Une photographie du marché du travail en 2008 (2/2)
http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=ip1272.html
Sommaire (blog le 30/12) (blog le 31/12)
· Un million d’actifs supplémentaires en cinq ans
· Neuf actifs ayant un emploi sur dix sont salariés dans une entreprise
· Le tertiaire concentre plus de 60 % de l’emploi non salarié
· Les services aux particuliers sont largement féminisés
· Le sous-emploi touche près de 5 % des personnes qui travaillent
· Entre 15 et 24 ans, il y a relativement moins de chômeuses que de chômeurs
· Au-delà de 50 ans, 55 % des chômeurs recherchent un emploi depuis plus d’un an
Encadrés
· 767 000 inactifs expriment le souhait de travailler
· 1,2 million de salariés sont pluriactifs
Le sous-emploi touche près de 5 % des personnes qui travaillentLa proportion de personnes à temps partiel n’a pas bougé depuis 2003 : 16 %, dont 83 % sont des femmes. Le temps partiel est particulièrement répandu parmi les employés, catégorie sociale très féminisée. 1,2 million de personnes sont en situation de sous-emploi, c’est-à-dire ont un emploi (le plus souvent à temps partiel) mais souhaitent travailler davantage ; cela représente 4,8 % des personnes ayant un emploi. Plus des trois quarts sont des femmes. Quel que soit l’âge, les hommes sont beaucoup moins touchés par le sous-emploi. C’est entre 15 et 24 ans que l’écart est le plus grand (10,2 points).
Le taux de sous-emploi varie fortement selon la catégorie socioprofessionnelle. Ainsi la proportion de cadres en situation de sous-emploi est de 1,7 %, soit 5,5 fois moins que chez les employés. C’est pour les femmes cadres et les employées que les écarts sont les plus marqués : en 2008, 2,5 % des femmes cadres sont en sous-emploi contre 11 % des employées.
Entre 15 et 24 ans, il y a relativement moins de chômeuses que de chômeurs
En moyenne sur l’année 2008, 2,1 millions de personnes sont au chômage au sens du BIT, soit 7,4 % de la population active. Les taux de chômage masculin et féminin s’établissent respectivement à 6,9 % et 7,9 %. Entre 25 et 49 ans, les femmes restent plus exposées que les hommes au risque de chômage (7,5 % contre 5,8 %).
L’écart sur les taux de chômage entre hommes et femmes s’est pourtant fortement réduit depuis 2003 notamment pour les 15-24 ans (− 1,6 point). Dans cette tranche d’âge, le taux de chômage des femmes est légèrement inférieur à celui des hommes. Trois facteurs peuvent expliquer ce résultat. Les jeunes femmes ont désormais un niveau de formation plus élevé que les jeunes hommes : en 2008, 28 % des femmes actives âgées de 15 à 24 ans possèdent un diplôme de l’enseignement supérieur contre seulement 13 % de leurs homologues masculins. Ces jeunes femmes s’orientent plus fréquemment vers les formations de la santé et du social, à l’issue desquelles l’insertion professionnelle est souvent plus rapide. Elles sont également plus enclines à reprendre des études ou à entamer une formation complémentaire.
Parmi la population qui ne possède pas de diplôme de l’enseignement supérieur, le taux de chômage des femmes reste toutefois supérieur à celui des hommes, aussi bien chez les jeunes actifs que parmi le personnel plus expérimenté. Face au chômage, de fortes disparités selon la catégorie socioprofessionnelle demeurent. Le risque de chômage des ouvriers est ainsi trois fois et demi plus élevé que celui des cadres (10,2 % contre 3,0 %). À catégorie sociale comparable, les femmes éprouvent plus de difficultés que les hommes à trouver un emploi. Ce sont les ouvrières, avec un taux de chômage de 14,4 %, qui sont les plus touchées.
Au-delà de 50 ans, 55 % des chômeurs recherchent un emploi depuis plus d’un an
Le chômage est particulièrement important parmi les jeunes déjà présents sur le marché du travail : 19 % des actifs de moins de 25 ans recherchent un emploi, soit 6,8 % des jeunes âgés de 15 à 24 ans. Le chômage est nettement moins répandu après 50 ans : le taux de chômage est alors de 5 %. Néanmoins, plus on est âgé, plus on reste longtemps au chômage. Au-delà de 50 ans, 56 % recherchent un emploi depuis plus d’un an et 34 % depuis plus de deux ans. Par comparaison, en moyenne, tous âges confondus, 38 % des chômeurs recherchent un emploi depuis plus d’un an, et 19 % depuis plus de deux ans. Les hommes sont plus touchés que les femmes par le chômage de longue durée.
Encadrés
767 000 inactifs expriment le souhait de travailler
En 2008, parmi les 21,8 millions d’inactifs de 15 ans ou plus, 767 000 expriment le souhait de travailler, soit 3,5 % d’entre eux. Ces inactifs ne sont pas des chômeurs au sens du BIT car ils ne sont pas disponibles rapidement pour travailler ou ne recherchent pas activement un emploi. Ils forment un « halo » autour du chômage. Ainsi, 466 000 ne sont pas disponibles pour travailler dans les deux semaines surtout pour des raisons de santé ou de garde d’enfants. Il s’agit la plupart du temps de femmes avec des enfants en bas âge ou de personnes en cours d’études ou de formation ; 301 000 sont par ailleurs disponibles mais ne recherchent pas activement un emploi au sens du BIT. Pour ces inactifs, l’éloignement du marché du travail est dans la majorité des cas transitoire : la plupart d’entre eux attendent les résultats de démarches antérieures ou doivent faire face ponctuellement à des contraintes familiales ou personnelles.
1,2 million de salariés sont pluriactifs
En moyenne en 2008, 5,1 % des salariés sont pluriactifs, soit près de 1,2 million de personnes. Parmi elles, 753 000 exercent un seul métier pour plusieurs employeurs et 417 000 plusieurs métiers différents (36 %). Les pluriactifs de la première catégorie ont des caractéristiques assez éloignées de celles des monoactifs. Ils sont en moyenne plus âgés : 71 % d’entre eux ont plus de 40 ans, contre 51 % pour les salariés ayant un seul employeur ; ils sont également moins diplômés : 44 % d’entre eux sont titulaires d’un diplôme inférieur ou égal au BEPC, soit 20 points de plus que les monoactifs, et seulement 28 % ont obtenu un diplôme supérieur ou égal au baccalauréat. Ces pluriactifs travaillent essentiellement dans trois secteurs d’activité : 42 % dans l’éducation, la santé et l’action sociale (assistantes maternelles, gardiennes d’enfants...), 39 % dans les services aux particuliers (aides ménagères, femmes de ménage...) et 7 % dans les services aux entreprises (nettoyeurs...). Excepté les assistantes maternelles, dans deux tiers des cas, ces pluriactifs ont un emploi principal à temps partiel.
Les pluriactifs qui exercent plusieurs métiers différents sont plus proches des monoactifs. Ils sont toutefois plus diplômés, et plus nombreux à travailler à temps partiel dans leur profession principale. L’écrasante majorité ont deux professions ; à peine 10 % en cumulent trois voire quatre. Dans 22 % des cas, l’exercice de leur profession secondaire se fait de manière occasionnelle. Cette situation implique d’occuper des postes dont la durée du travail ou l’organisation des horaires dans la semaine le permettent. C’est notamment le cas des professeurs ou enseignants mais également des aides à domiciles ou assistantes maternelles.