépendants (44%) et les ménages pauvres (44%) étant encore davantage à le penser. La crise conduit également plus de la moitié des Français à s’inquiéter pour leurs proches.
De plus, en ces temps de sortie de crise, investir dans la santé mentale s’avère encore plus important. En effet, une société en mauvaise santé mentale pourrait voir ses « capacités de rebond » dégradées.
Par conséquent, les travaux de la Commission Stiglitz remis dernièrement au Président de la République incitent à une meilleure prise en compte de la dimension subjective du bien-être (bonheur, satisfaction, émotions positives ou négatives) dans la conduite des politiques publiques. La Commission préconise donc de compléter le PIB par une série d’indicateurs pour mesurer notamment le bien-être de la population concernée.