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croissance européenne : mesures (1/3) (11 08 2010)

croissance européenne : mesures (1/3) (10 08 2010)

Extraits d’un important article publié le 4 juillet 2010 sur le site de La Tribune (cliquer ici pour accéder au site de la Tribune)

http://www.latribune.fr/actualites/economie/international/20100704trib000527080/aix-2010-dix-mesures-pour-une-croissance-europeenne.html

dix mesures pour une croissance européenne : déclaration des Rencontres d'Aix du Cercle des économistes.

Introduction

I.         Les risques pour l’Europe du nouvel ordre mondial

II.       Inventer la croissance de demain

III.      Dix mesures pour bâtir une croissance européenne

Conclusion

L’objet de cette Déclaration est de décrire et proposer les conditions dans lesquelles les pays de l’OCDE, et d’abord le continent européen, peuvent retrouver une place majeure dans l’économie mondiale dans les cinq prochaines années. Notre perspective résolument optimiste sur l’avenir de l’Europe ne va pas de soi. Pour atteindre cet objectif, il faudra bien plus que des déclarations, il faudra un investissement humain et capitalistique sans précédent. Et puis, sans tomber dans une vision simpliste du développement durable, il est évident que l’Europe doit concentrer une partie de ses efforts sur des domaines qui, minoritaires aujourd’hui, ne le resteront pas et dans lesquels ses atouts de compétitivité de départ sont forts, les technologies et marchés du "green business".

Ne perdons pas cet avantage d’avoir perçu les premiers le poids de ces nouvelles contraintes environnementales et d’en avoir tiré un véritable leadership…./…

les trois prochaines années sont, d’abord et avant tout, les premiers maillons d’une nouvelle forme de croissance. Nous sommes confrontés à la plus forte rupture historique depuis un siècle, et les choix de politique économique définiront radicalement et durablement le chemin de la croissance…./…

Le monde vit aujourd’hui d’illusions et d’idées reçues qui, prises au pied de la lettre, laissent entrevoir un avenir sombre :

l’Europe se serait engagée sur la voie d’une marginalisation, nettement plus marquée au Sud qu’au Nord, liée à son vieillissement et à son impossibilité de trouver sa place dans la nouvelle division internationale du travail, et au fait que les niveaux d’immigration auraient atteint le seuil de tolérance ;

l’orientation vers le court terme d’une part croissante de la finance serait inéluctable ;
le monde se dirigerait vers une société où les innovations de biens et services ne joueraient plus le même rôle qu’au cours de deux derniers siècles ;

les inégalités demeureraient à un niveau insupportable, conduisant à des difficultés sociales majeures dans les pays développés, aggravées par l’angoisse de la rigueur ;
le continent africain, laissé pour compte de la croissance mondiale, n’aurait que peu d’avenir ;
les grandes zones monétaires seraient condamnées à vivre avec la persistance des déséquilibres globaux sur le long terme, notamment commerciaux, synonyme d’une difficulté à gérer l’explosion des liquidités monétaires à l’échelle mondiale, dont on sait qu’elle est à l’origine de la crise ; les taux de change ne seraient que des variables de second ordre, idée renforcée par le silence jusqu’à présent du G20 sur ce sujet ;

on ne peut rien faire contre la volatilité des flux de capitaux et contre la succession de bulles financières ;
le progrès technique et la prise en compte de l’environnement sont contradictoires et la solution choisie ne peut finalement qu’être un compromis médiocre.

la zone euro ne fonctionnerait que dans une vision uniforme des modèles socioéconomiques tant sur les plans des secteurs d’activité que sur les plans des institutions. .../…

 

 

 

I. Les risques pour l’Europe du nouvel ordre mondial

…/… Compte tenu de ces forces tectoniques (vieillissement des populations, épuisement des matières premières), six menaces majeures planent sur le modèle de croissance européen de demain. En réalité, les changements ont lieu simultanément à l’échelle du monde et au coeur de l’organisation sociale de chaque zone et de chaque pays.

1) Les risques de non croissance

Il est indispensable de sortir d’une vision simpliste : la croissance n’est pas ennemie de l’environnement ou de l’écologie. Il faut croire au progrès technique, seule réponse au défi de comment concilier une croissance durable et de qualité, et ne pas voir l’industrie seulement par le prisme de la pollution et des délocalisations…./…

2) Les risques d’un monde financiarisé, favorisant les investissements à court terme et donc soumis au risque de ralentissement du progrès technique

Audelà des inégalités qui résultent de l’hypertrophie financière, un danger autrement plus préoccupant apparaît sur le long terme avec un tel modèle économique : le fait d’attirer un nombre excessif de talents dans ce secteur est porteur d’une mauvaise allocation des ressources et d’un ralentissement net du progrès technique.

3) Les risques d’une rigueur mal pensée

Une rigueur mal conçue et mal coordonnée pourrait abaisser une croissance potentielle déjà faible dans les scénarios au fil de l’eau. Il serait notamment dangereux de diminuer les dépenses d’éducation, d’infrastructure numérique et/ou d’augmenter significativement la taxation du travail.

4) Les risques liés à la dislocation des modèles sociaux existants

…/… La crise révèle aussi les pathologies sociales du monde actuel : le surendettement des ménages camoufle la fulgurante montée des inégalités, le monde du travail s’est dangereusement bipolarisé entre emplois stables qualifiés et emplois précaires de service. Plus fondamentalement, il s’agit de redonner aux classes moyennes le sentiment d’un niveau de vie satisfaisant avec de vraies perspectives. Cela passera obligatoirement par une réorganisation de l’Etat, par une hausse des prélèvements qui ne pénalise pas le travail et par une traque aux rentes de situation, dans des industries comme la finance ou l’extraction des matières premières.

5) Les risques d’une externalisation excessive des moteurs de la croissance
On ne peut pas se fier à la croissance débridée des pays émergents, …/… et croire que l’économie mondiale a trouvé en eux le nouveau relais de croissance et de progrès technique tant attendu. Ces économies sont encore largement des économies d’imitation, en phase de rattrapage accéléré des niveaux de richesse occidentaux, et ce modèle économique ne peut porter seul en germe les ressorts de la croissance de long terme.

6) Les risques d’un tête-à-tête EtatsUnis / grands pays émergents

La bataille économique a déjà commencé sur le terrain des taux de change, en attendant la course aux ressources minières et le protectionnisme commercial. A coup sûr, elle se poursuivra pour la captation de l’épargne de long terme.

A Copenhague le G2 a triomphé de l’Europe. Mais l’équilibre à deux est toujours instable et conduirait à une croissance insoutenable…/… L’avenir sera certainement non coopératif. Il faut s’attendre à une cohabitation chaotique entre une croissance douce, équilibrée, égalitaire et décentralisée dans les pays avancés et une croissance de rattrapage forte, déséquilibrée, centralisée et inégalitaire dans les pays émergents suscitant la volatilité des flux de migrants et de capitaux. …/…

Quelle utilité dans ce cadre pour le G20 ? Une gouvernance mondiale et une gestion collective des problèmes mondiaux paraissent quelque peu utopiques au vu des derniers G20. Cela dit, le G20 est un apport majeur de ces deux dernières années car il situe les décisions dans le cadre d’une vision globalisée de l’économie. …/…

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