Alcool et médicaments : gare aux interactions
http://www.inpes.sante.fr/AA/pdf/AlcoolActu45.pdf
résumé :
EFFET MODIFIÉ, DIMINUÉ OU AMPLIFIÉ
- Sous traitement antibiotique, la consommation d’alcool peut provoquer des nausées, des vomissements, une migraine, voire des convulsions, et diminue l’efficacité du médicament.
- De fortes doses d’alcool potentialisent l’effet des anticoagulants et entraînent un risque important d’hémorragie alors qu’une consommation chronique diminue son effet avec risque
de thrombose.
- L’alcool peut amplifier l’effet sédatif des somnifères, des tranquillisants, des opiacés ou des neuroleptiques.
- Les capsules à libération prolongée sont dissoutes plus rapidement, le principe actif se trouve donc libéré sans délai.
L’Institut suisse de prévention de l’alcoolisme et autres toxicomanies (ISPA) attire l’attention sur les risques liés aux interactions entre l’alcool et les médicaments. Des risques que l’Institut considère comme largement sous-estimés par les patients.
Le communiqué rappelle que des interactions avec l’alcool peuvent se produire avec la plupart des médicaments, qu’ils soient délivrés sur ordonnance ou non. Les conséquences
peuvent en être une modification, un accroissement ou une diminution des effets recherchés des médicaments, voire une augmentation de leurs effets indésirables (encadré).
L’alcool agit sur les enzymes hépatiques qui jouent un rôle important dans la métabolisation des principes actifs contenus dans le médicament. Ceci peut influencer la vitesse d'élimination de ce dernier et notamment provoquer des surdosages (notamment en cas d’alcoolisation aiguë) ou des sous-dosages (notamment en cas d’alcoolisation chronique).
D’autre part, l’alcoolisation chronique altère progressivement l’ensemble des fonctions hépatiques. En cas de consommation élevée et chronique d’alcool, des quantités de ces médicaments légèrement supérieures à la dose journalière recommandée peuvent déjà contribuer au développement de lésions hépatiques ou même les provoquer.
Les personnes âgées sont particulièrement exposées à ces interactions, notamment parce qu’elles consomment davantage de médicaments. De plus, chez elles, la métabolisation de l’alcool et des médicaments est différente de celle qu’on observe chez les sujets jeunes. En outre, les effets de l’alcool sont plus forts chez une personne âgée.
L’ISPA recommande de lire attentivement les notices de tous les médicaments ou de demander conseil à son médecin. Seul un arrêt de la consommation d’alcool pendant le traitement permet d’éviter les mauvaises surprises.
L’ISPA met à disposition sur son site un tableau récapitulatif des effets associés à la consommation d’alcool pour les principales classes de médicaments. ●
Site de l’ISPA : www.sfa-ispa.ch (rubrique « Médias » puis Communiqués de presse)